Longtemps considéré comme un joueur exclusif de terre battue, Rafael Nadal est en passe de devenir le meilleur joueur de l'histoire du tennis, toutes surfaces et époques confondues.

En remportant les Internationaux des États-Unis lundi, l'Espagnol de 24 ans s'est adjugé le dernier titre du Grand Chelem qui manquait à sa collection et le neuvième de sa carrière.

Après son quatrième succès d'affilée obtenu sur la brique pilée de Roland-Garros en 2008, le gaucher majorquin avait dans la foulée apprivoisé pour la première fois le gazon de Wimbledon, avant d'amadouer en 2009 la surface rapide de Melbourne aux Internationaux d'Australie.

En s'inclinant 6-4, 5-7, 6-4, 6-2 en finale, lundi soir, à New York, le Serbe Novak Djokovic a propulsé Nadal dans l'histoire du tennis.

Car le jeune Espagnol est devenu le septième joueur de tous les temps à s'imposer dans chacun des quatre tournois du Grand Chelem. Il pourrait aussi en janvier prochain réaliser un Grand Chelem à cheval sur deux années s'il s'imposait en Australie, puisqu'il reste sur trois succès de rang en 2010: Paris, Wimbledon et Flushing Meadows.

Devenu incontestable numéro un mondial, Nadal avale désormais les marches quatre à quatre.

Son service, rendu plus dévastateur par une modification de sa prise de raquette, conjugué au léger déclin du Suisse Roger Federer, ont contribué à propulser Nadal vers une gloire sans limite.

Il semble désormais pouvoir atteindre le record des 16 titres du Grand Chelem détenu par Federer. Le Suisse était plus vieux d'une année que l'Espagnol quand il avait signé son neuvième succès dans un tournoi majeur.

Bjorn Borg est le seul autre joueur à avoir totalisé neuf sacres en Grand Chelem à 24 ans, mais le Suédois aux six succès à Roland-Garros n'a jamais pu s'imposer ni à New York ni en Australie.

Nadal, sacré en 2010 pour la cinquième fois aux Internationaux de France de tennis, médaillé d'or olympique aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, ne semble plus devoir craindre que lui-même, les faiblesses de son corps: ses genoux défaillants en 2009 avaient précipité sa chute à Roland-Garros, battu en huitième de finale face à Robin Soderling, son premier revers à Paris après une série de 31 victoires de rang. Mais il s'en est relevé pour devenir plus grand encore.