(Melbourne) Serena Williams n’était pas satisfaite de la qualité de son jeu à un certain moment dans son quart de finale des Internationaux d’Australie.

Après une erreur face à la deuxième tête de série Simona Halep - qui a gagné à leur dernier affrontement - Williams a pointé du doigt les cordes de sa raquette et a fait une grimace, comme pour dire que ce n’était pas sa faute. Après une autre, Williams a regardé en direction de la loge de ses invités avec les paumes vers le haut et a demandé : « Que se passe-t-il ? »

Ce désarroi n’a pas duré. Williams a réajusté ses coups à l’aide d’un formidable jeu de jambes, a fait fi de 33 fautes directes et a remporté les cinq derniers jeux, disposant de Halep 6-3, 6-3, mardi, pour effectuer un retour dans le carré d’as à Melbourne Park pour la première fois depuis qu’elle a remporté le tournoi. en 2017. C’était son dernier titre du Grand Chelem.

« Je viens de réaliser que je faisais beaucoup d’erreurs directes dans ces matchs que j’ai perdus. Et je savais que j’avais une occasion de mieux jouer, a expliqué Williams, à deux victoires de remporter son 24e titre majeur en simple. Alors je me suis dit : "Ne lâche pas. Tu peux y arriver." Et c’est ce que je viens de faire. »

Elle a maintenant rendez-vous avec Naomi Osaka, troisième tête de série, triple championne en Grand Chelem qui se présentera pour sa demi-finale sur une séquence de 19 victoires consécutives, jeudi.

« Elle est Serena, a avoué Osaka. Je me sens vraiment intimidée quand je la vois de l’autre côté du terrain. »

Ce sera leur quatrième confrontation. La plus mémorable, bien sûr, a été la victoire d’Osaka en finale des Internationaux des États-Unis 2018.

Ce soir-là, Williams a eu une prise de bec avec l’arbitre de chaise après avoir été pénalisée d’un jeu parce que son entraîneur, Patrick Mouratoglou, a été surpris en train de relayer un signal - ce qui est interdit lors d’un match du Grand Chelem. Osaka a obtenu la victoire avec des milliers de spectateurs faisant connaître leur mécontentement par des huées, entraînant les larmes d’Osaka et de Williams lors de la cérémonie de remise des trophées.

Il n’y avait pas de spectateurs, mardi, au Rod Laver Arena, car ils ont été mis à l’écart du tournoi pendant un confinement gouvernemental de cinq jours en réponse à une éclosion locale de cas de COVID-19 (les applaudissements et autres bruits de la foule que les téléspectateurs entendent sont ajoutés pour la télédiffusion et ne se passe pas réellement dans le stade).

Beaucoup plus mobile sur le court-ce qui, selon Mouratoglou, a été un élément sur lequel l’accent a été mis et Williams a indiqué que c’est la conséquence d’un tendon d’Achille gauche problématique enfin guéri-l’Américaine de 39 ans a couvert le court de manière impeccable. Elle a étiré des points grâce à sa défensive ou a frappé des balles tôt, essayant de prendre de vitesse Halep.

« Je sais que, tout au long de ma carrière, la vitesse a été une chose qui a été très bonne dans mon jeu », a mentionn Williams.

Williams a une fiche de 0-4 en finale de Grand Chelem depuis son dernier titre. L’une de ces défaites est survenue contre Osaka à Flushing Meadows. Un autre a été encaissée à Wimbledon en 2019 contre Halep, qui avait commis un total inouï de trois fautes directes lors d’une performance qu’elle a décrite comme « le meilleur jour, en fait, de ma vie ».

Si Williams veut obtenir son 24e titre majeur, samedi, elle pourrait devoir battre chacune des trois meilleures joueuses du classement : Halep, Osaka et, peut-être en finale, la no 1 mondiale Ashleigh Barty, qui dispute son quart de finale mercredi Karolina Muchova, 25e tête de série.

L’autre quart de finale encore à venir va opposer deux Américaines, Jennifer Brady, no 22, et Jessica Pegula.

Au tableau messieurs, le Russe Aslan Karatsev, qualifié au 114e rang, est devenu le premier homme de l’ère professionnelle à se qualifier pour les demi-finales à sa première présence en Grand Chelem, disposant de Grigor Dimitrov 2-6, 6-4, 6-1, 6-2.

Karatsev aura maintenant la difficile tâche d’affronter le favori et octuple champion en Australie Novak Djokovic, qui a eu raison de l’Allemand Alexander Zverev 6-7 (6), 6-2, 6-4, 7-6 (6).

Performance convaincante

PHOTO DAVID GRAY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Naomi Osaka

Plus tôt mardi, Osaka a atteint les demi-finales à la suite d’une convaincante victoire de 6-2, 6-2 contre la Taïwanaise Hsieh Su-wei.

Hsieh, qui avait éliminé la Canadienne Bianca Andreescu en deuxième ronde la semaine dernière, n’a jamais été dans le coup face à la triple championne de tournois du Grand Chelem.

Osaka, troisième tête de série, a réalisé sept as, n’a perdu que deux points à son premier service et n’a été victime d’aucun bris de service.

Osaka a gagné 19 matchs consécutifs, une séquence qui inclut son triomphe aux Internationaux des États-Unis en septembre.

La prestation d’Osaka mardi a convaincu Hsieh qu’elle est une sérieuse aspirante au titre à Melbourne.

« Elle est toujours capable d’aller jusqu’au bout, a affirmé Hsieh. Elle a seulement besoin de pratiquer son style et de demeurer calme. Elle est une grande joueuse. »

La Canadienne Sharon Fichman et sa coéquipière Giuliana Olmos ont par ailleurs perdu en quarts de finale du double féminin contre les Tchèques Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova.

Krejcikova et Siniakova ont fait un pas de plus vers la finale à Melbourne Park en l’emportant en trois manches de 7-5, 5-7, 6-2.