Les Canadiennes voulaient offrir un spectacle aux partisans réunis au Pacific Coliseum de Vancouver, vendredi soir. Dans le cadre de la première journée de la phase de qualifications de la Coupe Billie Jean King, le Canada affrontait la Lettonie. Leylah Annie Fernandez et Rebecca Marino ont été envoyées dans la mêlée pour les deux premiers matchs en simple et elles n’ont pas déçu.

Dans le premier affrontement de la journée, la tâche s’annonçait relativement simple pour Leylah Annie Fernandez. La Québécoise, classée au 21rang du classement mondial, affrontait Darja Semenistaja, qui pointe au 389e rang mondial.

De prime abord, les deux joueuses avaient un profil similaire. Elles sont âgées de 19 ans et les deux sont gauchères. En plus du fait que le contexte de ce type de rendez-vous international est propice aux surprises. Il n’est pas rare d’être témoins de résultats imprévus dans ce genre de compétitions par équipes, où la foule et l’équipe assise sur le banc de touche peuvent influencer le cours d’un match.

L’avantage pour les Canadiennes est qu’elles ont le privilège de jouer devant leurs partisans.

Le match avait bien commencé pour la finaliste des plus récents Internationaux des États-Unis. Fernandez a remporté son premier point au service par blanchissage et a par la suite brisé son adversaire au deuxième jeu.

Dès le début de la rencontre, un fossé s’est créé entre les deux adversaires. D’une part, la Québécoise était beaucoup plus puissante, stable et en contrôle, tandis que la Lettonne offrait une moins grande variété de coups en plus de disposer d’un très faible deuxième service.

Toutefois, Semenistaja s’est réveillée au troisième jeu en brisant Fernandez, en ne lui concédant aucun point.

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Leylah Annie Fernandez

À partir de ce moment, la foule s’est fait plus bruyante et a donné l’énergie nécessaire à la Canadienne pour remporter les quatre jeux suivants et se sauver avec la manche par la marque de 6 à 1.

« D’entendre vos applaudissements m’a grandement aidée à bien jouer et à avoir du plaisir sur le terrain », a souligné Fernandez après la rencontre.

La deuxième manche a été inondée de bris. La Québécoise a brisé son adversaire à quatre reprises. En contrepartie, les deux seuls jeux remportés par la Lettonne ont été acquis grâce à des bris au deuxième et au sixième jeu de la manche.

Même si elle a gagné la manche ultime 6 à 2 et que la partie n’a duré que 53 minutes, Fernandez n’a pas joué un match parfait, ou du moins à la hauteur de ce qu’elle est capable offrir. Plusieurs fautes directes et de décisions douteuses auraient pu lui coûter plus de points contre une joueuse mieux classée.

Qu’à cela ne tienne, dans ce genre de format, la manière importe peu, contrairement au résultat final.

« Je veux vous entendre, je veux vous entendre ! », a demandé Fernandez aux partisans réunis au Pacific Coliseum après sa victoire.

Elle leur a aussi demandé d’être aussi bruyants, voire plus, pour le match suivant impliquant la favorite locale, Rebecca Marino.

« Je suis vraiment contente d’être ici. De pouvoir jouer devant nos partisans c’est quelque chose de vraiment spécial pour moi. »

Fernandez a brillé à plusieurs moments au cours du match, mais elle a noté que tout s’est passé tellement rapidement qu’elle n’était pas en mesure d’expliquer ce qui venait de se passer : « Je ne me souviens pas de beaucoup de choses à propos de la partie, mais j’ai essayé de suivre mon plan de match. J’ai essayé de viser les lignes et je suis heureuse que les balles soient restées à l’intérieur du terrain aux moments opportuns. »

Fernandez sera de nouveau envoyé dans la mêlée, dimanche après-midi, alors qu’elle affrontera Daniela Vismane.

Rebecca Marino, à l’arraché

Dans le second affrontement de la soirée, Rebecca Marino était opposée à la jeune Daniela Vismane.

Deux joueuses aux gabarits diamétralement opposés, à l’avantage de la Canadienne de 31 ans.

Marino est présentement 111e au classement de la WTA, alors que son adversaire de 21 ans est 267e.

Le match a commencé rondement pour Marino. Son jeu est grandement dicté par son service et elle a flanché dès le premier jeu de la rencontre, alors qu’elle a été brisée.

« J’étais assez nerveuse de jouer à la maison, pour être tout à fait honnête », a expliqué celle qui a grandi à Vancouver.

Elle s’est toutefois bien reprise dès le jeu suivant en faisant subir la même médecine à son adversaire.

Marino a rapidement pris avantage de la faible deuxième balle de son adversaire. Solide et ancrée, l’athlète de six pieds a été constante et a laissé peu de marge de manœuvre à son adversaire. N’étant pas la plus puissante, Vismane a dû compenser ce manque par de la précision. Elle a été capable de faire bouger suffisamment Marino, qui n’est pas la plus rapide ni la plus agile, pour demeurer dans la rencontre.

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Rebecca Marino

Marino a obtenu le seul autre bris de la manche à 5-3 et a remporté la première manche.

La deuxième manche a été la plus serrée. Les deux ont protégé adéquatement leur service et n’ont laissé que très peu d’espace à leur opposante. À 4-4, Marino a laissé aller une balle de bris et Vismane a pu prendre les devants par un point.

La Canadienne est revenue de l’arrière, mais son arme fatale, son service, l’a laissée tomber en fin de manche. Le set s’est rendu en bris d’égalité et après avoir pris les devants 3-0, Marino a laissé filer six points consécutifs pour finalement perdre la manche 7-6.

Comme lors de la manche précédente, les deux joueuses ont bien défendu lors du troisième engagement, mais c’est Marino, appuyée par la foule, qui a mis fin à la séquence de 19 jeux sans bris.

La Vancouvéroise a pris les devants 4 à 2 et elle n’a plus jamais regardé derrière.

Elle a conclu le match avec quatre brillants services et s’est emparée de la dernière manche 6-3.

Elle aura réalisé 17 as au cours du match.

Au micro après la rencontre, elle a tenu à remercier les partisans qui lui ont été d’une « aide précieuse » et elle s’est sentie supportée et encouragée du début à la fin. Près de 50 membres de sa famille et de son groupe d’amis étaient présents pour la voir jouer.

« Je ne peux pas expliquer ce que ça représente pour moi. Merci beaucoup à tout le monde ! »

Elle a aussi expliqué que la capitaine de la formation canadienne, Heidi El Tabakh, l’avait énormément aidée à revenir dans le match après avoir échappé la deuxième manche.

Avec ces deux victoires, le Canada n’a besoin que d’un autre gain, samedi, pour assurer sa place lors des rondes finales qui seront disputées en novembre.