Un prétendant ambitieux, Andy Murray, et deux revenants, Andy Roddick et Tommy Haas, peuvent empêcher Roger Federer de remporter son 15e tournoi du Grand Chelem même si le Suisse apparaît l'immense favori avant les demi-finales de Wimbledon vendredi.

Vainqueur des quatre tournois majeurs depuis son sacre à Roland-Garros, Federer a encore soif de titres avant d'affronter Haas.

Un sacre dimanche lui permettrait de surpasser son idole Pete Sampras (14 «majors»), accréditant la thèse selon laquelle, à bientôt 28 ans, il est déjà le plus grand joueur de tous les temps. Il porterait à six le nombre de ses succès londoniens, soit un de plus que Bjorn Borg, un autre de ses héros.

Federer reprendrait à Rafael Nadal deux biens dont il n'a jamais accepté la perte: la 1re place mondiale au classement ATP, abandonnée en août 2008 après quatre années et demie d'hégémonie, et la couronne londonienne.

Sa défaite l'an passé, à l'issue d'une finale historique, avait profondément affecté le Suisse à tel point que de vilains murmures sur un supposé déclin s'étaient fait entendre malgré une victoire à l'US Open.

Le début d'année de Federer avait pu faire enfler la rumeur. Les deux mois qui viennent de s'écouler l'ont éteinte. Le Suisse a remporté ses 17 derniers matches et à Wimbledon, son jeu tutoie la perfection.

Il sera l'immense favori devant Haas qui à 31 ans et après de multiples pépins physiques, disputera sa première demi-finale à Wimbledon. Récent vainqueur à Halle, tombeur de Novak Djokovic, l'Allemand n'a jamais aussi bien joué sur gazon.

Le duel des Andy

Mais face à un aussi bon relanceur que Federer, sa panoplie de jeu direct, fondée sur le service-volée, risque d'être insuffisante. La dernière victoire de l'Allemand sur le Suisse remonte à 2002, l'année qui l'avait vu brièvement grimper à la 2e place ATP tandis que Federer était en apprentissage. Depuis, il s'est incliné huit fois.

L'obstacle suivant sera le vainqueur de la demi-finale des Andy, Roddick l'Américain et Murray le Britannique. Le premier ne s'était plus hissé à ce niveau à Wimbledon depuis ses finales contre Federer, en 2004 et 2005.

«Depuis deux ans, je n'étais plus vraiment une force qui compte en Grand Chelem. Mais là c'est ma deuxième demi-finale cette année» après l'US Open, se félicite l'Américain.

Roddick comptera sur son arme de prédilection: depuis le début de la compétition, il a passé 139 aces et monte en puissance dans ce domaine. Mais les deux sets perdus face à Lleyton Hewitt ont montré que son service ne le rendait pas invincible face à un bon retourneur.

«Ce sera la clé», dit Andy Murray, qui affiche son ambition de devenir le premier Britannique sacré à Wimbledon depuis Fred Perry en 1936. Inégal devant Stanislas Wawrinka en 8e, l'Ecossais s'est rassuré contre Juan Carlos Ferrero. Il n'a plus perdu depuis l'été 2006 contre l'Américain.

S'il bat Roddick, tous les espoirs seront permis. Murray partage avec Nadal une particularité rare: avec six victoires et deux défaites, il présente un bilan positif face à Federer.