Toute bonne chose a une fin, comme le veut le populaire adage. En plein cœur d’une séquence de 35 victoires et 6 titres consécutifs, Iga Swiatek arrive à Wimbledon en étant pleinement consciente qu’elle pourrait se faire coiffer au fil d’arrivée.

Chaque joueuse de tennis connaît ses forces et ses faiblesses. C’est le cas aussi pour la meilleure joueuse au monde. Pour Iga Swiatek, la terre battue est un refuge. Le gazon est encore à apprivoiser.

Par son style de jeu, il est évident que la pelouse n’avantage pas nécessairement la Polonaise. Son service n’est pas le plus puissant, elle est naturellement portée à bouger le long de sa ligne de fond, et les effets qui ont fait son succès sur la terre battue ont moins de mordant sur gazon. Elle demeure quand même la joueuse la plus talentueuse sur la planète et elle saura sans doute s’adapter pour connaître un autre bon tournoi.

Cependant, elle a prouvé dans le passé que même si elle affectionne particulièrement le tournoi de Wimbledon, elle n’est pas friande de la surface gazonnée.

Depuis le début de sa carrière, la joueuse de 21 ans a disputé seulement 8 matchs sur gazon. Elle n’a gagné que 50 % de ces matchs. D’ailleurs, elle n’a participé à aucun tournoi préparatoire en vue du plus important tournoi de la saison.

Elle a une fiche de trois victoires et deux défaites au All England Club. Elle n’est jamais allée plus loin que le quatrième tour en deux participations au tournoi.

Swiatek voit néanmoins cette situation comme une occasion de créer la surprise. Elle a confié aux médias cette semaine que « le gazon est toujours particulier ». « Je n’ai pas d’attentes et j’aime ça. C’est même un peu rafraîchissant. »

En même temps, avec ce qu’elle a montré depuis le début de la saison, et particulièrement lors des derniers mois, rien n’est impossible.

Avec une fiche de 44 victoires et seulement 3 défaites depuis janvier, on serait de mauvaise foi si on sous-estimait la Polonaise.

Avec des titres à Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart, Rome et Paris, elle a marqué l’histoire. Elle est à une victoire de devancer Venus Williams pour le plus grand nombre de victoires consécutives depuis 2000. Si ça devait arriver, son prochain objectif serait de rejoindre Martina Navratilova avec la dixième plus longue séquence victorieuse avec ses 41 réussites en 1982.

Pour les curieux, le record ultime a aussi été établi par Navratilova, lorsqu’elle a gagné 74 matchs de suite en 1984.

Au tour d’Ons Jabeur

À pareille date l’an dernier, Ons Jabeur était postée au 24e rang du classement mondial. À 27 ans, elle est présentement au zénith de sa carrière.

La Tunisienne est la troisième joueuse mondiale et elle arrive au All England Club avec la pression d’être celle qui pourrait freiner la séquence de Swiatek. Elle pourrait non seulement y parvenir, mais aussi gagner le tournoi.

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Ons Jabeur a remporté les grands honneurs à Berlin, le 18 juin dernier, après l’abandon de Belinda Bencic.

Elle a une fiche de 21 victoires et 10 défaites en carrière sur gazon, et une fiche de 8 victoires et 6 défaites à Wimbledon.

À titre de comparaison, pour les amateurs de tennis canadiens, Jabeur a un style similaire à celui de Bianca Andreescu. Combative, puissante et polyvalente, elle peut jouer tous les coups et donner du fil à retordre à n’importe qui. La surface de Wimbledon devrait la favoriser.

C’est à ce tournoi, l’an dernier, qu’elle avait éclos. Elle avait disposé de Venus Williams, de l’ancienne championne Garbiñe Muguruza et de Swiatek, avant de s’incliner devant Aryna Sabalenka en quarts de finale.

Cette saison, Jabeur est tout feu tout flamme. Évidemment, Swiatek retient toute l’attention, mais discrètement, la Tunisienne fait son bout de chemin.

Elle a remporté le titre à Madrid en mai, en plus d’avoir atteint la finale à Charleston et à Rome, sur terre battue.

Sur gazon, elle a gagné le premier tournoi auquel elle a participé, à Berlin, la semaine dernière.

Appréciée de toutes les joueuses sur le circuit, elle est une ambassadrice de premier plan et une pionnière pour le monde arabe. Jabeur repousse sans cesse les limites. Elle est la joueuse la plus âgée du top 5, mais paradoxalement, elle progresse sans arrêt. Elle a très peu d’égales en ce moment. Cette édition de Wimbledon pourrait être la sienne.

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