(Paris) La numéro 1 mondiale Iga Swiatek s’est qualifiée mercredi, au lendemain de son 21e anniversaire, pour les demi-finales de Roland-Garros en éliminant l’Américaine Jessica Pegula (11e), 6-3, 6-2.

La Polonaise enchaîne ainsi son 33e succès de rang et s’installe seule sur le podium des joueuses les plus longtemps invincibles du 21e siècle, derrière les sœurs Williams (Venus 35, Serena 34). Elle était auparavant à égalité avec la Belge Justine Henin.

Bousculée au tour précédent par la jeune Chinoise Qinwen Zheng (74e), qui lui avait pris un set pour la première fois depuis le 23 avril, la Polonaise a su hausser le jeu au bon moment face à une Pegula pugnace notamment en début de partie, malgré de nombreuses fautes directes (28 pour 30 coups gagnants).

Née le 31 mai, Swiatek a ensuite signé sur une caméra « je me fais vieille, mais je suis toujours fraîche », en référence à son 21e anniversaire, qu’elle a avoué en interview ne pas trop savoir comment fêter alors qu’il tombe en plein Roland-Garros.  

« Je ne sais pas où est la limite pour une célébration, peut-être que dans quelques années je pourrais regarder la finale de la Ligue des champions en plein tournoi » a-t-elle plaisanté. Comme un petit clin d’œil au roi de la terre battue parisienne Rafael Nadal qui est allé samedi soir assister au match opposant Liverpool au Real Madrid.

Swiatek, dernière membre du top 10 encore en lice après l’hécatombe de la première semaine, fait figure de grande favorite Porte d’Auteuil. Elle s’est présentée sur la terre battue parisienne après avoir remporté les 5 précédents tournois auxquels elle a participé (Doha, Indian Wells, Miami, Stuttgart et Rome).

Au prochain tour, la lauréate du Grand Chelem parisien en 2020 affrontera Daria Kasatkina, 20e mondiale.

Toujours aussi solide, la Russe s’est qualifiée pour sa première demi-finale en Grand Chelem en battant sa compatriote Veronika Kudermetova, 6-4, 7-6 (7/5).

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Daria Kasatkina

La joueuse de 25 ans n’a toujours pas perdu un set dans le tournoi parisien.

Elle est par ailleurs la joueuse qui a perdu le moins de jeux jusqu’à maintenant. Pour atteindre les quarts, elle n’en avait cédé que quatorze. Seules Dinara Safina en 2009 (cinq), Serena Williams (dix en 2013) et Mary Pierce (treize en 2000) avaient fait mieux. Et toutes s’étaient ensuite hissées au minimum en finale.

Cette fois face à Kudermetova (29e), ce fut un peu plus (dix jeux concédés), mais malgré une certaine tension au moment de conclure – elle a perdu son service alors qu’elle servait pour le match, avant de l’emporter à sa sixième balle de match –, elle a su garder la tête froide.

« Restez calme, tout va bien » a-t-elle lancé à son clan à la fin du match, même si elle a reconnu que la partie a été « rude pour les nerfs et très serrée ».

« C’étaient des montagnes russes, surtout cette deuxième manche. […] C’était un peu comme si la victoire me glissait entre les mains. Je suis ravie d’avoir tenu le coup. Et je suis parvenue à ne pas me décevoir et à garder le cap mentalement », s’est félicitée la Russe en conférence de presse.

Ancienne lauréate du tournoi junior à la Porte d’Auteuil en 2014, Kasatkina avait déjà atteint par deux fois les quarts en Majeur sur le circuit senior, dont notamment en 2018 dans le tournoi parisien. Cette année-là, elle avait atteint son meilleur classement (dixième), avant de marquer le pas et de traverser ce qu’elle-même a qualifié de « période noire » qui l’a fait songer un temps à arrêter sa carrière, à seulement 21 ans.

Mais depuis un an, elle revient petit à petit au premier plan : N.72 début 2021, elle est actuellement au 20e rang mondial.

Elle a eu un bon début de saison, avec 22 victoires depuis le début de l’année (5e meilleure performance), et a atteint les demi-finales à Rome.

Celle qui a pour objectif de « faire zéro erreur » dans le tournoi parisien et de ne pas « reproduire ses erreurs passées » affrontera Iga Swiatek, grande favorite du tournoi.

« Demain, c’est un autre jalon, une autre montagne à gravir. C’est peut-être mieux, en fait, de ne pas avoir tant de temps devant moi pour ne pas trop réfléchir à cela », a estimé Kasatkina.

« Iga, on a joué plusieurs fois ensemble. J’ai perdu ces matchs, mais c’était différent, c’était sur du dur, en début d’année. […] Je veux gagner, j’ai une rage de vaincre, elle aussi. Ce sera donc un bon match. Et puis on ne sait jamais ce qui peut se passer en demi-finale d’un Grand Chelem donc ça sera amusant », a estimé la Russe.