Il y a longtemps que nous n’avions pas vu Vasek Pospisil en santé. Il sera de retour à l’Omnium Banque Nationale de Montréal et, sur le chemin de la guérison, le Canadien a décidé de se lancer dans le monde des affaires.

Les organisateurs de l’OBN ont annoncé jeudi que Pospisil faisait partie du groupe de quatre joueurs ayant reçu un laissez-passer pour le tableau principal. Il s’agira pour lui d’une 14e participation au tournoi. « C’est passé tellement vite », s’est-il exclamé en entrevue avec à La Presse.

À 32 ans, l’athlète de la Colombie-Britannique est classé au 141e rang mondial et vacille entre le circuit de l’ATP et des tournois Challenger.

La route n’a pas été simple pour celui qui été perçu à ses débuts comme l’un des plus beaux espoirs du tennis canadien. En 2011, il avait livré une belle opposition à Roger Federer, sur le court central du stade IGA. En 2013, il avait connu toute une semaine en atteignant la demi-finale de l’Omnium avant de s’incliner devant son compatriote Milos Raonic. Puis en 2014, il a remporté le tournoi de Wimbledon en double avec l’Américain Jack Sock.

Cependant, les blessures ont ralenti Pospisil. Une blessure au dos lui a nui pendant de nombreuses années. « Ma blessure au dos a été une période compliquée de ma carrière. » Il est toutefois revenu en force en 2020 et l’ATP lui a même décerné le titre du retour de l’année.

Dernièrement, c’est une blessure au cou qui a eu raison de lui pendant quatre mois, dont trois sans pouvoir frapper de balles. À quelques jours de prendre part au tournoi canadien, il assure qu’il est à 100 %. Toutefois, le résultat importe peu. L’essentiel, c’est de rester en santé.

J’essaie juste de revenir au niveau auquel je sais que je peux jouer. L’important sera de profiter du moment ici, à Montréal, de pouvoir jouer dans mon tournoi préféré.

Vasek Pospisil, dans un français impeccable

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Vasek Pospisil en 2019

Actuellement, le plus grand souhait du Canadien serait d’être en mesure de jouer une année complète sans tracas, loin de l’infirmerie. Il espère que les résultats vont finir par traduire tout le travail qu’il a effectué à préparer ce retour. « Le plus important est de rester concentré sur le processus, m’entraîner et m’améliorer. J’ai bon espoir que les résultats vont venir. »

L’autre passion

Pendant sa convalescence, Pospisil s’est fait initier aux bienfaits des champignons fonctionnels par un docteur en nutrition. Complètement étranger aux pouvoirs de ce végétal, le tennisman a été conquis. Il a noté une différence notable dans sa réadaptation et il a voulu que cette découverte personnelle soit connue par le plus de gens possible. C’est pourquoi il a lancé la boisson sportive hydratante Hekate Sport, faite à base de champignons et de produits entièrement naturels.

« Je n’avais jamais entendu parler de ça auparavant, a-t-il confié. C’est un défi. Je sens toujours qu’il faut que je crée quelque chose de différent. En ce moment, ma passion, ce sont les champignons. »

Puis, comme Pospisil refuse de faire les choses à moitié, il a convaincu la nageuse Penny Oleksiak, Olympienne la plus décorée de l’histoire du Canada, de se joindre au projet en tant qu’associée. « C’est extraordinaire de l’avoir comme ambassadrice. Lorsque je lui ai parlé, ça l’a rejointe, dans sa façon de s’entraîner et de prendre soin d’elle. »

Pospisil a toujours voulu être plus qu’un joueur de tennis. Pas par choix, mais simplement parce qu’il aime avoir du pain sur la planche et être impliqué dans divers projets. C’est pour cela qu’il a créé l’Association de tennis des joueurs professionnels (PTPA), en 2019, avec Novak Djokovic, pour permettre aux joueurs de l’ATP d’être mieux représentés.

Je ne le fais pas parce que j’en ai nécessairement besoin, mais parce que j’ai du plaisir à le faire.

Vasek Pospisil

Du plaisir, il en a. « Je pourrais parler des champignons pendant des heures », a-t-il dit à la blague.

Tout va donc pour le mieux pour Vasek Pospisil, qui est sollicité de toute part et qui revient à un semblant de normalité. Il est impatient de retrouver les partisans québécois, parce qu’il se sent apprécié et qu’il n’a jamais tenu cet amour pour acquis.

Il s’agira d’une belle occasion pour lui de relancer sa carrière. « Je crois que je peux encore avoir de belles années. Je me sens toujours jeune, mais la fin peut arriver plus vite qu’on le pense dans le monde du tennis. » Au moins, ce n’est pas lui qui va s’ennuyer pendant son après-carrière qui, il l’espère, arrivera le plus tard possible.