Andy Murray aime ses chances de conserver son titre de la Coupe Rogers, même s'il n'est que la quatrième tête de série. Devant lui: un joueur ayant perdu un seul match cette année (Djokovic), un autre ayant gagné quatre des six derniers Grands Chelems (Nadal) et un dernier avec 16 titres du Grand Chelem à son palmarès (Federer).

«Je me sens vraiment à l'aise ici. J'aime la surface, les conditions météo sont presque parfaites. J'ai même déjà gagné chez les juniors (à Repentigny)», dit Andy Murray, qui a assisté hier au tirage au sort de la Coupe Rogers, le tournoi qu'il a gagné en 2009 à Montréal et l'été dernier à Toronto.

Malgré son optimisme, l'Écossais ne se fait pas d'illusions sur l'ampleur de la tâche qui l'attend cette semaine s'il veut devenir le premier joueur à gagner le tournoi canadien trois années consécutives depuis Ivan Lendl (1987-89).

«Ce sera un tournoi très difficile à gagner, et pas seulement à cause de Novak. Le tableau est très relevé. Novak lui-même pourrait jouer contre Del Potro en huitièmes de finale. Novak connaît une saison incroyable, mais tout le monde revient d'une pause de quelques semaines et doit s'adapter à une nouvelle surface», dit Murray, qui a été placé dans la moitié de tableau de Rafael Nadal.

Dans l'autre moitié du tableau, Novak Djokovic serait opposé à Roger Federer au carré d'as, mais le sort leur a tous deux réservé un adversaire coriace en huitièmes de finale. Djokovic est dans la même partie du tableau que Juan Martin Del Potro, champion de l'US Open en 2009, tandis que Federer pourrait voir sur sa route son tombeur à Wimbledon, Jo-Wilfried Tsonga.

Quatre laissez-passer, deux Canadiens, pas de Dancevic

Seulement deux Canadiens ont obtenu un laissez-passer des organisateurs pour le tableau principal: le Montréalais de 24 ans Erik Chvojka (315e au monde) affrontera en première ronde l'Ukrainien Alexandr Dolgopolov (21e), tandis que Vasek Pospisil, 21 ans (186e), se mesurera à l'Argentin Juan Ignacio Chela (23e au monde).

Les deux autres laissez-passer ont été donnés aux vedettes montantes Bernard Tomic, un Australien de 18 ans quart de finaliste à Wimbledon, et Ernests Gulbis, un Letton de 22 ans vainqueur du tournoi de Los Angeles il y a une semaine. Gulbis a reçu son laissez-passer à la suite de la blessure du Canadien Philip Bester.

Traditionnellement, Tennis Canada réservait ses quatre laissez-passer pour des joueurs du pays hôte. «On ne veut plus voir des défaites de 6-0 et 6-1. On aurait pu les donner à de jeunes espoirs canadiens, mais on veut qu'ils fassent leurs classes», a dit Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers.

Tout de même, la décision de ne pas offrir de laissez-passer au tableau principal au Canadien Frank Dancevic a semé la controverse.

Deuxième meilleur joueur au pays derrière Milos Roanic et 179e raquette mondiale, Dancevic a été exclu parce qu'il n'a pas joué la dernière Coupe Davis pour le Canada. Il devait prendre part aux qualifications de la Coupe Rogers, mais déçu par la décision de Tennis Canada, l'athlète de 26 ans a préféré jouer les qualifications d'un tournoi de moindre importance dans l'État de New York. À son apogée en 2007, Dancevic avait atteint les quarts de finale à Montréal, soutirant une manche à Rafael Nadal sur un court central survolté.

«Je suis déçu de l'absence de Frank, a dit Eugène Lapierre. C'est un gars talentueux, un émotif, un joueur aimé à Montréal. J'aurais aimé qu'il décide de jouer ici en qualifications, qu'il dise «Je vais vous montrer de quoi je suis capable.» J'espère qu'on le reverra à Montréal.»

Les qualifications de la Coupe Rogers ont lieu aujourd'hui et demain à partir de 10h au stade Uniprix. Parmi les participants, le Québécois Pierre-Ludovic Duclos, 324e au monde. L'entrée est gratuite.