C'est avec plaisir qu'Aleksandra Wozniak est rentrée à Montréal, le week-end dernier, pour préparer le match de barrage de la Fed Cup contre l'Argentine, samedi et dimanche au stade Uniprix.

Avec Valérie Tétreault, Marie-Ève Pelletier et Sharon Fichman, Wozniak tentera de ramener le Canada dans le Groupe mondial II pour la deuxième fois seulement depuis 1994. Cette compétition en équipe devant son public arrive à un très bon moment pour Wozniak. La meilleure joueuse canadienne n'a pas connu le début de saison qu'elle espérait, et elle s'est récemment séparée de son entraîneur Rob Steckley.

 

«Nous avions apporté des changements à mon jeu l'hiver dernier et, malgré tous mes efforts, je n'arrivais pas vraiment à être à l'aise sur le court. Nous avons donc convenu, d'un commun accord après le tournoi de Miami, qu'il valait mieux continuer chacun de notre côté.

«Ces séparations ne sont jamais faciles, a poursuivi Wozniak, cela faisait près d'un an que nous travaillions ensemble. Il y a tellement de pression sur le circuit et c'est important d'avoir un environnement positif autour de nous. Ce n'était plus le cas depuis quelques mois.»

Descendue au 46e rang mondial, Wozniak a mieux fait depuis le passage sur la terre battue, tout de suite après Miami justement. «J'ai retrouvé la façon de jouer à laquelle j'étais habituée, et je suis plus à l'aise. J'ai joué de bons matchs à Ponte Vedra et à Charleston, et j'ai l'intention de mettre les bouchées doubles pour reprendre le terrain perdu. «Jouer ici, devant le public montréalais avec tout le soutien de mes coéquipières, va me faire le plus grand bien, a avoué Wozniak. Cela avait été une merveilleuse expérience l'an dernier (pour le tournoi du Groupe I de la zone Amérique) et je ne croyais pas avoir la chance de la revivre si rapidement.»

Une première pour Tétreault

Si Wozniak est la tête d'affiche de l'équipe canadienne en simple, Valérie Tétreault devrait aussi avoir la chance de jouer en simple. «J'ai été sélectionnée cinq fois au sein de l'équipe de la Fed Cup, mais je n'ai pas encore joué un match», a rappelé la joueuse de Saint-Jean-sur-Richelieu.

«Cette fois, je suis prête. Il y a un peu de nervosité, bien sûr, mais j'ai hâte de jouer devant le public montréalais et tous mes proches.»

Après une saison 2009 exceptionnelle, ponctuée par un bon de plus de 200 places au classement mondial, Tétreault se maintient depuis le début de la saison aux abords du top 100. Le niveau de compétition est désormais plus élevé - elle a affronté son idole Kim Clijsters en Australie -, et les victoires moins nombreuses.

«C'est une adaptation, c'est certain, a convenu Tétreault. Ce n'est pas toujours facile pour la confiance, mais j'ai l'impression que je continue de progresser et que je suis en mesure de bien jouer face à des filles mieux classées.»

Tétreault évoluera ce week-end sur une surface synthétique ultra rapide qui convient parfaitement à son jeu. Les autres Canadiennes, plus polyvalentes, retrouvent graduellement leurs réflexes sur une telle surface. Marie-Ève Pelletier, 54e mondiale en double, et Sharon Fichman travaillent surtout en fonction d'un potentiel match de double décisif, dimanche.

Sur papier, le duel paraît toutefois bien inégal. Privée de sa meilleure joueuse, Gisela Dulko (34e), l'Argentine s'est pointée à Montréal avec une seule joueuse aguerrie, Jorgelina Cravero (28 ans, 298e). Aranza Salut (18 ans), Paula Ormaechea (17 ans) et Victoria Bosio (15 ans) sont surtout là pour apprendre.

«En l'absence de Dulko, nous avons décidé de faire confiance aux jeunes et de préparer l'avenir», a reconnu le capitaine argentin, Ricardo Rivera. «Mais j'ai assez d'expérience pour savoir qu'un match de tennis se joue sur le terrain, pas sur le papier. Dans les compétitions en équipe, les surprises sont toujours possibles.»