(Acapulco) L’Allemand Alexander Zverev, exclu mardi par l’ATP du tournoi de tennis d’Acapulco pour avoir frappé à plusieurs reprises la chaise de l’arbitre avec sa raquette après une défaite en double, a « demandé pardon » pour ses actes, mercredi.

Dans un message publié sur son compte Instagram, le troisième joueur mondial en simple affirme avoir « présenté [ses] excuses en privé à l’arbitre de chaise » et juge son propre accès de colère « inacceptable ».

« Ça n’aurait pas dû arriver, je n’ai pas d’excuse. Je demande pardon à mes fans, au tournoi et à ce sport que j’aime. Comme vous le savez, je donne tout sur le court. Mardi, j’en ai trop donné », a aussi écrit le champion olympique.

Le joueur de 24 ans a également annoncé qu’il allait profiter des prochains jours « pour réfléchir » et faire en sorte que « cela ne se reproduise plus ».

« En raison de son comportement antisportif à la fin de son match de double mardi soir, Zverev a été exclu du tournoi d’Acapulco », a tweeté plus tôt l’ATP, instance qui régit le circuit professionnel masculin.

Le lauréat du dernier Masters devait disputer mercredi son match de deuxième tour en simple contre son compatriote Peter Gojowczyk. En ouverture du tournoi, il était venu à bout de l’Américain Jenson Brooksby en fin de nuit de lundi à mardi, à 4 h 54, soit le match le plus tardif de l’histoire du tennis professionnel.

En double, associé au Brésilien Marcelo Melo, l’Allemand est sorti de ses gonds après une défaite au super bris d’égalité contre le Britannique Lloyd Glasspool et le Finlandais Harri Heliövaara 6-2, 4-6, 10-6.

Sur les images vidéo, on le voit frapper à trois reprises la chaise de l’arbitre Alessandro Germani, s’asseoir puis se relever pour l’insulter et donner un dernier coup de raquette juste sous le pied de l’officiel, au moment où celui-ci descend de sa chaise.

Au-delà de son exclusion du tournoi d’Acapulco, l’Allemand pourrait être sanctionné plus lourdement selon le code disciplinaire de l’ATP.

McEnroe ou Djokovic avant lui

« Si le premier vice-président, chargé des règles et compétitions, détermine qu’il s’agissait d’une infraction particulièrement néfaste au bon déroulement du tournoi ou portant préjudice à l’intégrité du sport, il peut envisager des sanctions supplémentaires (amendes ou suspensions) », précise l’ATP.

Après sa défaite en huitièmes de finale du tournoi de Dubaï contre Jannik Sinner, le Britannique Andy Murray a dit comprendre le fait que « beaucoup de joueurs, d’athlètes dans de nombreux sports peuvent être très frustrés », tout en précisant qu’on ne pouvait frapper sa « raquette de tennis juste à côté de l’arbitre à plusieurs reprises ». « C’était dangereux et imprudent », a-t-il estimé.

Les exclusions de joueurs pour mauvais comportement sont très rares dans le tennis professionnel.

Quelques grands noms ont toutefois subi ce sort pendant un match : l’Américain John McEnroe a été disqualifié aux Internationaux d’Australie de 1990 pour insultes à l’arbitre et l’Australien Nick Kyrgios à Rome en 2019 pour avoir jeté une chaise sur le court.

Le Serbe Novak Djokovic, lui, a été exclu des Internationaux des États-Unis de 2020 pour avoir envoyé une balle, accidentellement et dans un geste d’humeur, sur une juge de ligne, la touchant à la gorge, après avoir perdu un jeu de service. Le Canadien Denis Shapovalov a vécu une mésaventure similaire en voyant sa balle blesser à un œil l’arbitre de chaise français Arnaud Gabas en 2017 en Coupe Davis. Quant à l’Argentin David Nalbandian, il a été privé de la fin de la finale du Queen’s 2012 pour avoir blessé involontairement un juge de ligne.

Zverev fait également l’objet d’une enquête ouverte par l’ATP sur les allégations de violence conjugale formulées contre lui par son ex-compagne.

En juin 2020, il avait aussi été critiqué pour avoir fait la fête dans un bar bondé, alors qu’il avait promis de s’isoler pendant 14 jours après avoir participé à l’Adria Tour. Durant ce tournoi d’exhibition avec public et sans distanciation organisé par Novak Djokovic, plusieurs joueurs, dont le numéro 1 mondial, avaient été contaminés à la COVID-19.