Le circuit masculin aura bientôt un nouveau doyen. À 36 ans, Jonas Bjorkman prendra sa retraite à la fin de la saison.

Une retraite amplement méritée. Car en plus d'être l'un des joueurs les plus sympathiques de l'ATP, le Suédois a eu une carrière bien remplie, accumulant plus de 700 victoires en double et 400 autres en simple. Numéro un mondial en double, il a fait partie du top 10 en simple pendant un an, en 1997 et 1998. Il a aussi gagné la Coupe Davis à trois reprises.

Son classement en simple a chuté jusqu'au 177e rang cette année, mais cette dégringolade n'a rien à voir avec la décision de prendre sa retraite, jure-t-il. Sa fille Bianca, née en janvier dernier, supporte mal les voyages tandis que son fils Max, 5 ans, vient d'entrer à l'école. «J'ai hâte à ma retraite, a-t-il dit en entrevue à La Presse. Je veux être un papa à temps plein et me débarrasser du stress qui fait partie de la vie d'un joueur de tennis professionnel.»

 

Même s'il disparaîtra des courts après le Masters de fin d'année, Jonas Bjorkman ne quittera pas complètement le monde du tennis. Depuis un an et demi, il est éditeur d'un magazine de tennis en Suède. «Je veux faire ma part pour augmenter la popularité du tennis en Suède, dit-il. En un sens, les Suédois ont connu trop de succès dans les années 70 et 80. Quand on ne gagne pas un tournoi du Grand Chelem ou la Coupe Davis une année, les gens disent que le tennis suédois a connu une mauvaise année.»

Accélérer le jeu

Fin observateur de son sport, Bjorkman a vu le tennis changer considérablement depuis ses débuts chez les pros en 1991. Pour le meilleur comme pour le pire. «L'équipement s'est beaucoup amélioré, dit-il. Les raquettes et les cordages sont de meilleure qualité, si bien que les joueurs frappent plus fort et avec plus d'effet. Ça a enlevé toute la finesse du jeu. Dans les années 90, il y avait plusieurs styles de jeu. Maintenant, tout le monde frappe le plus fort possible en fond de terrain. Les joueurs sont aussi plus musclés dans le haut du corps. Ils sont plus forts, mais ils se blessent plus facilement...»

Le doyen du circuit a deux suggestions pour le nouveau président qui succédera à Étienne de Villiers le 1er janvier prochain: accentuer la différence entre les surfaces de jeu et surtout, réduire la durée des matchs. «Je n'ai jamais été un grand partisan du format sans avantage (no ad), mais ça vaudrait la peine de tenter l'expérience en simple, dit-il. Les joueurs exagèrent aussi en allant s'essuyer avec leur serviette entre les points et en faisant faire 52 bonds à la balle avant de servir.»

Des ratés et des succès

En 17 ans de carrière, Bjorkman a tout vécu sur le circuit masculin. Enfin, presque tout: il n'a jamais disputé de finale du Grand Chelem en simple. Il a atteint le carré d'as à deux reprises dans des circonstances on-ne-peut-plus différentes.

La première fois où il s'est faufilé en demi-finale d'un Grand Chelem, le Suédois était au sommet de sa forme à 25 ans. Il s'était alors incliné en cinq manches - 7-5 à la manche décisive - contre le Montréalais Greg Rusedski au US Open en 1997. «J'étais très déçu car j'avais connu beaucoup de succès contre Greg et contre l'éventuel champion Patrick Rafter cette année-là», dit-il.

Une décennie plus tard, Bjorkman a obtenu une deuxième chance inespérée d'atteindre enfin la finale d'un tournoi du Grand Chelem, cette fois à Wimbledon. Le résultat - une dégelée de 6-2, 6-0 et 6-2 subie aux mains de Roger Federer - le fait sourire encore aujourd'hui. «J'étais surpris de me rendre aussi loin car je n'avais gagné que deux matchs en simple avant la saison sur gazon, dit-il. Bien sûr, ce n'est pas la façon dont vous voulez perdre à Wimbledon, mais Roger est le meilleur joueur de l'histoire du tennis. Cette journée-là, j'avais vraiment le meilleur siège pour le regarder jouer...»

Mais Bjorkman n'a pas connu que des ratés en Grand Chelem. Il a aussi remporté neuf titres du en double. Malgré tout, sa victoire la plus mémorable de sa carrière reste celle remportée il y a deux semaines en double à l'Open de Stockholm. Celui qui a porté le tennis suédois sur les épaules dans les années 1990 après la retraite de Stefan Edberg ne pouvait espérer un meilleur dénouement dans son pays natal. «J'ai connu une belle carrière mais gagner mon dernier tournoi dans mon pays, c'est presque trop beau pour être vrai!» dit Jonas Bjorkman.

 

Les Québécois

Stéphanie Dubois (110e)

La semaine dernière: finaliste en simple et championne en double du tournoi de Toronto (50 000$US)

Cette semaine: tournoi de Saguenay (50 000$US)

Marie-Ève Pelletier (289e)

La semaine dernière: première ronde en simple et championne en double du tournoi de Toronto (50 000$US)

Cette semaine: tournoi de Saguenay (50 000$US)

Valérie Tétreault (584e)

La semaine dernière: deuxième ronde en simple du tournoi de Toronto (50 000$US)

Cette semaine: tournoi de Saguenay (50 000$US)

En congé

Aleksandra Wozniak (37e)

Frédéric Niemeyer (276e)

Pierre-Ludovic Duclos (374e)

Les résultats

Masters de Madrid (ATP - surface dure - 2,3 millions d'euros)

(4) Andy Murray (GBR) bat Gilles Simon (FRA) 6-4, 7-6 (6)

Open de Zurich (WTA - surface dure - 600 000$US)

(3) Venus Williams (USA) bat Flavia Pennetta (ITA) 7-6 (1), 6-2