Le jeune Canadien Vasek Pospisil a démontré qu'il avait du cran, mais ne vainc pas qui veut Roger Federer.

Le détenteur de 16 titres du Grand Chelem a réussi sa rentrée à la Coupe Rogers hier en disposant de l'étonnant jeune Canadien, 155e au monde, en deux manches de 7-5 et 6-3. Il s'agissait aussi d'un premier match pour Federer depuis ses 30 ans célébrés lundi. «J'arrive toujours à bouger, alors c'est bien», a-t-il dit en riant.

Drôle de coïncidence pour son premier match dans la trentaine, il affrontait une recrue de 21 ans à son premier tournoi ATP qui l'idolâtre depuis le début de son adolescence. « C'est bizarre, mais c'est sympa en même temps, a dit Federer. J'ai aussi joué contre mon idole Sampras et je l'ai battu, alors je me méfie toujours de ce genre de situation...»

À défaut de vaincre son idole de jeunesse, Pospisil l'a impressionné. « Ce fut un match difficile, a dit Federer. Mes retours de service l'ont aidé un peu à rester dans le match, mais il a bien varié son service et il est resté très calme. En plus, il n'a pas été chanceux, car le match a été devancé à cause de la pluie et il n'a pas eu autant de temps que normalement pour récupérer.»

L'athlète de la Colombie-Britannique, qui s'entraîne avec le Québécois Frédéric Niemeyer, était tout sourire malgré sa défaite. «Quand je suis entré sur le terrain, c'était un peu comme dans mes rêves, mais je me suis vite concentré sur mon jeu, a dit Pospisil. J'essayais de jouer la balle plutôt que le joueur. Évidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire quand vous avez Roger Federer devant vous...»

Les deux adversaires avaient déjà frappé quelques balles ensemble à l'entraînement à l'Open d'Australie en 2008. Mais cette fois-ci, c'était du sérieux. «Je savais que ses balles étaient rapides, mais pas à ce point, surtout son coup droit», a mentionné Pospisil, qui avait battu la 22e raquette mondiale, Juan Igacio Chela, en trois manches la veille pour avoir la chance d'affronter son idole.

S'il n'a jamais inquiété Federer en retour de service, Pospisil a réussi à limiter les dégâts sur le sien. À 6-5 pour Federer en première manche, Pospisil a offert une première balle de bris au troisième joueur mondial, qui a sauté sur l'occasion. À la deuxième manche, Federer a rapidement pris une avance de 3-0 en brisant le service de Pospisil. Ne concédant aucune balle de bris, le Suisse a conclu le match avec un premier service que Pospisil a retourné dans le filet.

Federer contre Tsonga

Si leur route s'est croisée durant une heure 17 minutes hier sur le court central du stade Uniprix, leur destin prendra des directions opposées. Son prochain match, Vasek Pospisil le disputera lors des qualifications de l'US Open. À New York, Federer tentera de remporter un 17e titre du Grand Chelem. Mais pour l'heure, le Suisse de

30 ans jouera aujourd'hui sur le court central du stade Uniprix contre le Français Jo-Wilfried Tsonga, son tombeur à Wimbledon cette année et à Montréal en 2009.

Tsonga, 13e tête de série, a vaincu hier le jeune Australien Bernard Tomic en deux manches de 6-3 et 7-6 (1). «Il ne faut pas que je subisse trop le jeu de Roger, sinon, j'ai perdu avant même d'entrer sur le terrain», a dit Tsonga, qui ne se fie pas trop à la confiance acquise à Wimbledon contre Federer, battu pour la première fois en carrière en Grand Chelem avec une avance deux manches à zéro. «Ici, j'aurais perdu en deux petits sets»,

a fait remarquer Tsonga.

Le Français Gaël Monfils (5e tête de série), le Tchèque Tomas Berdych (7e), l'Espagnol Nicolas Almagro (8e), le Français Richard Gasquet (10e), le Suisse Stanislas Wawrinka (14e) et le géant Ivo Karlovic ont aussi avancé en huitième de finale. En double, les frères Andy et Jamie Murray ont vaincu la paire québécoise d'Erik Chvojka et Pierre-Ludovic Duclos par la marque de 6-2, 2-6 et 10-7 (jeu décisif).