(Indian Wells) Félix Auger-Aliassime a franchi un tournant en remportant son premier titre en carrière à l’ATP à Rotterdam le mois dernier, lors de sa neuvième finale en simple.

Mais l’étincelle devenue flamme cette année a été allumée à Indian Wells, en octobre dernier.

Cela après une défaite au premier tour, 6-4, 6-2 aux mains de l’Espagnol Albert Ramos-Viñolas.

Ce n’est pas que le Québécois de 21 ans ait perdu en soi, ni même qu’il ait commis sept doubles fautes. C’est un aspect davantage mental.

« C’est drôle parce que même si les victoires sont très significatives, j’ai l’impression que cette défaite a été un peu une prise de conscience. Je venais de jouer très bien à New York et d’atteindre les demi-finales. Et je suis venu ici en pensant que ça continuerait, a déclaré Auger-Aliassime, vendredi.

« C’était comme si j’avais baissé un peu ma garde, comme si j’avais pris une claque au visage voulant dire, hé, ça ne va pas être si facile que ça. »

Auger-Aliassime a perdu le premier set, puis ça s’est gâté. Il n’avait pas de combativité, n’essayait pas de trouver des solutions.

Auger-Aliassime a joué à l’intérieur à Vienne, Paris et Stockholm avant de conclure sa saison. Mais ce jour-là dans le désert, quelque chose a cliqué.

« Mon état d’esprit a un peu changé après ce match. J’ai eu une conversation avec mon équipe. Et une conversation avec moi-même aussi, a dit Auger-Aliassime.

Je me suis dit que je ne pouvais plus me permettre de jouer comme ça. Il y a toujours des petits tremplins dans une carrière. Je ne vais pas oublier ce match-là et les conversations qui ont suivi.

Félix Auger-Aliassime

Auger-Aliassime est arrivé en Australie pour la saison 2022 quelque peu transformé.

Il a gagné contre des joueurs qui lui causaient des maux de tête.

Il a fait un long chemin dans un troisième tournoi majeur de suite, se rendant en quarts de finale à Melbourne.

Quelques semaines plus tard, à Rotterdam, tout cela a culminé avec son premier titre.

La semaine suivante, le Canadien a atteint la finale la semaine suivante à Marseille.

Auger-Aliassime a pu faire une courte escale chez lui à Montréal pendant une semaine, en route de l’Europe vers la Californie.

Le manque de temps à la maison est quelque chose qu’il sent maintenant qu’il a peut-être sous-estimé ; il était encore si jeune quand la décision a été prise de déménager à Monaco.

Côté tennis, c’est une évidence. La météo est bien meilleure. Il peut aussi s’entraîner avec d’autres joueurs de haut niveau habitant dans la région.

Quand l’ATP est en Europe, son domicile n’est pas loin, s’il n’y a que quelques jours entre les tournois.

Mais la maison, ça reste la maison. Auger-Aliassime pensait qu’il pourrait y être plus souvent. Au lieu de cela, sa famille va le voir.

Étant donné tout ça, une semaine dans du familier lui a fait beaucoup de bien.

« J’avais des obligations, mais aussi des choses personnelles que je voulais faire avec des amis ou simplement avec ma famille — dîner avec ma grand-mère, des choses comme ça, a-t-il confié.

« Et je m’entraînais le matin au Stade IGA. C’était tellement bénéfique de retourner à Montréal et de voir des gens que je ne vois pas souvent. »

Auger-Aliassime, tête de série n° 9, a pris part à un premier Masters 1000 en se qualifiant à Indian Wells, il y a quatre ans.

Il a battu son compatriote Vasek Pospisil en première ronde avant de s’incliner au deuxième tour face à un autre Canadien, Milos Raonic.

Cette année, vainqueur d’un tournoi et joueur du top 10, il arrive avec un état d’esprit très différent.

Détenteur d’un laissez-passer au premier tour, il aura comme premier rival Botic Van de Zandschulp ou Tennys Sandgren, dimanche.

« Je reste conscient que pour gagner, je dois bien jouer. Les points clés de mon jeu — mon service, ma précision en coup droit, mes déplacements — tout ça doit être en place », a dit Auger-Aliassime.

« Mais j’arrive ici avec des ambitions très différentes d’il y a trois ans ou deux ans. Je fais partie des joueurs qui devraient aller plus loin, même s’il va y avoir des matchs difficiles dès le départ.

« Je pense que la différence est que j’ai plus de sang-froid, de conviction et de confiance. »