Coupe Laver Félix Auger-Aliassime surprend Novak Djokovic, l’équipe Monde l’emporte

Pour la première fois de sa carrière, Félix Auger-Aliassime a eu raison de Novak Djokovic, dimanche, à la Coupe Laver. La spectaculaire journée du Québécois, qui avait commencé par une victoire en double, aura permis de mettre la table pour la victoire historique de l’équipe Monde.

Le Québécois de 22 ans a surpris l’homme aux 21 titres en tournoi majeur, et la planète tennis tout entière, en deux manches de 6-3 et 7-6 (3).

Les deux joueurs s’étaient affrontés pour la première fois il y a quelques mois, au tournoi de Rome, où le Serbe avait eu le meilleur en deux manches extrêmement serrées.

Auger-Aliassime a dominé avec 13 as, 81 % de points gagnés sur sa première balle (35/43) et un avantage de 39-11 au total des coups gagnants. Djokovic, désormais 7^e mondial, dépassé par les évènements, n’a remporté que 32 % de points sur sa deuxième balle (6 points sur 19).

Après une défaite en trois manches la veille face à l’Italien Matteo Berrettini, Auger-Aliassime s’est bien repris plus tôt dimanche avec une victoire en double par la marque de 2-6, 6-3 et 10-8, en compagnie de l’Américain Jack Sock, contre l’Écossais Andy Murray et ce même Berrettini. Murray, qui possède trois titres en Grand Chelem, a reçu des soins après s’être coupé la jambe droite dans la défaite.

Avec ses victoires, le Québécois donnait alors l’avance à l’équipe Monde 10-8.

« C’était un peu bizarre lors du premier jeu [contre Djokovic], mais après, je me sentais très bien, très relâché, a confié Auger-Aliassime. Obtenir cette victoire [en double] m’a donné vraiment confiance pour le simple. »

Des gains d’autant plus importants que chaque victoire vaut trois points lors de la dernière journée de la Coupe Laver, contre un le vendredi et deux le samedi.

Tiafoe offre la victoire à l’équipe Monde

Le coéquipier d’Auger-Aliassime et demi-finaliste aux derniers Internationaux des États-Unis Frances Tiafoe a ensuite permis à l’équipe Monde de remporter la Coupe Laver pour la première fois depuis la création du tournoi, en 2017.

L’Américain a battu le Grec Stéfanos Tsitsipás en trois manches de 1-6, 7-6 (13-11) et 10-8, procurant ainsi une avance insurmontable de 13-8 à l’équipe internationale.

Facile vainqueur de l’Argentin Diego Schwartzman (6-2, 6-1) lors de la première journée, Tsitsipás semblait pourtant bien parti pour faire durer le suspense en remportant le premier set, avec un niveau de jeu très élevé. Mais Tiafoe, malgré un moins bon taux de premières balles, moins d’as, moins de points gagnés sur premier et deuxième services, et même sans une seule balle de bris du match, a réussi un incroyable retournement de situation.

Sa puissance, sa vitesse et son toucher de balle ont épuisé Tsitsipás lors d’un bris d’égalité du deuxième set interminable (13-11), au cours duquel le Grec a laissé filer quatre balles de match.

L’équipe Monde n’aura donc pas eu besoin du dernier match prévu entre le Norvégien Casper Ruud et l’Américain Taylor Fritz, annulé faute d’enjeu.

Incroyable remontée

Djokovic avait pourtant remporté des matchs en simple et en double, samedi, à son retour à la compétition depuis sa victoire à Wimbledon en juillet. Cela permettait à l’équipe européenne de commencer la journée de dimanche avec une avance de 8-4 qui n’aura su résister au brio d’Auger-Aliassime et de Tiafoe.

« Je n’ai pas eu à les remotiver […] On devait gagner trois des quatre derniers matchs, on savait qu’on pouvait le faire, on avait une grande confiance », a expliqué le capitaine de l’équipe Monde, John McEnroe, après le match, interrogé par l’ancien joueur américain Jim Courier.

McEnroe, qui avait vécu les quatre défaites précédentes, dont une cruelle en 2019 après avoir été en tête à deux simples de la fin, a même esquissé quelques pas de danse.

« Incroyable serait un euphémisme », a-t-il aussi lâché au micro.

« Cela fait longtemps qu’on attend ça, on a été parfois corrigés, mais à d’autres occasions, on a été si près qu’on en sentait le goût… C’est un groupe de jeunes gars extraordinaires, on a continué à se battre, on était en difficulté, mais les supporteurs ont été absolument géniaux », a-t-il poursuivi.

Au-delà de l’aspect sportif, cette cinquième Coupe Laver a été marquée, le premier jour, par le départ à la retraite du Suisse Roger Federer, après un dernier double avec son rival et ami espagnol Rafael Nadal, perdu de justesse contre Sock et Tiafoe.

Avec La Presse Canadienne et l’Agence France-Presse