Aleksandra Wozniak, la meilleure joueuse canadienne, qui vient de mener l'équipe nationale au Groupe mondial II de la Fed Cup, va disputer sept tournois consécutifs en Europe, dont Roland-Garros et Wimbledon.

Elle aborde ce voyage avec un peu d'appréhension, mais également avec un regain de confiance.

Aleksandra Wozniak s'est envolée jeudi pour l'Europe, où elle entreprendra cette semaine la partie la plus difficile de sa saison. Sept tournois consécutifs, dont deux du Grand Chelem - Roland-Garros et Wimbledon - avec au milieu la transition de la terre battue au gazon.

 

«C'est quand même deux de moins que l'an dernier, a philosophé Wozniak, avant son départ. En 2009, nous avions joué la Fed Cup en Belgique et j'avais aussi joué à Stuttgart, la semaine suivante.»

Malgré la fatigue, Wozniak avait profité de ce marathon européen pour connaître l'une des meilleures séquences de sa carrière et grimper jusqu'au 24e rang du classement mondial.

Un début de saison en deçà de ses attentes a repoussé la meilleure joueuse canadienne au 46e rang. Ce sera difficile pour elle de reprendre vite son rang, puisqu'elle devra défendre les précieux points qu'elle a obtenus l'an dernier. À Roland-Garros, par exemple, sa qualification pour le quatrième tour lui avait valu 280 points, des points qu'elle devra effacer après les Internationaux de France pour les remplacer par ceux qu'elle aura obtenus cette année (le classement est comptabilisé sur une période de 52 semaines.)

Wozniak devra également travailler sans entraîneur, puisqu'elle a tout récemment mis fin à une collaboration d'un an avec Rob Steckley. «Le courant ne passait plus et je n'étais pas à l'aise sur le court, a-t-elle noté. Nous cherchons un nouvel entraîneur et nous voulons prendre notre temps pour trouver la bonne personne.

«En attendant, j'ai décidé de jouer le plus possible afin de retrouver mes repères sur le court. Sans entraîneur, ça ne me donnerait rien de prendre une semaine de relâche pour travailler sur mon jeu.»

C'est Sylvain Bruneau, l'entraîneur-chef de Tennis Canada et capitaine de l'équipe de la Fed Cup, qui conseillera Wozniak dans l'intervalle. Les deux se connaissent depuis fort longtemps et ont développé une belle complicité, comme on l'a vu le week-end dernier au Stade Uniprix.

«Sylvain connaît bien mon jeu et j'aime beaucoup travailler avec lui en Fed Cup, a souligné celle qui a remporté ses deux matchs, dont le décisif, contre l'Argentine. Je lui parle souvent au téléphone et son soutien est précieux.»

Un programme très chargé

Ce sont donc sept tournois d'affilée que va disputer Wozniak. «J'ai décidé de commencer cette séquence à Estoril, avec un tournoi moins important que le Premier 5 de Rome, mais où j'espère jouer plus de matchs. J'irai ensuite à Madrid - qui est obligatoire pour les filles du Top 50 -, puis à Varsovie, avant d'aller à Roland-Garros.

«Tout de suite après, j'ai ajouté Birmingham à mon programme pour continuer de jouer et m'habituer le plus rapidement possible sur le gazon. Je serai ensuite à Eastbourne (où elle avait atteint la demi-finale en 2009), puis à Wimbledon. Je ne reviendrai donc à Montréal que dans deux mois, pour quelques semaines de repos et pour préparer la fin de l'été.»

Même si elle aborde cette séquence sans entraîneur et loin du classement mondial qu'elle souhaitait, Wozniak a plusieurs raisons d'être optimiste. Depuis le passage à la terre battue, au début avril, elle a connu ses meilleures semaines de la saison. Dans son dernier match en tournoi, à Charleston, elle a offert une vive opposition à la Russe Nadia Petrova dans une deuxième manche où elle a comblé un gros déficit.

Puis elle a tenu avec autorité son rang de meilleure canadienne au Stade Uniprix le week-end dernier, menant le Canada au Groupe mondial II. Elle a pu en profiter pour mesurer à quel point le public québécois la portait dans son coeur. «L'ambiance était incroyable et les gens nous ont vraiment supportées avec beaucoup d'enthousiasme. J'ai vraiment hâte de revenir à Montréal en août pour la Coupe Rogers.»

C'est donc avec une confiance en hausse et les valises pleines du support de ses nombreux admirateurs que Wozniak s'est envolée pour l'Europe.