Confrontée au déclin de Roger Federer, la Suisse est en train de se trouver un nouveau héros avec Stanislas Wawrinka qui, après avoir déboulonné l'icône nationale la veille, s'est qualifié vendredi pour les demi-finales à Monte-Carlo.

À 24 ans, le joueur de Lausanne n'est ni un nouveau-venu ni un inconnu sur le circuit. Mais l'ombre envahissante de Federer l'a pour l'instant conservé dans un semi-anonymat parfois frustrant et souvent vexant.

«Arrêtez de m'interroger sans cesse sur Roger, j'ai ma propre carrière», s'est-il énervé dimanche dernier, alors que les questions pleuvaient sur le N.2 mondial et son mariage.

Wawrinka sait aussi que, si son téléphone a débordé de messages de félicitations, sa victoire sur son célèbre compatriote jeudi en huitièmes de finale était d'abord vue sous l'angle de la nouvelle défaite du N.2 mondial.

Mais son fait d'armes a aussi permis à certains de redécouvrir que Wawrinka était plus qu'un faire-valoir: 16e mondial, 9e au printemps 2008, le vainqueur de Roland-Garros juniors en 2003 est un vrai client sur terre battue.

«J'aime toutes les surfaces mais la terre battue est peut-être celle sur laquelle je m'exprime le mieux», souligne le Suisse qui avait frappé son premier grand coup il y a un an en se hissant en finale du tournoi de Rome où il s'était incliné 4-6, 6-3, 6-3 face à Novak Djokovic.

Confiance

«J'avais perdu sur le mental, j'étais déjà content de mon tournoi, je savais que j'allais entrer dans le Top 10. Je n'ai pas cru en mes chances», se rappelle-t-il, à la veille de retrouver le même Djokovic samedi à Monte-Carlo.

«Cette fois, ce sera complètement différent, j'ai beaucoup plus confiance en moi», prévient Wawrinka qui a fait un break assez inhabituel de quatre semaines après l'Open d'Australie pour s'astreindre à une grosse préparation physique.

«Cela avait étonné beaucoup de monde mais visiblement ça paye car je me sens très fort en ce moment», souligne le Suisse, doté d'un superbe revers à une main qui a fait beaucoup de mal vendredi à l'Allemand Andreas Beck.

Une confiance encore démultipliée depuis sa victoire contre Federer. Celui-ci pense que «Stan n'avait pas besoin d'un déclic». Mais Wawrinka avoue que «gagner contre Roger peut montrer aux autres que je sais maintenant finir ce genre de matches», après avoir perdu récemment 7-6, 7-6 contre Djokovic à Indian Wells et sur le même score face à Nadal à Miami.

«Je fais mon petit chemin tranquillement, ça marche bien en ce moment mais je me donne le temps et le droit à l'erreur», ajoute Wawrinka. Son heure est peut-être venue.