« J’ai été presque parfait. J’ai été vraiment excellent aujourd’hui. » Difficile de trouver meilleurs mots que ceux de Félix Auger-Aliassime pour résumer sa victoire expéditive aux dépens du Britannique Cameron Norrie, jeudi soir, sur le court central du stade IGA.

En l’emportant en deux manches de 6-3 et 6-4, l’athlète de 22 ans est devenu le premier Québécois de l’ère moderne à accéder aux quarts de finale de l’Omnium Banque Nationale. Le tout en seulement 1 heure 12 minutes, devant une foule qui n’avait d’yeux que pour lui.

« Ce n’est pas tous les jours que ça arrive, mais j’en profite. J’espère continuer de cette façon pour le reste du tournoi », a lancé le principal intéressé en conférence de presse.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE


« Celle-là fait partie de mes très bonnes performances [de la saison], surtout à ce stade-ci du tournoi, contre des joueurs de cette qualité-là. Un joueur comme Norrie, qui gagne beaucoup de matchs chaque année maintenant… »

Parce que oui, Auger-Aliassime avait tout de même devant lui la 11raquette mondiale. Le Québécois avait eu le dessus lors de leurs quatre premiers affrontements, mais pas dans le dernier, qui remonte à une semaine : Norrie l’a vaincu en demi-finale du tournoi de Los Cabos, vendredi dernier.

Autrement dit, la tâche n’était pas simple. Même si elle a semblé l’être.

Flamboyant au service

Fidèle à son habitude, Auger-Aliassime a été flamboyant au service, multipliant les as dès les premiers jeux. Il a, ultimement, remporté 92 % de ses premières balles en plus de réaliser 15 as… Qui dit mieux ?

De plus en plus, je sais que je peux être un des très bons serveurs sur le circuit. Encore aujourd’hui, je l’ai prouvé.

Félix Auger-Aliassime

Auger-Aliassime avait néanmoins devant lui un adversaire coriace, qui a lui aussi connu un bon début de match. Le vent a tourné à l’avantage du Québécois alors qu’il menait 4-3 en première manche. Après avoir réalisé un superbe jeu au filet, il a complété un bris de service lui permettant de creuser son avance.

C’est sur cette séquence qu’on a eu droit à un premier poing dans les airs, signe que les choses se passaient comme il le souhaitait.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE


« Les deux, on essayait vraiment de s’imposer, a-t-il expliqué. C’est lui qui a un peu craqué à 4-3, avec un très bon point de ma part. Ça s’est joué à pas grand-chose pour que ça tourne de mon côté au premier set. »

Une fois la première manche en poche, le Québécois a eu droit à des « olé olé olé » assumés en provenance des gradins. En deuxième manche, le favori de la foule semblait inébranlable. À 4-4, il a profité de trois doubles fautes du Britannique pour de nouveau briser son service. Il a ensuite enfilé quatre points coup sur coup pour l’emporter sous un tonnerre d’applaudissements.

Libéré

Même si Félix Auger-Aliassime affirme n’avoir jamais été « serein », fort de la certitude qu’il allait gagner en deux manches, pas une seconde, il n’a semblé nerveux sur le court. Le Québécois a livré une performance pratiquement sans faille, avec une assurance à toute épreuve. Pas une fois on n’a senti la moindre hésitation dans son jeu.

« Une fois passé le premier match, comme je l’ai fait [mercredi], ça m’a enlevé un gros poids de mes épaules, beaucoup de pression », a-t-il évoqué.

Le scénario où je reviens ici après trois ans, je veux jouer le plus de matchs possible devant les Québécois. Ça aurait été dommage de sortir dès le premier match.

Félix Auger-Aliassime

Maintenant qu’il se sent « libéré », il peut braquer son attention sur ce qui s’en vient pour lui dans les prochains matchs, comme il le fait dans un tournoi normal qui ne se déroule pas en ses terres.

Le prochain match sera sans contredit le plus grand défi d’Auger-Aliassime jusqu’ici dans le tournoi : il se mesurera à la quatrième tête de série et 7raquette mondiale Casper Ruud. Il sait néanmoins qu’il compte sur une foule impliquée, qui sera derrière lui jusqu’à la fin.

« C’est vraiment unique, a-t-il admis. Je ne retrouve ça nulle part ailleurs. Je me sens vraiment chanceux et privilégié d’avoir ce genre de soutien ici. C’est pour ça que je veux jouer le plus de matchs que je le peux. »

« Si je peux jouer toute la semaine, ce serait parfait ! », a-t-il conclu.