Ce n’est pas le début de saison attendu, ni celui espéré pour Leylah Fernandez. À la surprise générale, la jeune Québécoise s’est avouée vaincue en deux manches de 6-4 et 6-2 devant une coriace Maddison Inglis dès le premier tour des Internationaux d’Australie. Meilleure chance la prochaine fois.

Vêtue du bleu poudre de son nouveau commanditaire Lululemon, Fernandez affrontait une adversaire sur laquelle elle avait eu le dessus lors de leurs deux seuls duels, qui remontaient à 2019. Mais il faut croire que cet avantage, si on peut l’appeler ainsi, n’aura pas changé grand-chose.

Malgré l’important écart de plus de 100 rangs au classement mondial entre les deux joueuses – Fernandez est 23e alors que Inglis est 133e –, le match a nettement été à l’avantage de l’Australienne.

« Ce n’était pas une bonne journée, a dit Fernandez après le match. Trop d’erreurs. Maddy a joué un bon match et je n’ai pas trouvé la solution pour contre-attaquer. Ça arrive. »

La Québécoise de 19 ans a éprouvé des problèmes avec son service dès le début du duel. À 3-3 en première manche, elle a fait deux doubles fautes, offrant à Inglis un premier bris qui s’est avéré un point tournant dans le match, puisque cette dernière a semblé prendre confiance par la suite.

Après la première manche, Fernandez comptabilisait déjà 5 doubles fautes et 19 fautes directes, contre 11 pour son adversaire. Apparemment décontenancée par la tournure des évènements, la joueuse de l’année au Canada en 2021 n’a pas été dans le coup en deuxième manche. À 2-0 pour Inglis, elle n’avait encore inscrit aucun point, c’est bien pour dire.

PHOTO MICHAEL ERREY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Maddison Inglis

Hésitante, elle a néanmoins continué de se battre rudement, distribuant quelques frappes lourdes et précises. À un moment, on a même pu entendre un franc « T’es capable, vas-y » dans les hauteurs du 1573 Arena de Melbourne.

C’était cependant peine perdue pour Fernandez. Elle avait devant elle une adversaire tenace et pas le moins du monde intimidée, qui a fermé les livres après 1 h 23 min de jeu.

Leylah Fernandez a remporté 67 % de ses premières balles contre 73 % pour Maddison Inglis, qui a sauvé les trois balles de bris auxquelles elle a été confrontée.

Les deux bras dans les airs et le grand sourire aux lèvres, l’Australienne de 24 ans a poussé quelques cris, une fois la victoire en poche. Avec raison puisqu’il s’agissait de sa première victoire en carrière dans un tableau principal de Grand Chelem.

Fernandez affichait une expression neutre à sa sortie du terrain.

Mauvais début de saison

Le parcours de Fernandez aux Internationaux d’Australie aura donc été beaucoup plus court que ce que tout le monde avait prévu. C’est d’ailleurs la troisième année d’affilée qu’elle est défaite dès le premier tour de ce Grand Chelem.

C’était un troisième affrontement en 2022 pour Fernandez. Elle avait disputé deux matchs au tournoi d’Adélaïde au début du mois de janvier. Après une victoire contre Alexandrova Ekaterina, elle s’était inclinée en deux manches de 6-1 et 6-2 face à la Polonaise Iga Świątek en ronde des 16.

Elle avait ensuite pris la décision de se retirer du tournoi de Sydney. Entre les branches, certains ont parlé d’une blessure, mais rien n’a été confirmé par le clan Fernandez.

« Je me sens bien, a tenu à préciser Fernandez. Physiquement et mentalement, ça va bien. J’avais hâte de jouer, mais ce n’était pas ma journée. »

Il faut dire que la jeune athlète doit faire face à une pression additionnelle cette saison, après son impressionnant parcours aux Internationaux des États-Unis en septembre dernier. Elle avait alors attiré tous les regards en atteignant la grande finale, lors de laquelle elle s’était inclinée face à la jeune Britannique Emma Raducanu.

« J’essaie de commencer chaque journée à zéro. Je travaille fort et je cherche des solutions avant la fin du match. Aujourd’hui, je n’ai pas trouvé les bonnes solutions. Je dois retourner m’entraîner et me préparer pour le prochain match, le prochain grand chelem. »

Fernandez reconnaît d’ailleurs que cette folle dernière saison l’a forcée à prendre un pas de recul.

« Après la saison, on a pris une pause du tennis, passé du temps de qualité avec la famille. Ça m’a permis d’arriver en présaison dans le bon état d’esprit. On a travaillé fort, je me suis améliorée, même si ça n’a pas paru aujourd’hui. Ça arrive. J’étais heureuse de ma progression à l’approche de ce tournoi. »