(Indian Wells) Lauréat des Internationaux d’Australie, Rafael Nadal, invaincu en 2022, briguera un quatrième titre à Indian Wells, où son principal rival, Daniil Medvedev, défendra pour la première fois son statut de numéro 1 mondial, dans un contexte difficile lié à l’invasion russe de l’Ukraine.

De retour dans son créneau du mois de mars, après une annulation en 2020 et un report à octobre en 2021, le Masters/WTA 1000 californien va aussi renouer, dès mercredi, avec un plateau digne de son statut de « cinquième Majeur ».

Car hormis Novak Djokovic, empêché, car non vacciné, Roger Federer et Serena Williams, toujours convalescents, ainsi que la N.1 mondiale Ashleigh Barty, plaidant une insuffisante récupération après son triomphe à Melbourne, tous les grands noms seront présents.

La fatigue, Rafael Nadal, lui, ne connaît pas. À 35 ans, il réalise le meilleur début de saison de sa carrière, avec une série de 15 victoires et 3 titres glanés.

D’abord au tournoi ATP 250 de Melbourne, ensuite à l’Open d’Australie au bout d’une finale épique de 5 h 30 contre Medvedev, pour devenir le plus titré en Grands Chelems (21) devant Djokovic et Roger Federer, enfin à Acapulco, en écartant encore le Russe, en demi-finale.

Ce retour au sommet est d’autant plus saisissant que l’Espagnol, remonté à la 4e place mondiale, avait cessé toute compétition pendant plus de quatre mois en fin d’année passée, pour soigner une blessure au pied gauche.

Records en vue

S’il s’impose à Indian Wells, pour succéder au Britannique Cameron Norrie qu’il vient de battre en finale à Acapulco, Nadal deviendra le vainqueur le plus âgé de l’épreuve devant Federer, sacré à 35 ans 7 mois et 11 jours en 2017.

Le Majorquin, qui aura alors deux mois de plus, remporterait son 37e Masters 1000, égalant le record de Djokovic.

Ses rivaux ne manqueront pas : Alexander Zverev (N.3), autorisé à jouer et scruté après avoir écopé d’une suspension de deux mois avec sursis, pour son coup de sang à Acapulco où il avait frappé plusieurs fois la chaise de l’arbitre avec sa raquette ; Stefanos Tsitsipas (N.5), Andrey Rublev (N.7), récent vainqueur à Marseille puis Dubaï ; et évidemment Daniil Medvedev.

Le Russe tentera d’ouvrir son compteur victoire pour 2022, au cœur d’un premier trimestre où il a détrôné Djokovic au classement mondial.

Une consécration, à 26 ans, accompagnée de sentiments mêlés, puisqu’il a échoué de peu à décrocher un deuxième Majeur en Australie, après sa victoire à l’US Open l’an passé.

À Indian Wells, où il n’a jamais passé les 8es de finale, il aura la tâche d’autant moins facile que son esprit est certainement tourné vers la guerre en Ukraine, que la Russie tente d’envahir depuis le 24 février.

Supplément d’âme ukrainien

« D’un point de vue personnel ou émotionnel, il pourrait être affecté, mais je ne pense pas que cela aura un impact sur son niveau de jeu », a anticipé sur Instagram Patrick Mouratoglou, l’entraîneur de Serena Williams.

À l’instar de ses 13 compatriotes et des six Bélarusses, hommes et femmes confondus, engagés dans le tournoi dès les qualifications, Medvedev jouera sans mention de son pays ni représentation de son drapeau.

S’il a récemment lancé un appel à la paix, Andrey Rublev et Anastasia Pavlyuchenkova, finaliste de Roland-Garros 2021, ont eux plus directement exprimé leur opposition à la guerre engagée par la Russie.

La Bélarusse Victoria Azarenka, lauréate à Indian Wells en 2012 et 2016, s’est elle dite « anéantie par les violences en Ukraine ».

Six joueuses ukrainiennes seront en lice, dont Elina Svitolina, qui avait menacé de boycotter son match contre la Russe Anastasia Potapova, à Monterrey la semaine passée, et Dayana Yastremska, battue dimanche en finale du tournoi de Lyon.

Ces deux joueuses qui ont fait don de leurs gains à l’armée ukrainienne et à une association humanitaire, seront animées par un supplément d’âme dans un tableau féminin où, si on se fie au classement WTA, les favorites seront la Tchèque Barbora Krejcikova (N.2), la Bélarusse Aryna Sabalenka (N.3), la Polonaise Iga Swiatek (N.4) ou encore l’Espagnole Paula Badosa (N.7), tenante du titre.

À moins que la Japonaise Naomi Osaka, en proie à une anxiété mentale récurrente et descendue à la 80e place, ne remonte la pente.