Dinara Safina et Svetlana Kuznetsova s'affronteront samedi dans la deuxième finale entièrement russe de l'histoire de Roland-Garros et tenteront de remporter leur premier titre sur la terre battue parisienne.

Les demi-finales, a priori très déséquilibrées, ont donné le résultat attendu. Mais si Safina s'est imposée plutôt facilement face à la jeune Slovaque Dominika Cibulkova (6-3, 6-3), Kuznetsova a dû batailler pour se débarrasser de la plus surprenante des quatre dernières prétendantes, l'Australienne Samantha Stosur, en trois sets 6-4, 6-7 (5/7), 6-3.

La Péterbourgeoise, tombeuse au tour précédent de Serena Williams, est restée plus longtemps que prévu sur le court (2h47) à cause de sa tendance bien connue à flancher dans les fins de set, qui avait déjà failli lui coûter cher contre l'Américaine.

Après avoir bien maîtrisé le très fort service de Stosur, l'un des meilleurs sur le circuit, et dominé dans l'échange grâce à son coup droit lifté et à sa plus grande expérience de la surface, elle a mené 1 set à 0 et 5 points à 2 dans le tie-break de la deuxième manche, mais s'est quand même laissé embarquer dans un troisième set.

Rien de tel pour Safina, nettement supérieure dans tous les secteurs du jeu, mais surtout sur le plan athlétique (1,83 m contre 1,60 m) à une rivale qui découvrait, comme Stosur, ce niveau de la compétition en Grand Chelem.

Crispée tout de même, la soeur cadette de Marat Safin a laissé filer les deux premiers jeux du match, mais n'a plus été inquiétée par la suite, malgré un rhume tenace.

Cinq ans après

«Je m'approche de la fin, je commence à devenir de plus en plus nerveuse. Mais j'ai malgré tout réussi à gagner en deux sets, même sans jouer mon meilleur tennis», a-t-elle commenté.

Safina sera favorite pour devenir la deuxième Russe à s'imposer à Paris après Anastasia Myskina, qui avait battu Elena Dementieva en 2004.

En grande réussite depuis qu'elle a atteint la première place mondiale en avril (20 victoires sur 21 matches disputés), elle a pris le meilleur sur Kuznetsova lors de cinq de leurs six derniers duels.

Mais «Sveta» est la seule joueuse à l'avoir battue sur l'ocre cette saison et ce sera surtout celle qui saura se libérer qui l'emportera, car ni l'une ni l'autre n'est réputée pour sa solidité mentale.

Ainsi Kuznetsova n'a jamais réussi à confirmer tout à fait après avoir remporté l'US Open à l'âge de 19 ans en 2004, malgré deux autres finales (Roland-Garros 2006 et US Open 2007).

«Il y aura du stress, des émotions, mais je vais essayer de laisser tout ça de côté. Il faut que j'aille sur le terrain pour prendre du plaisir. Après tout, ce n'est qu'un jeu», a-t-elle dit.

Quant à Safina, elle doit légitimer sa place de N.1 mondiale, obtenue sans avoir gagné de titre majeur, ses deux premières finales, l'an passé à Paris contre la Serbe Ana Ivanovic et en janvier dernier à l'Open d'Australie face à Serena Williams, s'étant soldées par des échecs.

«J'aurai plus de pression que l'année dernière, a reconnu la soeur cadette de Marat Safin, âgée de 23 ans. Mais avoir déjà joué une finale ici va m'aider, j'espère faire un peu mieux et franchir la dernière étape. Ce serait un rêve de gagner ici.»