Numéro un mondiale, Dinara Safina n'est plus qu'à un pas d'un premier titre en tournois du Grand Chelem, ce qui prendrait des allures de sacre.

La grande (1m82) Russe s'est qualifiée aisément pour la finale des Internationaux de France, hier, en battant la Slovaque Dominika Cibulkova, 6-3, 6-3.

Depuis un an, en 21 tournois, Safina a remporté six titres et atteint la finale 13 fois. Depuis qu'elle a accédé au premier rang du classement WTA, plus tôt cette année, elle n'a perdu qu'un seul des 21 matchs qu'elle a joués. Et elle disputera demain sa deuxième finale de Grand Chelem de la saison, la troisième de sa carrière puisqu'elle avait déjà atteint la finale à Roland-Garros, l'an dernier, s'inclinant face à Ana Ivanovic.

Incontestablement la meilleure joueuse du moment, Safina doit réussir un dernier examen et la pression est visiblement forte. Hier, elle a multiplié les fautes directes et les doubles fautes.

«Je m'approche de la fin et je commence à devenir de plus en plus nerveuse, a avoué la jeune femme de 23 ans, en conférence de presse. Ce n'était pas un match facile. J'étais assez tendue parce que je voulais tellement gagner. Je commence mes matchs trop lentement, ce n'est que lorsque je suis dominée que je commence à bien jouer. Il faut que je change ça.

«Je veux vraiment gagner ce tournoi, a poursuivi la soeur cadette de Marat Safin. J'ai eu une bonne expérience l'an passé ici et j'espère juste faire un petit peu mieux. Il me reste un match, je donnerai tout ce que j'ai en moi.»

Kuznetsova survit au test Stosur

En finale, Safina sera confrontée à sa compatriote Svetlana Kuznetsova, septième favorite, qui a difficilement vaincu, hier, la surprenante Australienne Samantha Stosur, en trois manches de 6-4, 6-7 et 6-3.

Face à une joueuse réputée pour la force de son service, Kuznetsova a encore peiné à conclure les manches, malgré une domination très nette dans les échanges. Touchée à une cheville depuis plusieurs semaines, elle aura fort à faire pour vaincre Safina, même si elle est la seule à l'avoir fait sur terre battue cette saison.

«Il y aura du stress, des émotions, mais je vais essayer de laisser tout ça de côté, a prétendu Kuznetsova, hier, en conférence de presse. Il faut que j'aille sur le terrain pour le plaisir. Après tout, ce n'est qu'un jeu.»

Championne à Flushing Meadows en 2004 alors qu'elle n'avait que 19 ans, Kuznetsova reste depuis sur deux défaites en finale de Grand Chelem: à Roland-Garros en 2007 et à New York en 2008.

Federer face au destin

Aujourd'hui, dans les demi-finales masculines, Roger Federer se retrouve avec un trio de joueurs hétéroclites, mais tous réputés pour la force de leurs coups.

Federer a rendez-vous avec l'histoire. Deux autres victoires lui permettraient de devenir seulement le sixième joueur à remporter les quatre tournois du Grand Chelem, le premier depuis Andre Agassi en 1999. Un titre à Roland-Garros permettrait également au Suisse d'égaler le record de 14 victoires en tournois du Grand Chelem de l'Américain Pete Sampras (ce dernier n'a toutefois jamais gagné à Paris).

Pour y arriver, Federer devra d'abord vaincre le géant argentin Juan Martin Del Potro (1m98), la révélation de l'année, cinquième joueur mondial, qui frappe des balles de plomb et s'est promené dans le tournoi jusqu'ici. Le Suisse n'a toutefois jamais perdu face à son rival en cinq affrontements et l'Argentin dispute la première demi-finale de Grand Chelem de sa carrière. «Tout le monde veut voir Roger gagner ici et moi aussi si je dois perdre» «, a avoué Del Potro après sa qualification pour les demi-finales.

Dans l'autre demi-finale, le surprenant Suédois Robin Soderling (25e) tentera de rester sur son nuage face au bûcheron chilien Fernando Gonzalez (12e). Irrésistible depuis le début du tournoi, Soderling n'a pas perdu sa concentration après avoir écarté le grand favori Rafael Nadal au quatrième tour.

Gonzalez est réputé pour avoir le coup droit le plus meurtrier du circuit masculin. À 28 ans, il a déjà disputé une finale en Grand Chelem, en Australie en 2007, et a remporté 11 titres en carrière.