Jean-François Manibal a passé 42 ans à Tennis Québec. Le jeudi 11 août, il sera honoré sur le court central du stade IGA pour saluer une carrière ponctuée par le progrès et l’épanouissement.

« J’ai été surpris lorsque j’ai appris la nouvelle », a souligné d’entrée de jeu M. Manibal, joint à son nouveau chez-lui au bout de la péninsule acadienne. De son bureau, de l’autre côté de la rive, il y a la ville de Bonaventure, en Gaspésie. Enfin un peu de tranquillité pour l’un des artisans les plus actifs du développement du tennis québécois au cours des quatre dernières décennies.

De son rôle de moniteur de tennis à Roberval jusqu’à la direction générale de l’une des plus importantes fédérations sportives au Québec, M. Manibal a consacré sa vie au tennis.

Au fil de ses 42 années passées à la fédération, il a occupé la fonction la plus importante de l’organisation pendant 32 ans. Malgré les défis d’envergure auxquels ses collègues et lui ont fait face, M. Manibal a bravé les tempêtes et offert une chance de réussir aux joueurs d’ici.

Lorsqu’il est arrivé dans les rouages de l’organisation, ils étaient trois employés. Le temps a passé, et depuis, trois Québécois, Eugenie Bouchard, Félix Auger-Aliassime et Leylah Annie Fernandez, ont atteint des demi-finales et des finales de tournois du Grand Chelem.

« Ils sont passés par les camps de développement de Tennis Québec. Il y a une fierté effectivement de voir ces jeunes réussir et être d’excellents ambassadeurs. On ne peut pas avoir un meilleur ambassadeur que Félix actuellement sur la scène internationale, c’est vraiment extraordinaire. »

À l’époque où M. Manibal a commencé sa carrière, le tennis occupait une place minuscule dans l’organigramme sportif québécois. C’est à peine s’il était enseigné et télédiffusé. Aujourd’hui, Tennis Québec s’est rapproché des Hockey Québec et Soccer Québec.

Une longévité à toute épreuve

M. Manibal n’a pas toujours eu la vie facile au poste de directeur général. À ses débuts, et longtemps après, le manque de ressources financières et humaines était criant. Sans dire que la fédération a été menottée, il est fier aujourd’hui d’avoir su réaliser de petits miracles avec le peu de moyens dont il disposait.

« Pour moi, c’était essentiel que l’organisme soit en croissance et devienne de plus en plus important. Surtout que les gens puissent profiter des services offerts par Tennis Québec et faire en sorte que le sport évolue. On en veut toujours plus. On regarde ça aller et on se dit qu’on peut toujours faire plus », a-t-il ajouté.

Toute chose étant relative, le temps est souvent un indicateur de réussite. Passer 42 ans au sein d’une même organisation est un fait d’armes assez rare. C’est d’ailleurs pour cette longévité que Tennis Canada a décidé de rendre hommage à l’un des pères du tennis québécois.

C’est un milieu qui est formidable. C’était un privilège de travailler dans ce domaine-là. Ce n’était pas du travail, c’était du bonbon.

Jean-François Manibal, ancien directeur général de Tennis Québec

Toute sa vie, l’ancien directeur général a voulu faire une différence auprès des jeunes. Finalement, c’est à travers le sport que ça s’est orchestré. M. Mannibal admet qu’il n’a jamais cherché un autre emploi, tellement il était comblé par ses fonctions. « Même si on m’a déjà fait des offres, je n’ai jamais poussé la volonté d’aller ailleurs », a-t-il précisé en rigolant.

Avec les années, c’était devenu naturel d’évoluer et de grandir dans le monde du tennis. Ce sont notamment les personnes qu’il a rencontrées qui l’ont convaincu de rester aussi longtemps. C’est aussi ce qui le rend le plus fier.

« C’est incroyable, le nombre de personnes que j’ai pu croiser, les relations que j’ai pu établir et la reconnaissance que j’ai aujourd’hui de ces gens-là », raconte-t-il, ému. Chaque jour, il réalise un peu plus qu’il quitte un milieu qui l’a grandement nourri.

Je me sens tellement privilégié d’avoir été choisi dans ce milieu, d’avoir été accepté et d’avoir fait partie de l’histoire du tennis québécois.

Jean-François Manibal

Aujourd’hui, il est reconnaissant que sa femme l’ait appuyé de bout en bout, dans un boulot aussi unique qu’exigeant.

Sur les côtes du Nouveau-Brunswick, Jean-François Manibal passe une partie de ses journées à pêcher le homard, au plus grand plaisir de ses amis de Montréal. Il laisse le tennis québécois dans un état inespéré, mais son plus grand héritage restera les relations qu’il a bâties au cours des 42 dernières années.