Le Français Richard Gasquet a été suspendu à titre provisoire lundi après avoir été contrôlé positif à la cocaïne lors du tournoi de tennis de Miami fin mars et devra maintenant convaincre de sa bonne foi le tribunal antidopage de la fédération internationale (ITF) qui décidera de son sort.

L'ancien petit prodige du tennis français, qui risque deux ans de suspension, la sanction automatique pour un contrôle à la cocaïne en compétition, devrait demander à comparaître devant le tribunal antidopage de l'ITF, qui est composé d'un juriste et de deux experts indépendants.

Cette audience dont la date et le lieu restent encore à fixer devrait avoir lieu d'ici deux mois.

C'est à eux que Gasquet, d'ores et déjà forfait pour Roland-Garros, devra prouver qu'il s'est fait piéger lors d'une soirée dans un club avant le tournoi floridien, comme il le clame. Le tribunal rendra sa décision dans les deux semaines après l'audience.

Pour sa défense, le joueur âgé de 23 ans compte déjà fournir les résultats d'une analyse capillaire qu'il a passée volontairement montrant, selon lui, qu'il n'est pas un consommateur régulier de cocaïne.

Il pourrait aussi faire valoir que les résultats du tournoi n'ont pas été affectés puisqu'il avait déclaré forfait le jour de son entrée en lice le 28 mars, quelques heures avant de subir son contrôle antidopage.

Mais en revanche, il ne peut pas espérer une annulation de sa sanction sur le seul argument que la consommation de cocaïne est autorisée hors compétition.

«Selon notre procédure antidopage, il s'agit bien d'un contrôle en compétition», a expliqué à l'AFP le Dr. Stuart Miller, responsable de l'antidopage de l'ITF. Le règlement de la fédération est très clair sur ce point: un contrôle subi par un joueur ayant déclaré forfait après le début du tournoi est considéré comme étant un contrôle en compétition.

Minces espoirs

Du coup, le joueur, déjà forfait lors du tournoi à Estoril la semaine dernière et à Madrid cette semaine, est suspendu à titre provisoire depuis lundi jusqu'à ce que le tribunal ne se prononce sur son cas.

Gasquet peut toujours essayer d'obtenir une réduction des deux ans de suspension au titre «de circonstances atténuantes». Mais là encore, ses chances paraissent bien minces.

Le code mondial antidopage réserve la possibilité de «circonstances atténuantes» pour la prise d'un stimulant comme la cocaïne à un sportif qui réussit à prouver que, malgré toutes les précautions prises, il a été victime d'un piège tendu par autrui. «Pour bénéficier de circonstances atténuantes, le joueur doit avant tout démontrer qu'il n'est pas fautif», a estimé le Dr. Miller.

Si l'ex-numéro 1 français s'estime lésé par la décision du tribunal de l'ITF, il pourra faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). L'Agence mondiale antidopage (AMA), gardienne du code mondial, peut elle aussi saisir la plus haute juridiction sportive si elle juge la sanction trop légère.

Au mois d'octobre, l'AMA avait ainsi obtenu auprès du TAS qu'un membre de l'équipe du bateau Alinghi, vainqueur de la Coupe de l'America, soit suspendu deux ans pour un contrôle positif à la cocaïne lors d'une régate. Cet équipier, le Néo-Zélandais Simon Daubney, avait auparavant été blanchi par le jury de la Coupe de l'America et par le Comité olympique suisse.