Le Suédois Robin Soderling, le dernier à avoir obtenu sa place au Masters de Londres grâce au forfait d'Andy Roddick, a été le premier à gagner son billet pour les demi-finales mercredi en remportant son deuxième succès d'affilée face au Serbe Novak Djokovic 7-6 (7/5), 6-1.

Deux jours après avoir nettement dominé le N.2 mondial Rafael Nadal, le finaliste de Roland-Garros a fait subir le même sort au N.3, réduit à l'impuissance face à ses services (10 aces) et à ses coups droits. Djokovic avait pourtant remporté leurs cinq précédentes confrontations.

Quel que soit le résultat de son dernier match face au Russe Nikolay Davydenko, Soderling est sûr de finir dans les deux premiers du groupe B. Pour un coup d'essai, il s'agit déjà d'un coup de maître.

A Londres, tout le monde évoque l'aventure d'autres Scandinaves, les footballeurs danois, titrés en 1992 lors d'un Euro auquel ils n'auraient pas participé sans l'exclusion de la Yougoslavie, ou encore celle de l'Argentin David Nalbandian, vainqueur en 2005 d'un Masters où il avait été admis grâce à un forfait.

Le Suédois, révélé au grand public au printemps lorsqu'il avait fait chuter Nadal pour la première fois sur la terre battue parisienne, conteste tirer le moindre avantage de son statut de repêché n'ayant supposément rien à perdre.

Djokovic fatigué

«Je peux vous dire que je n'étais pas du tout relax avant mon premier match. J'étais même très tendu», a-t-il assuré.

Déjà qualifié, Soderling va quand même jouer à fond contre Davydenko pour terminer premier du groupe et ainsi, peut-être, éviter d'affronter Roger Federer en demi-finale. En douze confrontations, il n'a jamais réussi à battre le Suisse.

Mais s'il continue à pratiquer le même tennis que face à Nadal et Djokovic, même l'exploit suprême contre le N.1 mondial n'est peut-être pas hors de portée.

Surpuissant au service, Soderling a été beaucoup plus tranchant (31 coups gagnants à 13) que le Serbe et aurait même pu abréger le match sans quelques grosses fautes dans le premier set.

Djokovic semble lui payer les efforts fournis depuis le début de la saison. Lui qui restait sur deux titres à Bâle et à Paris-Bercy et onze victoires d'affilée a complètement lâché mentalement dans la deuxième manche, montrant précocément des signes de découragement.

«Je n'ai pris aucun plaisir à jouer ce match», a dit le Serbe, de très mauvaise humeur après le match. Le tenant du titre garde toutefois ses chances d'atteindre le dernier carré lors de la dernière journée vendredi.