Moins de 24 heures après avoir disputé l’un de ses meilleurs matchs de la saison, Félix Auger-Aliassime a probablement joué l’un de ses pires, vendredi après-midi, en quarts de finale de l’Omnium Banque Nationale.

Le Québécois s’est incliné devant le Norvégien Casper Ruud en deux courtes manches de 1-6 et 2-6.

Ce n’est pas le même joueur que la veille qui s’est présenté sur le court central du stade IGA. Absolument rien ne semblait fonctionner. Lui-même peinait à s’expliquer ce qui s’était passé, une trentaine de minutes après avoir dit au revoir aux partisans montréalais.

« Je n’aurais jamais pensé que ça se terminerait comme ça aujourd’hui, a-t-il laissé tomber. Je dois donner le crédit à Casper pour avoir bien joué. Tu dois toujours donner le crédit quand il est dû. De mon côté, c’est super décevant de perdre comme ça dans n’importe quel tournoi, spécialement ici. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Casper Ruud

Les premières minutes du match s’étaient pourtant bien déroulées. Le Québécois y est allé d’un bris de service dès le premier jeu, inscrivant quatre points sans réplique. Mais Ruud, 4tête de série, lui a vite rendu la pareille, le brisant à son tour au jeu suivant pour faire 1-1.

Auger-Aliassime s’est ensuite mis à enchaîner les fautes directes. Ses balles manquaient de précision ou finissaient leur chemin dans le filet. Le Norvégien, en plein contrôle, s’est emparé des cinq jeux suivants.

« Je forçais un peu mes frappes, mes cibles, a noté le Québécois. Pourtant, j’ai joué un très bon premier jeu. Après, ça s’est rapidement compliqué sans que je sache exactement pourquoi. J’ai une petite idée… Mais je n’étais pas embêté physiquement. »

Naturellement, « tout le monde peut perdre un premier set », dixit Auger-Aliassime, qui affirme ne pas avoir été découragé à ce moment-là. Mais les choses ne se sont pas améliorées par la suite. Ruud s’est offert les quatre premiers jeux de la deuxième manche. « À ce point-là, ça devient vraiment difficile. Je faisais de mon mieux, mais il devenait aussi de plus en plus confortable et confiant », a relaté l’athlète de 22 ans.

Dans les gradins, la foule n’a jamais cessé de lui envoyer de l’amour. De toute évidence, ça n’a pas suffi. Le Québécois a commis au total 21 fautes directes, contre 8 pour son adversaire, et 4 doubles fautes.

C’est dommage. J’aime toujours sentir que je me suis donné toutes les chances de gagner. Que j’ai tout laissé sur le court. Oui, certes, j’ai essayé, mais le match s’est passé vite. Je n’ai pas eu de chance. La victoire était tellement loin aujourd’hui.

Félix Auger-Aliassime

Difficultés au service

Jeudi, Auger-Aliassime avait remporté 92 % de ses premières balles dans sa victoire expéditive face à Cameron Norrie. « De plus en plus, je sais que je peux être un des très bons serveurs sur le circuit. Encore aujourd’hui, je l’ai prouvé », avait-il affirmé après le duel.

Vendredi, le portrait était totalement différent. Le favori de la foule a réussi 10 as, mais n’a remporté que 18 de ses 32 premières balles (56 %). Quand ça va mal, ça va mal.

« Si j’avais servi comme hier, de la façon dont je peux servir, les choses auraient été plus faciles. Je connais Ruud, nous jouons ensemble depuis plusieurs années, nous nous sommes beaucoup entraînés ensemble même si nos derniers matchs étaient sur terre battue. Le résultat n’est jamais comme celui-là. Nous connaissons nos façons de jouer. »

« Il y a plusieurs aspects qui ne fonctionnaient pas bien aujourd’hui, c’est certain », a-t-il résumé.

Au moment de quitter le terrain après son revers, le Québécois a levé le poing dans les airs pour saluer la foule.

« Il y avait un mélange de remerciements, de remercier le public après mon passage à Montréal, a-t-il expliqué. Le tournoi, on ne le joue pas chaque année, donc c’est toujours spécial pour moi. D’un autre côté, il y avait une part de déception de quitter le court après un match comme celui-ci, mais c’est la réalité. Je dois vivre avec. »

Rebondir

C’est donc ici que s’arrête le parcours montréalais d’Auger-Aliassime. Il n’aura pas su profiter du tableau avantageux qui s’était installé avec l’élimination de nombreuses têtes de série dès le début du tournoi.

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Dans les gradins, la foule n’a jamais cessé d’encourager Félix Auger-Aliassime, mais ça n’a pas suffi. Il a bien continué de se battre, mais n’a remporté que deux jeux. Il a commis au total 22 fautes directes et 4 doubles fautes.

Maintenant, l’essentiel pour lui sera de mettre le doigt sur « ce qui s’est passé concrètement, essayer d’agir dessus et, après, passer à autre chose ». Tourner la page en vue du prochain tournoi, celui de Cincinnati.

« Je ne suis pas quelqu’un qui tombe trop dans l’émotion ou dans le doute, qui cogite ou se pose des questions. À la fin, c’est du tennis, c’est un sport.

« Chaque fois, j’essaie d’apprendre de tous les matchs, des victoires comme des défaites. Aujourd’hui, c’est un autre match joué dans ma carrière. Je vais voir ce que je peux en apprendre. L’important, après, c’est comment je vais réagir, comment je vais rebondir la semaine prochaine. »

Quant à Casper Ruud, il se mesurera au Polonais Hubert Hurkacz en demi-finale, ce samedi.