(Paris) Novak Djokovic a rejoint Rafael Nadal en demi-finale de Roland-Garros en venant à bout mercredi soir, peu avant minuit, de l’Italien Matteo Berrettini (9e) en quatre sets 6-3, 6-2, 6-7 (5/7), 7-5 en 3 h 28 min.

C’était la première session nocturne de l’histoire du tournoi avec du public (5000 spectateurs environ), mais la dernière de cette édition 2021, et elle s’est terminée à huis clos.

Cette demi-finale qui se profile vendredi entre le N.1 mondial et l’Espagnol, sacré 13 fois sur la terre battue parisienne, est attendue depuis que le tirage au sort les a placés tous les deux dans la même moitié de tableau.

Elle aura tout d’une finale avant la lettre, car l’autre demi-finale opposera le Grec Stefanos Tsitsipas (5e) à l’Allemand Alexander Zverev (6e).

Il s’agira du 58e face-à-face entre Nadal et Djokovic, au coude-à-coude dans le bilan de leurs duels (29 à 28 pour Djokovic) et dans celui des tournois du Grand Chelem : le Majorquin est en quête d’un 21e trophée record en Grand Chelem, Djokovic d’un 19e.

Mercredi soir, pour la première « night session » avec du public – jusqu’à 5000 personnes maximum – de l’histoire de Roland-Garros, à la faveur de l’allègement des contraintes sanitaires et du recul du couvre-feu de 21 heures à 23 heures, « Djoko » a donné pendant presque trois sets le sentiment d’être parfaitement en contrôle et de pouvoir appuyer sur l’accélérateur quand il le désirait pour faire la différence.

Mais ça n’a pas été le cas au moment décisif, dans le bris d’égalité du troisième set : en tête 5 points à 4 avec deux services à suivre, le Serbe semblait en position idéale pour conclure, mais il a enchaîné deux fautes grossières, un coup droit et un revers expédiés dans le filet, et Berrettini a su saisir sa chance pour revenir à deux manches à une.

Lancés dans un quatrième set, les deux joueurs ont été stoppés dans leur élan, à 3-2, par l’imminence du couvre-feu et la nécessité d’évacuer le stade. Une annonce accueillie par des sifflets. Djokovic et Berrettini ont alors quitté le court, pendant une vingtaine de minutes, le temps de convaincre les derniers récalcitrants.

« Les conditions étaient particulières, avec du public dans trois manches et après nous seuls dans le stade. Il faut trouver la motivation, parce que le public donne une énergie très spéciale », a décrit le Serbe.

A la reprise, aucun n’a flanché malgré le total changement d’ambiance, et malgré une chute sans gravité de « Djoko ». Les deux joueurs ont tenu bon sur leur service jusqu’à 6-5 en faveur du N.1 mondial.

Sous pression sur son engagement, le puissant Italien a fini par rendre les armes à la troisième balle de match du Serbe, qui a accueilli sa qualification pour le dernier carré dans une joie rugissante.

« Mon service a été efficace, très précis, apprécie Djokovic, qui n’a pas cédé sa mise en jeu de la partie. C’était une grande bataille, contre un joueur qui sert bien, puissant, contre lequel il est difficile de conserver de l’intensité. »

Le Serbe jouera vendredi sa 40e demi-finale dans un Majeur, dont 11 à Roland-Garros.

Au tour précédent, il avait été mené deux sets à zéro par Lorenzo Musetti (76e) avant l’abandon du jeune Italien dans la cinquième manche.

Berrettini avait lui bénéficié du forfait de Roger Federer, qui souhaitait préserver son genou deux fois opéré, avant leur huitième de finale qui aurait dû avoir lieu lundi.

14e demi-finale pour Nadal

Plus tôt, Rafael Nadal avait concédé un premier set à Roland-Garros en 2021, mais il était tout de même parvenu à se qualifier pour les demi-finales du tournoi pour la 14fois de son illustre carrière.

PHOTO CHRISTOPHE ARCHAMBAULT, AGENCE FRANCE-PRESSE

L’Espagnol Rafael Nadal a défait l’Argentin Diego Schwartzman 6-3, 4-6, 6-4, 6-0, mercredi.

Nadal a été mis à l’épreuve par le pugnace Diego Schwartzman, 10tête de série. L’Espagnol est tout de même parvenu à l’emporter 6-3, 4-6, 6-4, 6-0 contre l’Argentin sur le court Philippe-Chatrier mercredi.

Nadal tirait de l’arrière 4-3 au troisième set, mais il a gagné neuf jeux consécutifs pour s’adjuger la victoire.

« C’était le bon moment pour le faire », a dit le Majorquin, au sujet de sa séquence irrésistible.

« Je n’ai pas commis beaucoup d’erreurs, a-t-il poursuivi. J’ai réussi beaucoup de coups gagnants. J’ai commencé à frapper les lignes avec mon coup droit. J’ai varié les angles. Je me suis mis à alterner avec mes coups droits en transversale. Mon retour s’est amélioré. Et je crois que mon service était beaucoup plus efficace. »

Schwartzman, impuissant, n’a ensuite pu qu’observer son légendaire adversaire sceller l’issue de la rencontre.

« C’est difficile pour tout le monde de jouer contre lui. Il est très à l’aise sur le court, a rappelé l’Argentin. Il est “Rafa”, et il trouvera toujours une façon d’avoir le dernier mot. »

Nadal, qui a fêté son 35anniversaire la semaine dernière, présente maintenant une fiche de 105-2 en carrière à Roland-Garros.

Il n’est qu’à deux victoires d’éclipser la marque pour le plus grand nombre de titres de simple en Grand Chelem en carrière, une marque qu’il partage avec le Suisse Roger Federer.

En plus de ses 13 trophées à Roland-Garros – quatre de suite entre 2005 et 2008, cinq de suite entre 2010 et 2014, et quatre de plus depuis 2017 – le gaucher espagnol a décroché quatre titres aux Internationaux des États-Unis, deux à Wimbledon et un autre aux Internationaux d’Australie.