(Paris) Après avoir respecté ses intentions de ne pas participer à ses conférences de presse d’après-match aux Internationaux de tennis de France, la Japonaise Naomi Osaka a écopé une amende de 15 000 $ dimanche et risque jusqu’à la disqualification si elle recommence.

C’est ce qu’ont annoncé, dans une déclaration commune et officielle, les représentants des quatre tournois qui composent le Grand Chelem du tennis, quelques heures après la victoire d’Osaka lors de son match de premier tour face à la Roumaine Patricia Maria Tig.

« Naomi Osaka a décidé aujourd’hui de ne pas se conformer à ses obligations médiatiques contractuelles. Le juge-arbitre de Roland-Garros a donc décidé de lui appliquer une amende de 15 000 $ conformément à l’article III H. du Code de conduite », ont-ils écrit.

« Nous avons informé Naomi Osaka que, dans l’hypothèse où elle continuerait à manquer à ses obligations médiatiques pendant le tournoi, elle s’exposerait à de nouvelles sanctions, comme cela est stipulé dans le Code de conduite. Des infractions à répétition pourraient engendrer des sanctions plus sévères, y compris l’exclusion du tournoi, ainsi que le déclenchement d’une enquête pour faute grave, qui pourrait mener à des amendes plus lourdes et des suspensions pour les Grands Chelems à venir », peut-on aussi lire dans la déclaration officielle, affichée sur le site internet officiel du tournoi.

Plus tard dimanche, Osaka a réagi sur Twitter avec les propos suivants : « la colère est un manque de compréhension. le changement rend les gens inconfortables. »

Mercredi dernier sur Twitter, Osaka avait fait savoir qu’elle ne participera pas aux conférences de presse à Roland-Garros pour préserver sa santé mentale avait-elle indiqué. Elle n’a pris part à aucune rencontre avec les journalistes avant le tournoi.

Après sa victoire par un score de 6-4, 7-6 (4) contre Tig, malgré 35 erreurs directes, Osaka s’est présentée à un microphone sur le court Philippe-Chatrier et a échangé brièvement avec l’ancien professionnel français Fabrice Santoro, qui mène des entrevues après certains matchs au bénéfice des spectateurs assis dans les gradins.

Osaka a notamment répondu à une question portant sur la qualité de son jeu sur la terre battue.

« Je dirais que c’est un processus », a déclaré Osaka. « J’espère qu’en jouant plus souvent, je deviendrai meilleure. »

Osaka a cependant choisi de ne pas se rendre à la salle de conférence de presse, menant à la sanction que lui a imposée le juge-arbitre des Internationaux de France.

Tentative de contact

Après la prise de position d’Osaka mercredi dernier, les équipes du tournoi lui ont demandé de reconsidérer sa position et ont essayé sans succès d’entrer en contact avec elle pour prendre de ses nouvelles et entamer une discussion afin de mieux comprendre ses préoccupations et ce qui pourrait être fait pour y répondre dans le cadre du tournoi, ont écrit, dimanche, les représentants des quatre tournois majeurs.

Ils ont également dit lui avoir conjointement écrit pour lui demander comment elle allait, lui proposer un soutien, en soulignant leur engagement en faveur du bien-être de tous les athlètes.

« Dans ce message, ses obligations médiatiques lui ont également été rappelées, ainsi que les conséquences du non-respect de celles-ci, et le fait que les règles doivent s’appliquer de façon équitable à tous les joueurs et joueuses », mentionne la déclaration commune.

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« L’équilibre psychologique des joueurs et joueuses qui participent à nos tournois et qui évoluent sur les différents circuits est de la plus haute importance pour les Grands Chelems. Nous mobilisons, individuellement et collectivement, des moyens importants pour leur bien-être.

« Cependant, afin de continuer à nous améliorer sur ce sujet, nous avons besoin de leur coopération pour comprendre leurs attentes et pour améliorer leur expérience. Tous les ans, nous cherchons à garantir la meilleure expérience pour nos fans, pour nos joueurs et joueuses et pour nos équipes, et nous avons une longue et fructueuse expertise dans ce domaine. »

La déclaration commune ajoute que l’un des aspects clés des règles du Grand Chelem est le devoir qu’ont les participants de s’entretenir avec les médias, quel que soit le résultat de leur match – une responsabilité qu’ils assument dans l’intérêt du tennis, des fans et d’eux-mêmes.

Osaka a remporté quatre tournois du Grand Chelem en carrière, tous sur surface dure incluant les Internationaux d’Australie en février dernier.

Elle n’a cependant jamais franchi la troisième ronde à Roland-Garros et n’a pas participé à l’évènement l’an dernier, tenu peu de temps après son triomphe aux Internationaux des États-Unis.

Kerber tombe, Kvitova résiste

Plus tôt en journée, l’Allemande Angelique Kerber a été la première tête de série à se voir montrer la porte de la sortie à la suite de sa défaite de 6-2, 6-4 aux mains de l’Ukrainienne Anhelina Kalinina, une joueuse issue des qualifications qui occupe le 139e rang au classement de la WTA.

PHOTO MICHEL EULER, ASSOCIATED PRESS

Angelique Kerber

Ancienne numéro un mondiale et triple championne en tournois du Grand Chelem, Kerber, 26e tête de série en 2021, a subi l’élimination au premier tour pour une troisième année d’affilée à Roland-Garros.

Kerber a gagné les trois autres tournois du Grand Chelem mais n’est jamais allée plus loin que les quarts de finale sur la terre battue parisienne, en 2012 et en 2018.

C’est la huitième fois en 14 présences à Roland-Garros que Kerber est éliminée dès la première ronde.

Plus tard dimanche, la Tchèque Petra Kvitova, 11e tête de série, a sauvé une balle de match en deuxième manche avant d’éliminer la Belge Greet Minnen 6-7 (3), 7-6 (5), 6-1.

PHOTO CHRISTOPHE ARCHAMBAULT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Petra Kvitova

La Bélarusse Aryna Sabalenka, troisième tête de série, a facilement atteint le deuxième tour, tandis que sa compatriote Victoria Azarenka, classée 15e, a eu besoin de trois manches pour y arriver.