Alexis Galarneau a rêvé longtemps à ce moment. La Coupe Davis est l’évènement tennistique par équipes le plus prestigieux au monde. Non seulement il y a représenté le Canada, mais il a aussi laissé sa marque. L’élève a appris et il espère pouvoir un jour mettre à profit l’expérience acquise.

Même si le Canada s’est incliné par blanchissage devant les Pays-Bas lors de la phase de qualifications de la Coupe Davis la semaine dernière, Alexis Galarneau est pleinement satisfait de son expérience. D’autant que dans son match de simple, le premier du tournoi, il a bien failli causer une surprise.

D’entrée de jeu, il affrontait le Néérlandais Botic van de Zandschulp, classé au 47e rang mondial. Galarneau, fraîchement sorti des rangs universitaires, est 328e mondial. Néanmoins, le Lavallois s’est bien battu, mais a baissé pavillon en deux manches de 7-5 et 7-6. Qui sait ce qui aurait pu arriver si le Canada avait enlevé le premier duel...

« C’était un premier match en Coupe Davis, donc ç’aurait été normal d’être nerveux et fébrile. Évidemment, j’étais excité, mais je pense que j’ai bien géré ça », a expliqué l’athlète de 23 ans, actuellement en camp d’entraînement au Monténégro.

Galarneau a très bien servi et est passé près de défaire son opposant dans ce duel disputé sur terre battue. Ç’aura été une question de détails. « J’étais en mission. Je suis juste un peu déçu de la fin du match, parce qu’il y a quand même quatre ou cinq points où il a bien servi et où j’aurais aimé profiter de quelques bons retours pour me donner une chance de prendre le dessus. »

Malgré tout, le Québécois est conscient qu’il s’agissait de son baptême du feu et que le Canada était le négligé dans ce duel. Son but était de prendre de l’expérience, de savourer chaque moment et de s’améliorer. À son avis, c’est mission accomplie.

Si j’avais une note à donner à mon expérience, ce serait un A+. Je n’aurais pas pu mieux espérer, je pense, sur le plan personnel. Déjà le fait d’avoir joué, c’est exceptionnel.

Alexis Galarneau

Comme à l’université

De 2016 à 2021, Alexis Galarneau a évolué pour le Wolfpack de l’Université North Carolina State. Université qu’ont aussi fréquentée les quarts-arrières Russell Wilson et Philip Rivers, des grands de la NFL.

Dans la NCAA, la notion d’équipe est essentielle. Pendant une semaine, il a eu l’impression de revivre ce qu’il avait vécu pendant ses cinq saisons à l’université. Ses coéquipiers Brayden Schnur, Peter Polansky, Steven Diez et l’entraîneur Frank Dancevic auront été d’excellents professeurs et une énorme source de motivation.

« Ils m’ont aidé à ne pas me faire submerger par les émotions et à juste vivre le moment », a-t-il précisé.

D’ailleurs, cette chimie se reflétait à l’extérieur du terrain : « J’avais l’impression qu’ils étaient des frères. On riait toujours beaucoup, surtout en soupant. On s’entendait tous super bien et ce genre de chimie est rare, je pense. »

Comme un rêve

En faisant abstraction de la défaite, Galarneau s’est senti privilégié de pouvoir participer à la Coupe Davis, une compétition mythique, créée en 1900, qui fait rêver le joueur de tennis depuis longtemps.

Le Lavallois était présent lors du passage de la Coupe Davis à Montréal en septembre 2012. Il avait assisté aux duels entre le Canada et l’Afrique du Sud avec son très bon ami Félix Auger-Aliassime. Il avait alors eu la chance de voir Milos Raonic défendre les couleurs de son pays. Moins de 10 ans plus tard, c’était à son tour de représenter l’unifolié.

C’est un rêve de jeunesse qui est devenu réalité. [...] J’ai toujours été un gars d’équipe, un gars de famille, donc de jouer pour plus que soi-même, c’est déjà un énorme privilège.

Alexis Galarneau

Une initiation virale

La première expérience d’Alexis Galarneau à la Coupe Davis restera marquante aussi en raison de son initiation.

Lors de la dernière journée de compétition, il a dû faire le tour du terrain deux fois, torse nu, avec des dessins sur le corps, en sabots néerlandais tout en portant un immense drapeau canadien en guise de cape. La foule n’en demandait pas tant et elle s’est faite prendre au jeu. Galarneau a fait ses deux tours sous les applaudissements et les encouragements des spectateurs.

La vidéo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux.

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« Au début, j’étais juste censé aller dans la mer étant donné qu’on n’était pas loin. J’étais censé aller prendre un bon bain froid, mais finalement, il faisait trop froid et ce n’était pas le temps de tomber malade. »

Les choses ont donc évolué rapidement : « Lors de la dernière journée de match, Steven [Diez] m’a dit d’apporter les sabots néerlandais qu’on avait reçus au club. Donc là, j’étais sûr que c’était pour l’initiation. Alors lorsqu’on a su que le cinquième match, que j’étais censé jouer, n’allait pas être disputé, les gars ont commencé à donner une idée après l’autre. J’ai voulu donner un spectacle. »

Galarneau n’est pas le joueur le plus expressif ou le plus volubile, mais ce n’est pas tous les jours qu’on réalise un rêve. Il a donc décidé de vivre l’expérience à fond. Il est maintenant diplômé de la Coupe Davis.