L'équipe canadienne de la Fed Cup est à Montréal, cette semaine, pour préparer la prochaine saison. Menée par Aleksandra Wozniak et misant sur six joueuses du Top 175 mondial, cette équipe annonce une année 2010 prometteuse pour notre tennis féminin. La Presse profite de l'occasion pour revenir sur la dernière saison.

La saison 2009 a été exceptionnelle pour le tennis québécois, encore une fois grâce à trois joueuses d'exception, mais aussi en raison d'une relève qui s'annonce très prometteuse.

Aleksandra Wozniak et Stéphanie Dubois ont défendu avec succès leurs places parmi l'élite internationale, Valérie Tétreault a remporté plusieurs tournois ITF et a gagné sa place sur le circuit WTA.

«Les gens ne réalisent pas à quel point c'est difficile de garder sa place sur le circuit professionnel, note Simon Larose, l'entraîneur de Dubois. Chaque année, il y a au moins 20 nouvelles joueuses ambitieuses qui arrivent avec de gros moyens et la volonté de bousculer celles qui sont là. D'autres reviennent après des blessures ou des «retraites». Garder son rang dans le top 50 ou le top 100, comme l'ont fait Aleks et Steph cette année, c'est tout un exploit.»

Wozniak reconnaît qu'elle a dû offrir un niveau de performances encore plus élevé cette saison. «Les filles me connaissent mieux et plusieurs des meilleures sont venues me voir pour me féliciter d'avoir maintenu mon rang parmi l'élite, explique Aleksandra. Elles savent ce que cela représente.»

Le tennis professionnel est ainsi fait qu'il oblige les meilleures à jouer presque continuellement, d'un pays ou d'un continent à l'autre, d'une surface à l'autre, sans beaucoup de répit. Au printemps, Aleksandra a enfilé 14 semaines de compétition, ponctuées par une finale à Ponte Vedra, un quatrième tour à Roland-Garros et une demi-finale à Eastbourne.

Elle s'est ainsi pointée à la 21e place du classement féminin, avant de glisser au 35e rang au terme de la saison. «Malgré la blessure à l'épaule qui m'a dérangé au début de l'année, j'ai vraiment eu beaucoup de bons matchs, sur toutes les surfaces, raconte Wozniak. J'ai battu des filles du top 10, Kuznetsova, Petrova, Wozniacki. J'ai aussi battu Mauresmo au US Open, sur le Court Arthur Ashe.

«J'ai l'impression d'avoir progressé cette saison et ça me rend très confiante pour la suite de ma carrière. Mes objectifs sont toujours les mêmes: accéder au top 20, gagner des tournois et même un Grand Chelem. C'est pour cela que je joue au tennis.»

Gérer les émotions

Stéphanie Dubois et Valérie Tétreault sont deux filles émotives.

«C'est vrai que mes émotions paraissent beaucoup, mais je crois que c'est positif, explique Dubois. Sur le court, j'ai besoin de ça pour offrir mon meilleur niveau. Pour le reste, je bloque ce que je ne peux contrôler et je tente de faire de mon mieux.»

Son classement aux portes du top 100 oblige Stéphanie à planifier soigneusement son calendrier, passant souvent d'un tournoi ITF aux qualifications d'un tournoi WTA ou même au tableau principal d'un Grand Chelem.

«Je dois bien choisir mes tournois, alterner les tournois ITF, où je joue beaucoup de matchs contre des joueuses moins fortes, et les gros tournois, où je dois me mesurer à des filles du top 100 ou même du top 50.

«Je pense avoir eu une bonne saison, avec un titre à Vancouver et une première victoire dans un tournoi du Grand Chelem. Je progresse toujours et je pense avoir les moyens pour accéder au top 100, puis au top 50.»

Valérie Tétreault a montré cette saison qu'on pouvait effectivement progresser rapidement sur le circuit féminin. Au début de la saison, elle visait une place parmi les 250 meilleures. En septembre, elle a atteint le 124e rang mondial!

«J'ai vécu une année extraordinaire, reconnaît-elle. Jusque là, j'avais eu de la difficulté à gérer des émotions qui étaient souvent négatives. Cette saison, j'ai dû apprendre à gérer les émotions positives, apprendre à rester calme après les victoires, apprendre à être la favorite dans un match ou un tournoi.

«J'ai aussi débuté en Grand Chelem, au US Open, après avoir remporté trois matchs de qualification. J'ai beaucoup gagné en confiance et en maturité. Je crois être prête pour une nouvelle étape de ma carrière.»

Valérie rejoindra Aleksandra et Stéphanie sur le circuit WTA en 2010. Dès janvier, elle sera en Australie pour préparer un autre tournoi du Grand Chelem.