Dans le sport, les meilleures leçons sont souvent celles apprises à la dure.

À pareille date l'an dernier, la carrière d'Aleksandra Wozniak n'allait nulle part. Exclue du top 100 mondial, l'athlète de Blainville obtenait toutefois une chance en or d'affronter une ancienne numéro un mondiale, Lindsay Davenport, en deuxième ronde du Challenge Bell.

Wozniak se souviendra toute sa vie de ce match - une dégelée de 6-1 et 6-0 qui ressemblait davantage à une leçon de tennis qu'à un match professionnel. Jamais Wozniak n'avait été humiliée de la sorte au cours de sa carrière.

Aussi pénible fut-elle, cette défaite lui a servi de leçon pour la suite de sa carrière. «J'ai beaucoup appris de ce match-là, dit Wozniak un an plus tard. J'ai compris que pour jouer à son niveau, il fallait jouer chaque point comme s'il s'agissait du point le plus important du match. Ce jour-là, Davenport ne m'a jamais laissée revenir dans le match si elle détenait une bonne avance.»

Un an plus tard, Wozniak ne pourra pas bénéficier d'un match revanche contre Davenport. Toutefois, avec une bonne performance à Québec, l'athlète de Blainville, 37e au monde, devancera l'Américaine, 32e au classement de la WTA.

Comble d'ironie, Wozniak remplace Davenport comme tête d'affiche du Challenge Bell cette année. Après une saison de rêve où son classement est passé du 136e au 37e rang mondial, l'athlète de 21 ans a été établie cinquième tête de série à Québec.

«On n'a pas osé le dire trop fort, mais c'est la première fois qu'une Québécoise est tête de série au Challenge Bell, dit le directeur du tournoi Jacques Hérisset. Quand tu es parmi les huit têtes de série d'un tournoi, tu peux gagner.»

Wozniak reste calme malgré les attentes suscitées par son nouveau statut. «Je veux gagner le tournoi, mais je vais me concentrer un match à la fois, dit-elle. Je ne ressens pas de pression additionnelle parce que j'ai des chances de gagner ici. Au contraire, je suis contente de voir que les gens de Québec m'appuient. C'est très motivant.»

Après un début de saison difficile, l'athlète de 21 ans a enchaîné les succès sur le circuit féminin cette année. Troisième ronde à Roland-Garros. Deuxième ronde à Wimbledon. Premier titre de la WTÀ en carrière à Stanford. Deuxième ronde à la Coupe Rogers, où Wozniak a été éliminée par la numéro un mondiale Jelena Jankovic.

Malgré ses nombreux succès cette année, Wozniak n'arrive pas à Québec au sommet de sa forme. Après une tournée automnale qui l'a menée en Indonésie, en Chine et au Japon, elle s'est accordée une pause. Elle n'a pas disputé de tournoi au cours des trois dernières semaines et le Challenge Bell sera son dernier en 2008. «Je me sens bien, assure-t-elle. J'avais besoin de me reposer après ma tournée en Asie. J'en ai profité pour m'entraîner avec mon père au Tennis 13 à Laval. Je suis aussi venu à Québec quelques jours plus tôt la semaine dernière pour m'habituer à la surface et pour jouer quelques matchs d'entraînement.»

Wozniak disputera son premier match au Challenge Bell demain soir sur le court central du PEPS de l'Université Laval. Son adversaire: la Roumaine Edina Gallovits, 94e au monde, qu'elle n'a jamais affrontée auparavant.

La semaine dernière, Gallovits s'est inclinée de façon surprenante en première ronde du tournoi de Saguenay contre la Québécoise Valérie Tétreault. Quart de finaliste à Saguenay, Tétreault, 584e au monde, affrontera la Française Mathilde Johansson, 83e au monde, en première ronde à Québec.

Deux autres Québécoises participeront au Challenge Bell. Marie-Ève Pelletier, 289e au monde, affrontera en première ronde la Russe Olga Puchkova, 131e au monde, tandis que Stéphanie Dubois, 110e au monde, se mesurera à une joueuse issue des qualifications. À l'instar de Wozniak, Dubois mettra un terme à sa saison après le Challenge Bell. Dubois avait atteint la finale du double l'an dernier au Challenge Bell.