Il faudra patienter encore un peu avant que le public canadien tombe vraiment sous le charme de la sensation espagnole Carlos Alcaraz. Le joueur de 19 ans, déjà quatrième mondial et deuxième favori de l’Omnium Banque Nationale, a été sorti d’entrée par l’Américain Tommy Paul (34e), 7-6 (4), 6-7 (7) et 3-6, au terme d’un long duel de 3 heures et 20 minutes.

Considéré comme l’héritier de Rafael Nadal, Alcaraz est évidemment à l’aise sur la terre battue et c’est sur cette surface qu’il a commencé à bâtir son palmarès, tout en établissant quelques records de précocité.

Sur le ciment, même s’il a remporté le tournoi Masters 1000 de Miami au printemps, il a encore des choses à améliorer. Et comme il n’avait plus joué sur surface dure depuis quatre mois, il n’était pas surpris outre mesure du résultat.

« Le premier match d’un tournoi n’est jamais facile, surtout quand il faut s’habituer à une nouvelle surface. Mais je crois que Tommy [Paul] a joué un très bon match et qu’il méritait la victoire. Et moi, je devrai retenir les leçons de cette défaite.

« J’ai eu mes chances, j’avais un bris d’avance en deuxième manche et je pouvais gagner. J’ai raté beaucoup d’occasions. Bien sûr, il a joué de très bons coups dans les moments importants, de très bons retours en particulier, mais je n’ai pas offert mon meilleur tennis. Je suis donc très déçu en ce moment. »

Alcaraz a reconnu qu’il avait été un peu dépassé par l’environnement tennistique cette semaine. « J’ai ressenti la pression d’être le deuxième favori dans un tournoi de cette importance, d’être no 4 au monde. C’était la première fois que je devais composer avec ça, et je ne l’ai pas très bien fait. Je vais devoir continuer de m’entraîner afin d’être mieux préparé à subir cette pression, ce genre de situations. »

Même s’il a répété se plaire beaucoup à Montréal, l’Espagnol n’entend pas prolonger son séjour. « Je serai ici encore une journée, puis je vais me rendre à Cincinnati afin de préparer le prochain tournoi. Comme je l’ai dit, j’ai des leçons à apprendre du match d’aujourd’hui et je veux être plus près de mes 100 % à Cincinnati. »

De son côté, Paul a su saisir sa chance. Il s’est accroché, après avoir perdu la première manche et avoir vu son adversaire se détacher 4-1 dans la deuxième, pour repousser une balle de match dans le deuxième bris et se sauver vers la victoire dans la manche décisive.

« J’avais l’impression d’être en mesure de le bousculer sur son service, en deuxième manche en particulier, même si je doutais un peu de pouvoir revenir comme je l’ai fait, a expliqué l’Américain. Je suis resté fidèle à mon plan de match et j’ai bien joué.

« À la fin, je n’ai pas hésité à attaquer davantage et c’est bien d’avoir pu finir le match au filet, comme je l’ai fait. J’ai fait plusieurs bonnes choses aujourd’hui. J’ai offert un très bon niveau de tennis, particulièrement en troisième manche.

« Toute victoire donne confiance, la renforce. Et plus le joueur que vous battez est fort, plus c’est significatif pour vous. C’est donc très bien d’avoir une victoire comme celle-là au début d’une série de tournois importants. »

C’était déjà la troisième fois cette saison que Paul battait un joueur du top 5. « Quand je joue contre un joueur du top 5 ou du top 10, je suis vraiment excité. Le matin, le son du réveil n’est pas aussi douloureux que les autres jours ! J’étais très motivé, prêt à y aller aujourd’hui. Je savais qu’avec Carlos, je devrais jouer à un très haut niveau. Et je suis fier de l’avoir fait ! »

Paul affrontera au troisième tour le Croate Marin Čilić, le 13e favori.

Sinner continue

À 20 ans, l’Italien Jannik Sinner est, après Carlos Alcaraz, le plus jeune joueur du top 25. Révélé la saison dernière en progressant jusqu’au 10e rang mondial, il est à l’aise sur toutes les surfaces, même s’il a remporté cinq de ses six titres sur surface dure.

C’est donc dire qu’il faut compter avec lui cette semaine, et le septième favori a bien amorcé le tournoi avec une victoire de 2-6, 6-4 et 6-2 contre sur le Français Adrien Mannarino (70e). Lui aussi disputait son premier match sur surface dure depuis la fin de mars et il a paru rouillé en première manche. Il a toutefois retrouvé son rythme à mi-chemin en deuxième manche, et la fin du match n’a été qu’une formalité.