L’insatiabilité est une caractéristique commune aux grands athlètes. Félix Auger-Aliassime ne fait pas exception à la règle. Après une séquence historique en octobre, le Québécois en veut encore plus. Et ce « plus », c’est le premier rang mondial.

« Sans brûler d’étapes, sans me mettre trop de pression, je pense que j’ai ce qu’il faut pour être numéro un mondial dans ma carrière », a lancé l’athlète de 22 ans, dimanche matin.

Alors qu’il profitait d’un premier dimanche de congé en un mois, Auger-Aliassime a rencontré les médias canadiens en direct de Paris.

PHOTO CHRISTOPHE ARCHAMBAULT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Félix Auger-Aliassime a été éliminé par le Danois Holger Rune en demi-finale du Masters de Paris, samedi.

Bien sûr, le joueur s’est dit fier et satisfait de ses accomplissements des dernières semaines, avec raison. Depuis le début du mois d’octobre, il a remporté 16 matchs consécutifs et trois tournois, en plus de passer du 13e au 6rang du classement de l’ATP – qui sera mis à jour lundi matin. C’est le jeune Danois Holger Rune qui a mis fin à sa séquence de rêve, samedi, en demi-finale du Masters 1000 de Paris.

« Je suis fier du niveau auquel j’ai pu jouer, a évoqué le Québécois. Pas tous les matchs, mais dans certains matchs, je pense que j’ai joué mon meilleur tennis, donc je suis satisfait de ça. Mais aussi de ma constance dans mes victoires, mes résultats. C’est de ça que je suis le plus fier. »

Ça solidifie ma place parmi les meilleurs joueurs au monde.

Félix Auger-Aliassime

Entre le 13 octobre et le 2 novembre, Auger-Aliassime n’a passé que sept jours sans disputer de match. De duel en duel, il semblait inébranlable. En mission. Celle, notamment, de décrocher sa place pour les finales de l’ATP, ce qu’il a réussi.

« Après le deuxième tournoi gagné, j’ai commencé à me poser la question : est-ce que ça va s’arrêter cette semaine ? Est-ce que je vais encore gagner et me présenter à Paris invaincu ?

« C’était un défi intéressant, mais je n’avais aucune appréhension par rapport au fait qu’il ne fallait pas que ça arrête. Je n’avais pas de stress à l’idée de perdre à un moment. J’ai perdu de nombreux matchs dans le passé, donc ce n’était pas un problème. »

Ce qui aura été difficile, a-t-il indiqué, est l’« approche émotionnelle ». « D’arriver dans chacun de ces matchs avec la même motivation, la même envie, la même concentration, c’est la partie qui est le plus gros défi quand on joue autant de matchs en si peu de temps », a-t-il expliqué.

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Félix Auger-Aliassime

La fin d’une malédiction

En commençant la saison, Auger-Aliassime s’était incliné lors de ses huit finales en carrière. Certains remettaient en doute sa capacité à gérer la pression. En cette fin de saison, il a certainement fait taire ses détracteurs.

« Les finales que j’ai perdues dans les trois dernières années étaient dures à accepter chaque fois. Ç’a soulevé plusieurs questions pour moi-même, mon entraîneur et mon équipe, à savoir ce qu’on pourrait faire pour gagner ce premier tournoi. »

Toutes les finales que j’ai disputées dernièrement, je les jouais comme si c’était les plus importantes de ma carrière, avec une énorme motivation et concentration. Le fait que j’en ai perdu quelques-unes fait en sorte que je n’en tiens aucune pour acquise.

Félix Auger-Aliassime

Pour la première fois de sa carrière, Auger-Aliassime a rempli « tous les objectifs » qu’il s’était fixés cette saison. Mercredi, il se dirigera vers Turin pour les finales de l’ATP, qui auront lieu du 13 au 20 novembre. Il affrontera les meilleurs joueurs du monde, contre qui il a déjà joué et gagné, a-t-il rappelé.

« J’espère pouvoir gagner. […] Évidemment, c’est un des tournois les plus difficiles à gagner, mais je pense que j’ai ce qu’il faut pour pouvoir y aspirer.

« Il me reste un tournoi pour améliorer mon classement cette année, donc je ferai le mieux que je le peux pour finir le plus haut possible en espérant continuer de cette façon l’an prochain et aller encore plus haut. »

Avant de penser à Turin, la fierté québécoise bénéficiera de deux jours de congé sans entraînement pour enfin se reposer. Il pourra aussi prendre le temps de bien réaliser ce qu’il a accompli, lui qui n’a presque pas eu le temps de respirer entre ses titres à Florence, Anvers et Bâle.

« Je pense que la vraie célébration, c’est maintenant », a-t-il d’ailleurs souligné.