Les défaites de Roger Federer ont tendance à devenir un non-événement et le Suisse lui-même ne semblait pas étonné de son élimination dès les huitièmes de finale du tournoi de Monte-Carlo jeudi.

Il n'y a pas longtemps, chaque revers du Suisse était considéré comme un séisme. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, tellement il y a eu de répliques.

Jeudi, il a été battu pour la cinquième fois de l'année. A la régulière (6-4, 7-5) par son compatriote Stanislas Wawrinka, 16e mondial, avec qui il avait remporté l'or olympique à Pékin en double. Pour sa première défaite face à un autre Suisse depuis celle contre Marc Rosset il y a neuf ans.

«Perdre contre un ami fait moins mal», a commenté un Federer beau perdant et, en apparence, pas trop déçu: «Je ne suis pas très inquiet car je n'attendais pas grand-chose sur ce tournoi. J'ai eu des informations, à défaut de confiance. Pour l'instant c'est le plus important.»

Il ne se cherchait même pas d'excuse. «Mon manque de préparation ? C'est pour tout le monde pareil», a balayé le Suisse qui, après son mariage samedi, est arrivé tardivement sur un tournoi qui n'était au départ pas prévu à son agenda.

«Ca ne fait que deux jours qu'il est là et il n'est pas encore dans le rythme sur terre battue», a volé à la rescousse son copain Wawrinka qui, s'il a remporté sa «plus belle victoire» a aussi avoué n'avoir pas eu besoin de sortir son meilleur tennis pour la décrocher.

Solide joueur de terre battue, finaliste à Rome en 2008, Wawrinka aurait même pu gagner beaucoup plus facilement s'il ne s'était pas montré aussi fébrile sur les points importants (14 balles de break).

Vaste chantier

«Maintenant je sais ce que je dois travailler à l'entraînement pour essayer de revenir plus fort à Rome», a conclu Federer avant de faire un inventaire du chantier qui comprend «coup droit, service, déplacement et timing».

Pas de drame donc jeudi sur le Rocher où la pluie et les orages ont grandement perturbé la journée. Il n'empêche que les mauvais chiffres continuent à s'accumuler pour Federer, triple finaliste sortant à Monaco.

Première élimination au troisième tour sur terre battue depuis Roland-Garros en 2003. Toujours pas de titre cette année, une première à ce stade de la saison depuis neuf ans. Deux matches sur terre battue seulement dans les jambes, alors que Roland-Garros commence dans un peu plus d'un mois. Et une place de N.2 mondial qui vacille de plus en plus.

Wawrinka, malgré l'ampleur du fait d'armes que représente cette victoire sur son modèle, voulait surtout rester concentré. Le joueur de Lausanne, N.9 mondial en juin, avait déjà brillé face à Djokovic à Indian Wells et Nadal à Miami avant de perdre les deux fois 7-6, 7-6 au troisième tour.

«Je sais que j'étais bien en ce moment», a déclaré le Suisse de 24 ans qui a très envie de faire parler de lui dans les semaines qui viennent. Il affrontera en quarts de finale l'Allemand Andreas Beck, vainqueur de Juan Monaco.

Quant à Fernando Verdasco, il a été tout simplement été injouable face à David Ferrer, laminé 6-2, 6-1. A ce rythme-là l'Espagnol peut voir venir avec appétit son prochain match face à Novak Djokovic ou Albert Montanes.