Les amateurs de tennis montréalais pardonneront facilement à Kim Clijsters de ne pas être au sommet de son art à la Coupe Rogers.

Depuis son retour au jeu l'été dernier, la Belge de 27 ans a gagné trois tournois, dont l'US Open. Mais quand elle se lève le matin, Kim Clijsters ne pense pas à son coup droit ou à son deuxième service. C'est plutôt sa fille Jada, deux ans et demi, qui accapare toute son attention.

«Ma famille, c'est ma priorité. Quand je suis revenue au jeu, j'ai aussi décidé d'être à la maison en famille. Ça enlève une partie de la routine qui permettrait d'améliorer mon jeu, mais je dois m'habituer à ça. J'adore ma nouvelle vie. Le plus important, c'est que ma fille s'amuse en voyage et qu'elle mange bien. C'est ça, être mère!», dit Kim Clijsters, en entrevue à La Presse entre deux matchs au tournoi de Cincinnati.

La conciliation travail-famille, la jeune maman connaît. Entre les tournois, l'ex joueuse numéro un mondiale planifie ses entraînements en fonction de l'horaire familial, quitte à sauter quelques séances de frappe. En tournoi, elle se réserve toujours quelques heures le matin pour des activités en famille. «Nous allons au zoo, nous jouons au parc, nous voyons un spectacle de musique, raconte Clijsters. Heureusement, Jada fait une sieste l'après-midi. Elle est aussi rendue à un âge où elle s'intéresse à ce que maman fait. Elle aime bouger, mais elle a regardé son premier match au complet la semaine dernière à Cincinnati.»

Après un an à voyager autour du monde, Jada Ellie Clijsters commence à avoir ses habitudes sur le circuit professionnel de tennis. Pour ceux qui se posent la question, les jumelles Myla et Charlene Federer, qui viennent d'avoir un an, ne font pas (encore) partie de son cercle d'amis. «Jada aime davantage être avec des enfants plus âgés, dit sa mère. Mais les jumelles de Roger ont beaucoup grandi depuis quelques mois et Jada va probablement les revoir au US Open.»

Une saison en dents de scie

L'été dernier, le retour au jeu de maman Kim a soulevé beaucoup d'enthousiasme au sein de la grande famille du tennis féminin, qui se réjouissait de retrouver son ambassadrice la plus gentille et la plus humble.

Mais sur le court, personne ne savait trop à quoi s'attendre de la part de l'ex-numéro un mondiale, qui n'avait pas la réputation de briller dans les grandes occasions. Avant sa première retraite, la Belge n'avait remporté qu'un seul titre du Grand Chelem - l'US Open en 2005 - en dix ans.

À la surprise générale, maman Kim a obtenu la consécration à son troisième tournoi seulement: un titre du Grand Chelem sur le court central de Flushing Meadows.

En 2010, ses résultats sont plus mitigés. Elle a gagné deux tournois (Brisbane et Miami), mais elle a été humiliée (6-0, 6-1) en troisième ronde de l'Open d'Australie, a raté Roland-Garros à cause d'une blessure et s'est éclipsée en quart de finale à Wimbledon.

Elle a toutefois réussi sa rentrée sur surface dure à Cincinnati, où elle joue en demi-finale aujourd'hui. «Je sais que je peux battre toutes les filles sur le circuit, mais je dois être plus régulière, dit Clijsters. Ça prend toujours un peu de temps.»

Un retour à Montréal

Septième raquette mondiale, Clijsters sera la quatrième tête de série de la Coupe Rogers de Montréal, une ville où elle n'a jamais été couronnée (elle a gagné à Toronto en 2005). À sa dernière présence en 2006, elle a déclaré forfait en raison d'une blessure au poignet subie à son premier match contre la Québécoise Stéphanie Dubois.

«Je suis très contente d'être de retour à Montréal car le tournoi s'est terminé sur une très mauvaise note la dernière fois, se souvient Clijsters. Je veux gagner tous les tournois auxquels je participe, mais il faut penser un match à la fois. Cette semaine à Montréal, j'essaierai d'aborder chaque match comme une finale.»

La joueuse de tennis aborde peut-être son tournoi un jour à la fois, mais la mère de famille, elle, doit penser à plus long terme. Ne serait-ce que pour planifier les sorties familiales à Montréal. «Nous profitons beaucoup des villes que nous visitons, dit Clijsters. Avant d'avoir ma fille, je faisais comme beaucoup de joueuses: je m'entraînais sans vraiment me soucier de la ville dans laquelle j'étais cette semaine-là. Ce sera bien de pouvoir découvrir Montréal en famille.»