Très tôt dimanche matin, à l’heure de l’Est, Aryna Sabalenka (2) affrontait Marta Kostyuk. Normalement, ce duel de premier tour entre l’une des favorites et une jeune joueuse de 20 ans exclue du top 30 n’aurait pas autant retenu l’attention.

Or, le contexte sociopolitique s’est imposé. À la fin du match, remporté en deux manches de 6-3 et 6-2 par la favorite, Kostyuk, une Ukrainienne, a refusé de serrer la main de Sabalenka, une Biélorusse. Perplexe, Sabalenka a salué la foule ne sachant trop quoi faire. Pendant ce temps, Kostyuk sortait sous les huées de la foule.

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Marta Kostyuk a décidé de ne pas saluer Aryna Sabalenka du tout à la suite de sa défaite, s’attirant les huées du public à ce moment, puis en sortant du court.

Près de 500 jours après le début de l’invasion russe en Ukraine, les évènements et les conséquences de ces gestes condamnables sont toujours d’actualité dans le monde du sport.

Les athlètes russes et biélorusses, pour la majorité, sont restés muets face à la situation. Mis à part Andrey Rublev qui, très tôt, a condamné les actions entreprises par son pays.

Ainsi, au terme de la rencontre, Sabalenka est revenue sur la décision de Kostyuk de faire fi de la traditionnelle poignée de main. En fait, elle a plutôt été invitée à donner son avis sur la guerre.

« Soutenez-vous ou condamnez-vous la guerre en Ukraine ? », lui a demandé directement une journaliste en conférence de presse.

« Personne sur cette planète, que ce soient des athlètes russes ou biélorusses, ne soutient la guerre. Personne ! Comment est-ce qu’on pourrait soutenir la guerre ? Les gens normaux ne vont jamais la soutenir », a-t-elle répondu, calmement.

Je ne comprends pas pourquoi il faut le clamer publiquement. C’est aussi évident que de dire que 1 + 1 = 2. Évidemment, personne n’encourage la guerre. Si on pouvait l’arrêter, on le ferait, mais malheureusement, ce n’est pas de notre ressort.

Aryna Sabalenka

« Je pense qu’elle ne devrait parler que pour elle. Je connais personnellement des joueuses qui soutiennent la guerre », a répondu Kostyuk.

C’est la première fois que Sabalenka, potentielle numéro un mondiale selon la tournure du tournoi, s’exprimait sur le sujet.

De son côté, Kostyuk avait reçu le matin même des nouvelles inquiétantes provenant de chez elle, à Kyiv.

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Marta Kostyuk

« C’est quelque chose que je ne peux probablement pas décrire. J’essaie de mettre mes émotions de côté chaque fois que je vais sur le court. Je pense que je suis meilleure qu’avant et je ne pense pas que cela m’affecte autant au quotidien, mais oui, c’est juste – je ne sais pas », a déclaré Kostyuk en secouant la tête.

« Il n’y a pas grand-chose à dire, vraiment. Cela fait partie de ma vie. »

Au sujet des huées, la joueuse ukrainienne a ajouté : « Je dois dire que je ne m’attendais pas à cela. […] Honnêtement, les gens devraient être gênés. »

Kostyuk est désormais établie à Monaco, où se trouvent également sa mère et sa sœur, mais son père et son grand-père sont toujours à Kyiv.

Fernandez arrache la victoire

Leylah Annie Fernandez, quant à elle, croisait le fer avec Magda Linette en lever de rideau, un an après avoir atteint les quarts de finale à ce même tournoi. Elle l’a emporté 6-3, 1-6 et 6-3 contre la 21e tête de série.

L’athlète de 20 ans représente peut-être la meilleure chance du Canada à cette compétition, même si elle répond de manière très sporadique aux standards établis lors des Internationaux des États-Unis en 2021.

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Leylah Annie Fernandez

La terre battue se moule très bien à son jeu, et elle maintient un dossier très respectable à Roland-Garros.

Fernandez a cependant semblé quelque peu fragile en début de match. À son premier jeu au service, elle a repris son lancer de balle à maintes reprises, et non seulement parce qu’elle avait le soleil en plein visage. Trop bas, trop derrière ou complètement à côté de son axe de service, son lancer de balle a été inconstant du début à la fin. Le nombre de reprises au terme de cette rencontre de plus de deux heures peut certainement se compter à coup de dizaines.

Il est donc difficile de maintenir un bon rendement au service lorsque l’amorce du mouvement laisse à désirer. La gauchère a commis neuf doubles fautes pendant la rencontre et a fait passer seulement 56 % de ses premiers services.

La 49joueuse mondiale a été habile, cependant, pour maquiller ses erreurs. Fernandez a brillé notamment lors des jeux à égalité.

Si son manque d’aplomb sur certaines balles a dû faire sourciller ses entraîneurs, personne ne peut remettre en doute sa combativité.

Elle ne s’est pas gênée pour tenter toutes sortes d’attaques. C’est dans ces élans de créativité et d’audace que Fernandez est au mieux. Elle était la négligée dans ce duel face à la 21raquette mondiale. Linette a livré une belle opposition, mais ses largesses au service en troisième manche ont ouvert la porte à sa rivale.

Fernandez a brisé la Polonaise pour faire 5-3 avec un immense coup droit en croisé comme point d’exclamation pour s’assurer de passer au deuxième tour.

Un nouveau logo pour Auger-Aliassime

Félix Auger-Aliassime ne joue pas avant ce lundi, mais il a quand même retenu l’attention.

Dimanche matin, l’athlète de 22 ans a officiellement lancé son nouveau logo.

Celui-ci présente simplement ses initiales, « FAA », collées les unes aux autres, en lettres blanches et majuscules.

« Félix est fier et enthousiaste de dévoiler son nouveau logo. Il espère qu’il inspirera et sera porteur de ses valeurs », a écrit son agence par voie de communiqué.

De plus en plus de sportifs de son envergure, surtout au tennis, vont de l’avant avec une marque et un logo personnalisé.