Serena et Venus Williams ont emprunté deux routes très différentes, mais elles se retrouveront samedi en finale des Internationaux de Grande-Bretagne à Wimbledon.

Serena, la cadette de 28 ans, a dû livrer un duel indécis et spectaculaire de 2 heures 49 minutes à la Russe Elena Dementieva avant de s'imposer 6-7(4), 7-5, 8-6. Venus, l'ainée de 29 ans, n'a jamais laissé la moindre chance à la no.1 mondiale, la Russe Dinara Safin, qu'elle a littéralement assommée 6-1, 6-0 en 51 petites minutes.Détentrices de 17 titres du Grand Chelem ensemble (10 Pour Serena, 7 pour Venus), les deux soeurs s'affronteront pour la huitième fois en finale d'un grand tournoi, la quatrième fois à Wimbledon. Serena a remporté les deux premiers duels, en 2002 et 2003, mais Venus s'est imposée l'an dernier.

L'ainée pourrait d'ailleurs devenir la première depuis Steffi Graf en 1993 à remporter Wimbledon trois années de suite. «Ce sera ma huitième finale ici, a rappelé Venus en conférence de presse officielle. C'est toujours la réalisation d'un rêve d'être encore en finale et d'avoir la chance de soulever encore une fois le plateau d'argent.

«Aujourd'hui (contre Safina), je suis restée très concentrée et j'ai bien contrôlé le jeu. (Elle n'a commis qu'une seule faute directe pendant tout le match). J'ai tellement d'expérience sur le court central. C'est un gros avantage à Wimbledon.»

Souriante et détendue, Venus sera la favorite demain, 4 juillet, pour une finale aux allures de célébrations de la Fête des Américains.

«Mon Dieu, ce sera notre quatrième finale face-à-face ici, un quatre juillet, ce sera très excitant, a souligné Venus. Ce matin, cela a été difficile pour moi de suivre le match dramatique de Serena. Mais ce sera encore plus difficile de l'affronter.»

«L'une des plus dramatiques»

Serena Williams a bien failli rater son rendez-vous en finale avec sa soeur. Dementieva lui a en effet offert une très vive opposition et la Russe a même eu une balle de match dans la 10e partie de la troisième manche.

«Il s'agit certainement de l'une des plus dramatiques victoires de ma carrière, a estimé Serena, après le match. Elena (Dementieva) n'avait jamais si bien joué contre moi et nous avons offert tout un spectacle. Cela a été très, très, très difficile, croyez-moi.»

La no. 2 mondiale a exploité sa puissance, réussissant pas moins de 20 as, un exploit qu'on n'avait plus vu depuis 2000 du côté féminin à Wimbledon. «Je savais que je devais rester calme, positive et profiter de mon service. Je suis tellement heureuse d'être encore en finale ici, et encore contre Venus.»

Serena a remporté cinq des sept finales du Grande Chelem qu'elle a disputées contre Venus. Samedi, elle devra encore faire preuve de beaucoup de combativité face à une rivale qui semble en meilleure forme qu'elle.

«Plus nous jouons l'une contre l'autre, plus c'est intéressant. Samedi, cette finale sera le match le plus important de notre vie, encore une fois. C'est à cela que nous rêvions quand nous étions petites et apprenions le tennis à Compton (en Californie), il y a déjà une vingtaine d'années...

«C'est pour jouer de tel match que nous travaillons si fort et c'est ce que nous souhaitons le plus. C'est pour ça qu'elle (Venus) m'encourageait aujourd'hui pendant mon match et que moi je souhaitais sa victoire dans sa match.»

En carrière, les soeurs Williams se sont affrontées 20 fois, remportant chacune 10 victoires. Le père des jeunes femmes, Richard, a reconnu n'avoir jamais été aussi nerveux que jeudi pendant le match de Serena.

«En fait, je n'avais jamais vraiment été nerveux pendant un match, a-t-il déclaré aux journalistes. C'était dur, mais Serena est si forte mentalement. Mes filles détestent perdre et je n'aime pas penser que l'une des deux va perdre samedi.»