Ça aura tout pris au Canada pour battre l’Italie en demi-finale de la Coupe Davis, samedi. Près de huit heures et demie après le premier service de la journée, un coup droit à l’extérieur de Matteo Berrettini a mis fin au suspense. Victoire du Canada 7-6, 7-5 dans le double ultime, direction finale contre l’Australie.

N’eût été la tenue de Félix Auger-Aliassime, le Canada n’aurait peut-être pas le luxe de se préparer à jouer la deuxième finale de son histoire.

Comme c’est souvent le cas à la Coupe Davis, tout s’est joué lors du match de double. Le Canada et l’Italie s’étaient partagé les deux matchs de simple disputés plus tôt dans la journée. Denis Shapovalov s’était incliné dans le premier et Auger-Aliassime avait gagné le second.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, les deux formations ont effectué un changement d’effectif quelques minutes avant l’affrontement ultime.

Pour jouer avec Vasek Pospisil, le Canada a remplacé Shapo au profit de FAA, même si le Québécois avait joué deux manches en simple quelques minutes auparavant. « Dans ce genre de tournoi, tu ne peux pas être fatigué. Surtout après avoir vu tout l’effort déployé par Denis », a expliqué Auger-Aliassime à la fin de la journée.

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Félix Auger-Aliassime jubile après la victoire canadienne.

Le capitaine Frank Dancevic a expliqué qu’avec le Canada, « il y a tellement de combinaisons possibles. Vasek peut bien jouer avec Félix et Denis. Félix était plus frais, donc c’est ce qui a motivé ma décision ».

Puis, en dépit d’une blessure qui l’avait tenu à l’écart des matchs de simple, Matteo Berrettini a été envoyé dans la mêlée pour épauler Fabio Fognini à la place de Simone Bolelli, pourtant un spécialiste du double.

Comme ç’avait été le cas tout au long de la journée, chaque point était serré, chaque jeu était long et chaque manche s’est décidée pratiquement à la limite.

Vu l’importance du moment, Pospisil a semblé quelque peu nerveux au service. Il s’est fait briser dès le troisième jeu. Néanmoins, le Canada a comblé son retard et le reste de la première manche a été une véritable guerre de tranchées.

Sur le banc, Denis Shapovalov, Alexis Galarneau et Gabriel Diallo étaient toujours debout, eux aussi impliqués dans le match. Pour la troisième fois de la journée, le set s’est décidé au jeu décisif et c’est l’un des meilleurs serveurs au monde, Félix Auger-Aliassime, qui a donné l’avantage au Canada grâce à un as dévastateur.

La deuxième manche a été à l’image de la première. C’est seulement à 5-5 que les Canadiens ont pris l’ascendant. Berrettini a mal jugé un lob, qu’il a laissé filer et qui a atterri sur la ligne de fond. Le destin du Canada était entre les mains d’Auger-Aliassime au service à 6-5. Fognini a toutefois douché ses ardeurs en effectuant deux retours de service gagnants. « Ça a été un match très relevé. Le niveau était très fort de chaque côté », a insisté Pospisil.

FAA a répliqué avec deux as et c’est grâce à une faute directe de Berrettini que le Canada a pu obtenir son billet pour la grande finale contre l’Australie.

Deux Lorenzo, deux issues

Ce n’est pas faute d’avoir essayé que Denis Shapovalov a perdu son deuxième match de simple du tournoi. Lorenzo Sonego s’est levé au bon moment et a eu raison du Canadien dans un match marathon de 7-6, 6-7 et 6-4.

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Denis Shapovalov et Lorenzo Sonego, au terme de leur duel

Pendant près de 3 h 15 min, Shapovalov et Sonego se sont livré une chaude lutte. Si le Canadien est parti en lion, l’Italien ne s’est jamais laissé faire. Les deux joueurs ont excellé au service, en retour et au filet. Un match âprement disputé, comme c’est souvent le cas en Coupe Davis.

C’est la troisième manche qui aura été fatale pour Shapovalov, alors que son service l’a lâché pour la première fois du match, dans le jeu le plus important. Alors qu’il luttait pour sa survie à 4-5, il a commis une double faute, offrant ainsi le match à son adversaire.

Quelques minutes plus tard, acculé au mur, Auger-Aliassime a maintenu son équipe en vie grâce à un gain de 6-3 et 6-4 face à Lorenzo Musetti.

Auger-Aliassime, sixième raquette mondiale, est arrivé sur le court central avec du feu dans les yeux. Dès le départ, l’Italien de 20 ans en a été déstabilisé. Les frappes létales du Québécois lui ont donné beaucoup de fil à retordre, que ce soit au service ou avec son fameux coup droit. « Mon match de simple s’est déroulé à la perfection. C’est le genre de match qu’on aime jouer », a indiqué Auger-Aliassime.

Le Québécois a imposé son rythme et n’a jamais été réellement inquiété. Il a terminé le match avec 12 as et un impressionnant ratio de 91 % de points gagnés sur première balle. Il a connu plus de ratés sur son deuxième service, ce qui a permis à son adversaire de revenir plus fort en début de deuxième manche, mais les attaques dévastatrices du Québécois ont eu raison de Musetti.