(Paris) Daniil Medvedev, le champion en titre des Internationaux des États-Unis, a reconnu qu’il était « très étrange » qu’il puisse accéder au premier rang du classement mondial parce qu’il n’était pas autorisé à jouer à Wimbledon.

Le Russe, deuxième joueur mondial derrière Novak Djokovic, a entrepris sa campagne à Roland-Garros par une victoire en trois manches, mardi. Mais la décision du All England Club d’interdire les joueurs de Russie et de la Biélorussie à Wimbledon en raison de l’invasion de l’Ukraine était toujours le principal sujet de discussion.

En réaction à cette interdiction, l’ATP et le circuit féminin WTA ont annoncé qu’ils n’attribueraient aucun point de classement pour les résultats à Wimbledon.

Cela signifie que tous les joueurs qui ont obtenu des points de classement à Wimbledon en 2021 – Djokovic a obtenu le maximum de 2000 points pour avoir remporté le championnat — verront ceux-ci effacés de leur palmarès dans le cadre du système habituel de 52 semaines qui tient compte des 19 meilleurs tournois d’un joueur pendant cette période. Djokovic a actuellement 680 points d’avance devant Medvedev, mais le Serbe pourrait également perdre des points de classement s’il ne parvient pas à défendre son titre à Roland-Garros.

Wimbledon commence le 27 juin.

« Très étrange, a reconnu Medvedev à propos de la situation, après avoir vaincu Facundo Bagnis 6-2, 6-2, 6-2. Je dois être honnête. Mais oui, comme je l’ai dit la dernière fois, je serais vraiment heureux de jouer à Wimbledon.

« Mais si je ne peux pas, je vais juste me préparer pour les prochains tournois et… suivre ce qui se passe là-bas. S’il n’y a pas de points et que je deviens no 1, c’est super pour moi. S’il y a des points et que je ne peux pas devenir no 1, je vais être très déçu. C’est comme ça. Je ne peux pas changer certaines décisions, à la fois de l’ATP et de Wimbledon. »

Medvedev a qualifié la réaction de l’ATP de « très logique » par rapport à la décision de Wimbledon : « Je ne dis pas quelle décision est la bonne, mais au moins jusqu’à présent, en expliquant leurs décisions, j’ai trouvé l’ATP plus logique. »

Andrey Rublev, septième tête de série, a déclaré que la réponse de l’ATP montre que les tournois « ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent ». Le Russe a invité les tournois et les joueurs à travailler ensemble.

« Quand nous avons (une) relation toxique comme maintenant, seules les mauvaises choses peuvent arriver », a-t-il dit après avoir battu Soonwoo Kwon 6-7 (5), 6-3, 6-2, 6-4.

Medvedev, âgé de 26 ans, qui disputait son deuxième match après son retour d’une opération pour une hernie, a été quart de finaliste à Roland-Garros l’année dernière après quatre défaites consécutives au premier tour.

Il n’a jamais été un grand amateur de la terre battue, mais il s’échauffe à Paris.

« Je dois être concentré à 100 % et prêt pour ce que la terre battue peut me donner. En ce moment, je me sens prêt », a mentionné Medvedev, qui a perdu contre Rafael Nadal en finale des Internationaux d’Australie cette année.

Les adieux de Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga a tiré sa révérence à Roland-Garros, s’inclinant face au Norvégien Casper Ruud au terme d’une intense bataille (7-6, 6-7, 2-6, 6-7).

Le Français de 37 ans avait annoncé qu’il prendrait sa retraite après le tournoi français.

Après avoir disputé son dernier point contre Ruud, Tsonga s’est agenouillé pour poser un dernier baiser sur la terre battue du court central. Un adieu très émotif.

« C’était de la pure folie aujourd’hui. L’une des meilleures atmosphères que j’ai vues dans ma carrière. (Pour) mon dernier match, je n’aurais pas pu demander mieux, a déclaré Tsonga. Je n’aurais pas pu demander un meilleur scénario, à part le fait que j’aurais pu gagner. »

Tsonga a récolté 18 titres au fil de sa carrière de 18 ans et il s’est hissé jusqu’au 5e rang mondial. Il a été finaliste aux Internationaux d’Australie en 2008.

Il est le Français qui totalise le plus de victoires en Grand Chelem, soit 121.

Les organisateurs du tournoi ont tenu une cérémonie hommage sur le court central après le match.

Parmi les autres matchs du tableau masculin, le Grec Stefanos Tsitsipas, quatrième joueur mondial, a joué avec le feu face à l’Italien Lorenzo Musetti, avant d’arracher une victoire en cinq manches de 5-7, 4-6, 6-2, 6-3, 6-2, le tout en 3 h 36 minutes.

Dans un autre duel qui s’est rendu à la limite de cinq manches et qui a duré presque quatre heures, le Français Hugo Gaston a pris la mesure de l’Australien Alex de Minaur, 4-6, 6-2, 6-3, 0-6, 7-6 (4).

Frances Tiafoe a pour sa part obtenu sa première victoire à Paris à sa septième tentative. L’Américain a défait Benjamin Bonzi 7-5, 7-5, 7-6 (5).

Au tableau féminin, Jelena Ostapenko, championne à Roland-Garros en 2017, a eu raison de Lucia Bronzetti 6-1, 6-4. Karolina Pliskova, no 8, est revenue de l’arrière pour battre Tessah Andrianjafitrimo 2-6, 6-3, 6-1. Pliskova était la finaliste à Wimbledon l’année dernière. Danielle Collins, no 9, a défait Viktoriya Tomova 6-0, 6-4.

Paula Badosa, troisième tête d’affiche, a eu besoin de seulement 54 minutes pour prendre la mesure de Finoa Ferro 6-2, 6-0.

Badosa, âgée de 24 ans, a perdu seulement deux points à la deuxième manche alors qu’elle tente de s’inspirer de sa performance de l’an dernier lorsqu’elle s’est qualifiée pour les quarts de finale de ce tournoi.

Jessica Pegula s’est également qualifiée pour la deuxième ronde en vertu d’un gain de 6-2, 6-4 contre la Chinoise Qiang Wang.

La Biélorusse Aryna Sabalenka et la Roumaine Simona Halep ont eu besoin de trois manches pour éliminer la Française Chloé Paquet et l’Allemande Nastaja Mariana Schunk, respectivement.