(Paris) Un an après s’être sérieusement blessé à la cheville droite en pleine demi-finale face à Rafael Nadal, Alexander Zverev, ex-N. 2 mondial aujourd’hui 27e, est de retour dans le dernier carré à Roland-Garros vendredi, opposé au finaliste sortant Casper Ruud (pas avant 17 h 30).

Quand sa cheville s’est violemment tordue il y a un an, Zverev menait la vie très dure au maître des lieux depuis plus de trois heures et les deux joueurs n’avaient même pas encore bouclé la deuxième manche (7-6 [10/8], 6-6 en faveur de Nadal). Ce jour-là, chacun des deux sets avait duré le temps d’un match de foot.

Évacué du court Central en fauteuil roulant, en larmes, l’Allemand, alors âgé de 25 ans, y était brièvement revenu appuyé sur des béquilles pour officialiser son abandon.

Sa blessure – plusieurs ligaments déchirés – allait le tenir hors circuit le reste de la saison 2022.

Un an plus tard, après « l’année la plus difficile de (sa) vie », répète Zverev, Roland-Garros est le théâtre de sa renaissance au plus haut niveau. Et comme un symbole, il y a joué presque tous ses matchs sur le Central, à l’exception de son premier tour. Trois ont même eu les honneurs de la session de soirée.

« Sur une jambe » en Australie

« J’adore le tennis, je ne joue pas pour l’argent ou la notoriété, mais juste pour ce sport, j’adore la compétition, j’adore jouer au tennis, a-t-il affirmé au cours de la quinzaine parisienne. En être privé a été très dur, mais je suis tellement heureux d’être de retour, de rejouer des gros matchs, sur ce court magnifique. »

« C’est un tournoi que j’avais vraiment coché dans mon calendrier, je voulais vraiment bien faire ici », poursuit-il.

« Malgré ce qui s’est passé l’année dernière, j’aime toujours ce lieu, j’aime toujours ce court », ajoute « Sascha », qui a avoué y avoir remis les pieds « nerveux » au deuxième tour.

Mais ramené sans cesse à sa blessure, Zverev insiste : « Je suis extrêmement heureux de la manière dont je joue et dont les choses se déroulent, mais le tournoi n’est pas encore terminé. J’espère avoir deux matchs de plus devant moi ».

PHOTO JULIEN DE ROSA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Alexander Zverev

Le chemin du retour vers le plus haut niveau a été long pour l’Allemand de 26 ans.

« Je n’ai pas pu jouer pendant sept mois après ma blessure. Les trois, quatre mois suivants, c’était encore douloureux. Je ne pouvais pas bouger comme je voulais », raconte-t-il.

Se débarrasser de la douleur « a pris plus longtemps que prévu. Au début de la saison, en Australie, je jouais encore sur une jambe. Après, disons jusqu’à Indian Wells et Miami, j’avais encore mal par moments. Je ne pouvais pas m’entraîner normalement, continue-t-il. Et après, se sentir à nouveau en confiance sur sa jambe demande aussi du temps, pour se déplacer comme avant, sur les glissades… »

« C’est du passé »

« Mais je suis arrivé au point où je ne pense plus tellement à la blessure, à ce qui est arrivé, estime Zverev. Je suis juste heureux d’être de retour où j’étais l’année dernière, et d’avoir une nouvelle chance. J’espère pouvoir la saisir. »

« Je parle plus de la blessure que j’y pense. C’est du passé maintenant », conclut-il.

Le grand Allemand (1,98 m) vit en tout cas son meilleur tournoi depuis son retour début 2023.

Avant Roland-Garros, il avait au mieux aligné trois victoires de suite (demi-finale à Dubaï début mars). Sur la terre battue parisienne, il en est déjà à cinq avant sa demi-finale contre Ruud, sa sixième en Grand Chelem.

Il n’est sorti vainqueur que d’une jusque-là, aux Internationaux des États-Unis 2020, avant de s’incliner en finale contre Dominic Thiem.

Ruud, saison très moyenne avant de retrouver la Porte d’Auteuil, va lui disputer sa troisième, à 24 ans. Les deux premières, toutes deux en 2022, lui ont souri, à Roland-Garros déjà et à l’US Open. Pas les finales qui ont suivi, contre Nadal et celui qui allait devenir N.1 mondial, Carlos Alcaraz.