(Wimbledon) Novak Djokovic plane depuis 2018 à très haute altitude au-dessus de Wimbledon, mais sa trajectoire va être percutée mardi en quarts de finale par celle du jeune et inexpérimenté Jannik Sinner, lancé comme une fusée vers les sommets.

Djokovic, c’est six titres à Wimbledon (sur ses 20 en Grand Chelem) dont les trois derniers, trois victoires en autant de finales contre le maître des lieux Roger Federer, une victoire dans la seule finale jouée contre son grand rival Rafael Nadal, une seule finale perdue (en 2013 contre Andy Murray), 83 matchs gagnés. Le tout, depuis 2005.

Sinner, c’est une deuxième participation seulement après une défaite au premier tour l’an dernier, et quatre matchs remportés sur gazon. Mais tous cette année à Wimbledon, avec au passage un chef-d’œuvre en 8es de finale pour terrasser le phénomène de la première moitié de saison Carlos Alcaraz.

Alors l’Italien de 20 ans, 13e mondial, ne s’en cache pas, il est en pleine confiance.

« Contre John (Isner au 3e tour) déjà, le match avait été très difficile. De nouveau aujourd’hui (dimanche contre Alcaraz, NDLR), avec un très haut niveau de jeu. J’espère en tirer le positif et voyons ce qui peut se passer au prochain tour ! », souligne Sinner.

N’importe qui, n’importe où

« Il est très confiant, il pense qu’il peut battre n’importe qui, n’importe où », analyse Djokovic.

Comme le dit le Serbe, Sinner a très bien joué ces derniers mois sur toutes les surfaces : il a atteint la seconde semaine des quatre derniers tournois du Grand Chelem, se hissant même en quarts aux Internationaux d’Australie (dur) et donc sur le gazon de Wimbledon.

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Novak Djokovic

« Je pense que je me suis amélioré dans tous les compartiments du jeu », y compris physiquement, relève l’Italien.

« Pour aller en deuxième semaine Grand Chelem après Grand Chelem, il faut aussi être fort physiquement », souligne-t-il.

« Je vois un peu de moi en lui, avec son jeu de fond du court, son revers à plat, à vouloir toujours rester le plus proche de sa ligne de fond pour mettre la pression sur son adversaire », reconnaît le Serbe.

Alors du haut de ses 35 ans, dont 18 d’expérience sur le circuit ATP, le recordman de semaines passées à la place de N.1 mondial (373), retombé au 3e rang en raison de circonstances particulières (notamment, il n’a pas pu défendre ses 2000 points en Australie parce qu’il refuse le vaccin anti-Covid, et il en perd encore 2000 à Wimbledon qui ne distribue aucun point pour avoir refusé les joueurs russes et biélorusses), se méfie de son prochain adversaire.

« Superlatifs »

« Je n’ai que des superlatifs et des choses positives à dire sur le jeu de Sinner. Nous savons tous qu’il a beaucoup de talent. Il est d’ores et déjà un joueur bien établi parmi les meilleurs. Je l’ai vu jouer sur différentes surfaces ces dernières années. Il gagne en maturité dans les grands tournois. Je n’ai pas l’impression qu’il ressent beaucoup de pression sur les grands courts », énumère Djokovic.

Alcaraz a eu le même sentiment dimanche durant leur duel sur le Centre Court : « Jannik a mieux géré que moi la nervosité et la pression ».

Djokovic n’a pas encore affronté cette année d’adversaire à sa taille à Wimbledon et il a cédé une manche au premier tour face au Sud-coréen Soonwoo Kwon (81e) et un autre en 8es face au surprenant Néerlandais Tim van Rijthoven (104e).

Néanmoins, il consolide son jeu match après match. « Je pense avoir très bien joué, avoir été très solide du fond du court […] Je suis très content de la façon dont j’ai terminé le match », estime-t-il au sujet de son 8e de finale.

Alors le Serbe renverra-t-il le jeune loup Sinner à ses études ?