(Paris) Première victoire pour Novak Djokovic : le numéro 1 mondial, qui n’a jamais communiqué sur son statut vaccinal, a annoncé mardi avoir obtenu une « dérogation médicale » qui lui permettra de briguer un 21titre du Grand Chelem record aux Internationaux d’Australie (17-30 janvier) à Melbourne.

« J’ai passé du très bon temps avec ceux que j’aime durant les vacances et aujourd’hui, je pars pour Down Under (l’Australie) grâce à une dérogation », a écrit le Serbe de 34 ans sur sa page Instagram pour accompagner une photo de lui à l’aéroport avec un sac de raquettes.

« Je suis prêt à vivre et respirer le tennis au cours des semaines de compétition à venir. Merci à tous de votre soutien ! Idemooo (Alleeeez, NDLR) 2022 », a-t-il ajouté.

Dans la foulée, la Fédération australienne (TA), organisatrice du tournoi, a expliqué dans un communiqué que Djokovic avait « demandé une dérogation médicale qui lui a été octroyée après un examen rigoureux (de sa demande) impliquant deux groupes différents et indépendants d’experts médicaux ».

Le ministère australien de la Santé prévoit cinq cas d’obtention de la dérogation médicale : avoir été victime dans les trois précédents mois d’une maladie cardiaque inflammatoire, être dans un état médical grave et aigu (avoir subi par exemple une intervention chirurgicale lourde ou suivre un traitement médical important, mais limité dans le temps), avoir contracté la COVID-19 dans les six derniers mois (la vaccination est alors différée), avoir subi une réaction grave à la suite d’une précédente injection de vaccin anti-COVID-19 (sans qu’un vaccin alternatif soit envisageable), ou si le vaccin représente un risque (comme des troubles du développement ou mentaux).  

Secret médical

Mais TA s’est retranchée derrière le secret médical pour ne pas justifier la dérogation délivrée à Djokovic.

« Toutes les personnes remplissant les conditions ont été autorisées à entrer. Il n’y a pas eu de faveur spéciale. Il n’y a pas eu de privilège spécial accordé à Novak », a expliqué le président de TA, Craig Tiley, à la chaîne de télévision Channel Nine.

Selon le patron du tennis australien, 26 des 3000 joueurs et accompagnateurs ont demandé une exemption et très peu l’ont obtenue.

En décembre, alors qu’une rumeur voulait que le numéro 1 mondial soit autorisé à se rendre en Australie via une exceptionnelle dérogation médicale, le vice-premier ministre de l’État du Victoria, dont Melbourne est la capitale, avait réaffirmé qu’aucune dérogation de complaisance ne serait délivrée.

« Toute personne qui voudra venir au tournoi, spectateurs, joueurs, officiels, employé, tout le monde devra être vacciné totalement. La dérogation médicale n’est pas une astuce à usage de joueurs privilégiés », avait alors insisté James Merlino.

Du coup, le Français Pierre-Hugues Herbert, qui refuse de se faire vacciner, a renoncé à se rendre à Melbourne, tout comme l’Américain Tennys Sandgren.

« Pas pour les vaccins »

Et de premières réactions négatives sont apparues dans la presse australienne, à l’image du Courrier Mail qui lançait en une : « You must be Djoking » en jouant sur les mots joke (blague) et Djokovic pour dire « Vous devez plaisanter ». Et en annonçant une « furie » après le « choc du No-Vax » (jeu de mots entre Novak et pas de vaccin).

C’est en tout cas la fin d’un suspense hitchcockien, car Novak Djokovic avait laissé planer le doute depuis des mois, en raison de l’obligation faite aux joueurs de se faire vacciner pour entrer en Australie, sur sa participation à la première levée du Grand Chelem 2022, où il visera un 21e titre majeur record après avoir égalé Roger Federer et Rafael Nadal (20) en s’imposant à Wimbledon l’an dernier.

Or les Internationaux d’Australie sont son tournoi fétiche : c’est à Melbourne qu’il a remporté son premier titre du Grand Chelem (2008), et personne ne s’y est imposé autant que lui (neuf fois).

Son forfait sans justification pour la Coupe ATP, quelques jours avant ce tournoi par équipes organisé à Sydney du 1er au 9 janvier, avait encore épaissi le doute quant à sa participation aux Internationaux d’Australie.

Le numéro 1 mondial s’était exprimé dès avril 2020 contre la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois.

« Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n’aimerais pas que quelqu’un m’oblige à me faire vacciner pour voyager », avait alors affirmé « Nole ».