Roger Federer est passé en quart de finale de la Coupe Rogers, hier après-midi à Toronto, en disposant du Français Michael Llodra, 7-6 (2), 6-3. Le Français de 30 ans est un joueur à l'ancienne qui monte au filet à la moindre occasion. C'est aussi un vieux copain de Federer.

Le match et la conférence de presse qui a suivi se sont donc déroulés dans la bonne humeur.

«Je connais Michael depuis les juniors et nous nous parlons toujours quand nous nous croisons sur le circuit. Curieusement, je n'avais plus joué contre lui depuis 10 ou 11 ans. Nous avons eu beaucoup de plaisir. J'aime bien ce tennis d'attaque que j'ai toujours pratiqué et que les plus jeunes, comme Rafael (Nadal), ne connaissent pas beaucoup.»

Signe de l'atmosphère cordiale entre les deux joueurs, Llodra a demandé le maillot rose de Federer après la rencontre. «Cela m'est souvent arrivé d'échanger des maillots après les matchs dans les vestiaires. En fait, je ne refuse jamais. Là, Michael m'a expliqué que c'était pour un membre de sa famille, que je connais, et cela m'a fait plaisir de lui offrir.»

Le Suisse apprécie visiblement son retour sur le circuit et semble très détendu cette semaine. «J'aime sincèrement le tennis, vous savez, a-t-il lancé aux journalistes. J'aime avoir du plaisir pendant les entraînements - ce n'est pas toujours possible pendant les matchs en raison des enjeux et de la pression - et cela ne m'est jamais arrivé de ne pas m'amuser sur un court.»

Federer a d'ailleurs noté que les meilleures têtes de série jouissaient d'un avantage tacite en raison de leur statut. «Nous avons la chance, en tant que favoris, de jouer souvent sur les courts centraux, devant de bonnes foules et avec beaucoup de pression. C'est plus intéressant, évidemment, mais cela nous donne également un avantage quand vient le moment de jouer un bris d'égalité ou un point important.»

Une affaire de mode et de gros sous

Passant du coq à l'âne, Federer a expliqué comment lui et Rafael Nadal en étaient venus à porter simultanément des maillots roses, cette semaine, à Toronto. «Nike planifie au moins un an en avance les couleurs et les thèmes des tenues que nous porterons», a-t-il noté.

«Plus jeune, j'oubliais parfois ce que je devais porter et mon équipe me rappelait à l'ordre parce que j'avais choisi au hasard un maillot de la mauvaise couleur (à l'envers des promotions préparées par le manufacturier américain), a rappelé Federer. Maintenant, je sais quand je dois faire mes choix et je ne les oublie plus!

«Je ne savais pas que Rafael avait aussi choisi une teinte de rose cette semaine, c'est vraiment une coïncidence. Pour ma part, j'ai choisi cette couleur parce que je trouvais que c'était bien pour l'été. J'aurai autre chose à New York...»

Maintenant rompu aux affaires et à la gestion d'une entreprise de plusieurs millions, Federer en a profité pour commenter la rumeur voulant qu'il se porte acquéreur du Tournoi de Bâle, en Suisse, une épreuve disputée à l'intérieur en fin de saison.

«Je suis attaché à ce tournoi et à Bâle, une ville où j'ai passé beaucoup de temps. Je connais bien le promoteur actuel, qui est là depuis longtemps, et je lui ai dit que je serais intéressé si jamais il décide de se départir du tournoi.»

Maintenant Berdych

Entre la mode et les gros sous, Federer a quand même pris quelques minutes pour discuter de son prochain match, en quart de finale, où il retrouvera le Tchèque Tomas Berdych, son «bourreau» de Wimbledon.

«Tomas connaît une très bonne saison. Il a fait la finale à Wimbledon, la demi-finale à Roland-Garros. Il m'avait aussi battu à Miami, au printemps, dans un match de trois manches très serrées décidé au bris d'égalité.

«Je crois être mieux qu'à Wimbledon, en meilleure forme physique sûrement, a reconnu Federer. Je suis content de mes progrès depuis le début de la semaine, mais Berdych lui aussi joue très bien. Nous allons discuter des points à corriger et on verra bien.»