Tout le monde avait cru à un accident lorsque Gilles Simon avait battu Roger Federer cet été à Toronto, et pourtant le Suisse s'est de nouveau fait surprendre par le Français lundi dès son premier match au Masters.

Mené un set à zéro, Simon a trouvé le moyen de retourner la situation (4-6, 6-4, 6-3) pour s'installer en tête du groupe «rouge» avec le Britannique Andy Murray, son prochain adversaire mercredi.

«C'est un joueur unique, inhabituel. Il vous fait beaucoup travailler, il court beaucoup», a reconnu le n°2 mondial.

Cependant, Federer ne s'inquiète pas particulièrement car l'année dernière déjà, il avait perdu d'entrée contre Fernando Gonzalez, ce qui ne l'avait pas empêché de terminer la semaine avec un quatrième Masters en poche.

Pour Simon, la victoire est d'autant plus savoureuse qu'il avait à prouver sa crédibilité en tant que maître, ne s'étant qualifié que grâce au forfait de Rafael Nadal. Petit Poucet parmi les stars, le N.9 mondial est l'un des très rares joueurs qualifiés au Masters sans jamais avoir dépassé le troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem.

«C'est génial! L'ayant battu une fois, je voulais savoir ce qu'il en était à la deuxième, si j'avais juste été opportuniste ce jour-là ou si je lui posais vraiment des problèmes. Aujourd'hui j'ai eu pas mal de réponses», a-t-il commenté.

14e défaite de Federer

Le match s'était pourtant mal engagé pour lui, en partie parce que malgré ses exploits récents, et notamment sa victoire sur Nadal à Madrid, Simon a encore un peu de retenue au moment de défier les stars.

«Quand on rentre sur le terrain contre Federer, c'est toujours un peu plus impressionnant que contre un autre», a-t-il dit.

Pendant un peu plus d'un set, l'ex-n°1 mondial a semblé se diriger vers la victoire sans trop forcer. Puis le Français s'est résolu à lâcher ses coups, lui qui a la réputation de gagner souvent à l'usure.

«J'aime bien défendre et j'aime bien quand les matches durent, mais j'aime aussi faire de super beaux coups et des points gagnants. Aujourd'hui, j'ai trouvé un juste équilibre entre les deux. Je n'ai pas tenté ma chance à chaque fois, mais j'ai su être agressif quand il fallait, notamment en allant chercher les points au troisième set pour breaker», a assuré Simon.

Le Suisse ne s'est cherché aucune excuse. Son dos, qui l'avait contraint au forfait il y a dix jours à Paris-Bercy, va bien et c'est tout simplement le jeu de Simon qui lui a fait commettre un nombre extrêmement élevé d'erreurs, surtout en coup droit, son point fort.

«Je suis même content de la façon dont mon dos a tenu», a dit Federer, qui a subi sa 14e défaite de l'année.

Dans le deuxième match de la soirée, Murray a battu l'Américain Andy Roddick malgré un gros trou d'air au deuxième set 6-4, 1-6, 6-1.