La Coupe Rogers aura un nouveau champion. Son vainqueur des deux dernières années, Andy Murray, a été éliminé sèchement mardi à son premier match. «Une mauvaise journée. Je me sentais lent sur le terrain», a résumé la quatrième raquette mondiale.

Opposé en deuxième ronde au puissant serveur Kevin Anderson, un Sud-Africain de 6 pieds 6 pouces, Murray n'a pas fait honneur à sa réputation de redoutable contre-attaquant. Résultat: une cuisante défaite de 6-3 et 6-1 encaissée en une heure et neuf minutes. «J'ai très très mal commencé chacune des manches, a-t-il dit. J'étais rapidement en difficulté en échange et j'arrivais tard à la balle quand il était au filet.»

Pourtant, le Britannique de 24 ans jure que l'effort y était. L'un des joueurs les plus en forme du circuit, il s'est astreint à un régime d'entraînement spartiate durant 10 jours à Miami avant de commencer sa saison estivale sur surface dure à Montréal. Une formule gagnante au cours des deux dernières années, où il a battu successivement Juan Martin Del Potro et Roger Federer en finale de la Coupe Rogers.

«J'aurais peut-être dû jouer plus de matchs à l'entraînement, a dit Murray. On m'a dit vendredi dernier qu'il était sûr à 100% que je jouerais mercredi [au lieu de mardi].»

Rien ne laissait présager une telle surprise devant un court central bondé au stade Uniprix: lors de leur seul affrontement auparavant, Murray avait pulvérisé Anderson 6-1, 6-1 et 6-2 à l'Open d'Australie en 2010. Hier, le scénario ne pouvait pas être plus différent. «Ce n'était pas exactement ce à quoi je m'attendais, a avoué Anderson. En même temps, j'ai joué de façon à lui rendre la tâche difficile, surtout sur mon service.»

Au fond, la débâcle d'hier démontre l'une des différences entre Andy Murray et les trois autres joueurs qui le devancent au classement. Djokovic, Nadal et Federer connaissent aussi des mauvaises journées sur le court, mais pas au point de se faire lessiver par un 35e joueur mondial comme Kevin Anderson. «Ça m'est arrivé d'avoir une mauvaise journée quelques fois cette année, et l'an passé aussi, a dit Murray. Je ne sais pas trop pourquoi.»

Malgré sa défaite, Andy Murray n'a pas complètement plié bagage à la Coupe Rogers: il jouera en double aujourd'hui avec son frère aîné Jamie. Ce sera tout sauf un match sans pression, a-t-il prévenu. «Parfois, je joue en double seulement pour pratiquer. Mais avec Jamie, on veut absolument gagner, car le double, c'est son métier. Je dois toujours jouer mon meilleur tennis avec lui.»

Un petit Mozart victorieux

Quand Richard Gasquet avait 9 ans, la revue française Tennis Magazine titrait qu'il allait succéder à Yannick Noah. Beaucoup de pression pour un enfant, aussi doué soit-il.

Surnommé le petit Mozart tant pour son éclosion précoce que la beauté de son jeu, Richard Gasquet n'a jamais vraiment rempli les immenses attentes placées en lui. Suspendu six mois pour consommation de cocaïne, il a raté la Coupe Rogers en 2009. De retour à Montréal, le Français de 25 ans est plus serein. «Maintenant, je veux jouer pour moi, a dit Gasquet, classé 13e au monde. Je me sens bien dans mon tennis.»

Assez bien pour battre l'Allemand Florian Mayer, 23e au monde, en deux manches de 6-3 et 6-2.

Le Français Gilles Simon, neuvième tête de série du tournoi, a eu moins de veine, s'inclinant contre Philipp Petzschner, un joueur issu des qualifications, en deux manches de 7-5 et 6-2. Son compatriote Michaël Llodra a surpris la 11e tête de série Mikhail Youzhny en trois manches de 3-6, 6-3 et 7-6 (4).

Quatre cousins sont toujours en lice en simple à la Coupe Rogers: Gasquet, Llodra, la 5e tête de série Gaël Monfils et la 13e tête de série Jo-Wilfried Tsonga. «En France, nous avons beaucoup de chance d'avoir les joueurs que nous avons aujourd'hui, a dit Gasquet. Je ne pense pas que la prochaine génération sera aussi bonne.»