L'Argentin David Nalbandian, ancien N.3 mondial tombé à la 153e place au début de l'été à la suite d'une série de blessures, est en pleine résurrection à la veille de la demi-finale de la Coupe Davis face à la France, de vendredi à dimanche à Lyon.

Opéré de la hanche en mai 2009 et absent jusqu'en février, puis victime d'une déchirure aux adducteurs en mai qui l'avait contraint à déclarer forfait à Roland-Garros et Wimbledon, Nalbandian, surnommé «le Roi David», sera le principal atout de l'Argentine. Un statut qui récompense un été flamboyant où il a remporté 15 victoires pour trois défaites et son premier titre depuis 19 mois, à Washington début août.

«Mon repos forcé m'a fait réfléchir et me fait penser que j'ai encore deux, trois ou quatre bonnes années devant moi, c'est motivant», se félicitait Nalbandian, 28 ans, après sa victoire dans la capitale américaine contre le Chypriote Marcos Baghdatis.

Désormais revenu au 28e rang mondial, le natif de Cordoba a gonflé son tableau de chasse ces deux derniers mois. A Washington, il s'est montré impressionnant pour balayer les Suisses Stanislas Wawrinka et Marco Chiudinelli, résister à Gilles Simon et écoeurer le Croate Marin Cilic.

Une semaine plus tard à Toronto, il s'est offert les Espagnols David Ferrer et Tommy Robredo avant d'étriller le N.5 mondial, le Suédois Robin Soderling, pour finalement s'incliner en quart face à Andy Murray. Et à l'US Open, il a vendu chèrement sa peau au 3e tour contre Fernando Verdasco (N.8 mondial), 2-6, 6-3, 3-6, 2-6.

Surtout, Nalbandian s'est illustré en apportant deux points à son pays début juillet face à la Russie à Moscou, expédiant Nikolay Davydenko en trois sets puis récidivant contre Mikhail Youzhny.

Automnes tonitruants

«C'est un grand joueur de Coupe Davis, souligne le capitaine de l'Argentine Tito Vasquez. C'est très important pour l'équipe qu'il soit parmi nous.»

Voilà l'équipe de France prévenue. Chez les Bleus, seul Gaël Monfils mène dans leurs confrontations (2-1), Richard Gasquet (0-7), Gilles Simon (0-1), Michaël Llodra (0-1) ou Arnaud Clément (0-4) ne l'ayant jamais battu.

Le camp français devra également se méfier de ce qui fait la marque de fabrique de ce spécialiste des surfaces rapides: les fins de saison tonitruantes.

Déjà en 2005, invité in extremis au Masters de Shanghai, il avait remporté le plus beau titre de sa carrière aux dépens de Roger Federer à l'issue d'une finale d'anthologie.

En 2007, il avait réussi à la surprise générale un foudroyant doublé Madrid/Paris en balayant tout sur son passage, y compris Federer et Nadal. Et à l'automne 2008, il avait remporté le titre à Stockholm avant d'échouer en finales à Bâle contre Federer, puis à Paris-Bercy contre Tsonga.

Pour cette fin d'année, Nalbandian promet de «tout donner» pour rompre la malédiction qui touche son pays en Coupe Davis. Car depuis leur première finale perdue en 1981, les Albicelestes ont joué cinq quarts, cinq demi-finales et deux finales, sans jamais parvenir à soulever le Saladier d'argent.