Amorcée avec des apparences de déclin, la saison de Roger Federer a pourtant été celle de sa consécration définitive au sommet du tennis masculin.

Battu sèchement par Rafael Nadal en finale des Internationaux d'Australie, le Suisse a ensuite subi la domination de son jeune rival pendant le début de saison disputé surtout sur la terre battue.

Souverain sur cette surface, Nadal a tout balayé au printemps avant de chuter face à Federer en finale du tournoi de Madrid, le dernier avant Roland-Garros. On croyait qu'il ne s'agissait que d'un accident de parcours; c'était plutôt le signe que l'Espagnol avait atteint le point de rupture.

Gravement touché aux deux genoux, Nadal s'est incliné au quatrième tour à Paris face à l'étonnant Suédois Robin Soderling. Il n'allait plus jouer avant la Coupe Rogers, 10 semaines plus tard, et n'a toujours pas retrouvé son niveau de la fin 2008.

Tout au contraire, sa victoire à Madrid a fouetté Federer. Débarrassé de son principal rival, le champion suisse a évité les pièges semés par les jeunes loups - l'Argentin Juan Martin Del Potro, notamment, en demi-finale -, et il s'est offert face à Soderling un sacre historique sur la terre battue rouge de Roland-Garros, complétant enfin son Grand Chelem en carrière.

Moins d'un mois plus tard, en battant l'Américain Andy Roddick dans une finale marathon à Wimbledon, Federer est devenu le détenteur du record absolu des victoires en Grand Chelem avec 15 titres.

En reprenant le premier rang mondial au terme de la saison, après l'avoir cédé à Nadal l'an dernier, Federer est devenu seulement le deuxième joueur après Ivan Lendl a réussir un tel exploit. Bien plus, le Suisse n'est désormais qu'à une saison au sommet du record de six, détenu par l'Américain Pete Sampras.

L'année 2009 a aussi permis à plusieurs espoirs d'accéder au niveau supérieur. Del Potro, pour un, a remporté un premier titre majeur en disposant de Federer au US Open. Le géant argentin a montré que sa puissance n'était pas son seul atout et qu'il faudrait compter avec lui à l'avenir, sur toutes les surfaces.

Le Britannique Andy Murray a poursuivi son ascension, atteignant même le deuxième rang mondial à Montréal en gagnant la Coupe Rogers, mais il n'a toujours pas trouvé la formule pour s'imposer en Grand Chelem. On peut dire la même chose du populaire Serbe Novak Djokovic, bien inégal cette saison.

Un peu plus loin au classement, l'Espagnol Fernando Verdasco et les Français Wilfried Tsonga et Gaël Monfils ont montré qu'ils avaient le potentiel pour accéder à l'élite. Il leur manque toutefois encore trop souvent le mental inébranlable d'un Federer ou d'un Nadal, cette force de caractère qui fait la différence entre les grands champions et les bons joueurs.