Tout le monde a eu le coup de foudre pour Carlos Alcaraz. Cette semaine, c’est au tour des Québécois de tomber sous le charme du jeune phénomène de 19 ans.

Il était environ midi, samedi matin, sur la promenade principale du stade IGA, lorsqu’au loin, un bruit de foule a surgi en provenance du court numéro huit, à l’autre bout du site. Plus le bruit progresse, plus les têtes se tournent et plus les gens se dispersent pour se ranger de chaque côté du chemin. Au centre, assis à l’arrière d’une voiturette de golf, Carlos Alcaraz, tout sourire, envoie des balles et signe des autographes pour les dizaines de spectateurs, jeunes et moins jeunes, qui suivent l’engin toujours en mouvement.

Une scène qui illustre à quel point la « ManiAlcaraz » est bien réelle. Une scène qui donnait le ton à la première visite de Carlos Alcaraz au Canada.

« Il y avait beaucoup de monde. C’est ma première fois ici, je ne m’attendais pas à ça ! », a expliqué le jeune homme en conférence de presse, dimanche après-midi.

« Les gens nous reconnaissent, et c’est fantastique d’avoir autant de support des gens de Montréal ! », a-t-il ajouté.

À 19 ans seulement, l’Espagnol connaît une progression hors de l’ordinaire. À sa première véritable saison sur le circuit de l’ATP, il est le joueur dont tout le monde parle.

Alcaraz a gagné quatre tournois depuis le début de la saison, dont trois sur terre battue, sa surface de prédilection. Il a aussi fait deux finales, également sur terre battue. Cependant, son titre à Miami sur surface dure au printemps a pu faire taire ses détracteurs qui le croyaient incapable de gagner sur d’autres surfaces.

PHOTO CATHRIN MUELLER, ARCHIVES REUTERS

Carlos Alcaraz au tournoi de Hambourg le mois dernier

Il y a un an, presque jour pour jour, il était au 54e rang du classement mondial. Aujourd’hui, il est en quatrième place, ce qui lui vaut l’honneur d’être la deuxième tête de série de l’Omnium Banque Nationale, en vertu des retraits de Rafael Nadal et d’Alexander Zverev.

Alcaraz ne s’attendait pas à devenir une tête de série aussi rapidement dans un tableau principal d’un tournoi de catégorie Masters 1000. « Honnêtement, présentement, j’ai de la difficulté à y croire. Sauf que c’est quelque chose que je voulais accomplir au début de la saison. Je voulais être dans les meilleurs joueurs au monde. »

C’est même un peu gêné qu’il a affirmé vouloir devenir le favori d’un tournoi de grande envergure sous peu.

Le futur Nadal ?

Les comparaisons entre Nadal et lui sont évidentes et faciles à faire. Les deux sont de jeunes prodiges, les deux sont Espagnols, les deux sont des spécialistes de terre battue et les deux ont belle gueule.

PHOTO SERGIO PEREZ, ARCHIVES REUTERS

Rafael Nadal et Carlos Alcaraz lors de l’Omnium de Madrid en mai 2021

Le toréador est l’un des plus grands champions de l’Omnium Banque Nationale. Nadal a gagné le tournoi à cinq reprises, dont trois fois à Montréal. À savoir s’il avait consulté son compatriote avant de débarquer dans la métropole, Alcaraz a laissé savoir que même s’ils s’entendent bien et qu’ils se respectent mutuellement, les deux joueurs sont d’abord et avant tout des rivaux.

« Bien entendu, Rafa c’est Rafa, mais nous sommes des adversaires. On se bat tous les deux pour la même chose, pour les mêmes tournois », a-t-il précisé.

C’est davantage à son entraîneur Juan Carlos Ferrero, aussi un Espagnol qui a connu du succès comme joueur dans le passé, qu’il demande conseil. Le duo est sur la même longueur d’onde et c’est aussi ce qui pourrait expliquer l’ascension de celui qui est surnommé Carlito.

Alcaraz essaye de faire son propre chemin. De faire les choses à sa manière. Jusqu’à maintenant, être lui-même semble porter ses fruits, sur le terrain comme à l’extérieur.