Aux derniers Internationaux des États-Unis, Victoria Azarenka est passée bien près de décrocher son troisième titre majeur. Son premier depuis qu’elle est maman.

En finale, la Biélorusse avait arraché la première manche aisément, 6-1, à Naomi Osaka avant d’échapper les deux suivantes 6-3.

Une déception, elle qui échouait pour la troisième fois en trois occasions au match ultime, à Flushing Meadows. En contrepartie, il s’agissait, et de loin, de son meilleur résultat en tournoi du Grand Chelem depuis décembre 2016. Depuis la naissance de son garçon.

Leo voyage avec sa mère la plupart du temps. Mais, sans surprise, un peu moins depuis le début de la pandémie.

« Il vient avec moi quand ça a du sens. Avec la COVID-19 et les bulles, ce n’est pas évident de prendre cette décision, en raison de la priorité que j’accorde à son éducation, à son développement. Et en étant assis dans une chambre d’hôtel, c’est très difficile » a-t-elle expliqué lors d’un entretien avec La Presse, pendant l’Omnium Banque Nationale, quelques instants après sa victoire à l’arraché en ronde des 16 contre María Sákkari.

Donc, il y a eu un peu moins de voyages pour lui depuis ce temps. Mais avant cela, il voyageait pratiquement partout avec moi et il continuera à le faire où c’est bien pour lui.

Victoria Azarenka

Cette année, Leo l’a suivie partout, à deux exceptions près. Un flair dont elle se félicite.

« Les deux seules fois où ça ne me semblait pas une bonne idée étaient l’Australie – et je suis très heureuse d’avoir pris cette décision ! – et Wimbledon, qui a été plutôt difficile. Ç’aurait été un désastre pour lui », lâche-t-elle.

De façons différentes, les contraintes ont en effet été extrêmes lors de ces deux évènements.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Victoria Azarenka lors de l’Omnium Banque Nationale, à Montréal

L’atteinte de l’équilibre entre les rôles de joueuse de tennis professionnelle et de maman n’a pas été simple, admet-elle. D’autant qu’après seulement deux tournois à son retour au jeu à l’été 2017, Victoria Azarenka et le père de l’enfant ont rompu. C’était après Wimbledon. Elle n’a repris la compétition qu’en mars suivant, à Indian Wells.

Évidemment, c’est difficile, mais je crois avoir trouvé cet équilibre intérieur. Je sais que Leo fait beaucoup d’activités, il est très heureux et, pour moi, c’est vraiment important.

Victoria Azarenka

« Et je crois qu’il aime ça, ajoute l’athlète. En vieillissant, il comprend davantage où nous sommes et ce que je fais. Il grandit et ça rend les choses plus faciles. »

De retour parmi l’élite

À 32 ans, Azarenka, gagnante de deux Internationaux d’Australie, occupe en ce moment le 19e rang mondial. Au début de 2012, elle était devenue la première joueuse originaire de Biélorussie à atteindre le sommet du classement.

Elle a déjà raconté avoir eu peur que la grossesse ne sonne la fin de sa carrière professionnelle. Mais pas pour les raisons auxquelles on s’attendait.

« Sincèrement, le fait de revenir à mon top niveau, dont physiquement, n’était pas ma peur. Ma peur était davantage de savoir si je voudrais revenir, si je voudrais encore consacrer mon temps au tennis, précise-t-elle. Et une fois que j’ai décidé que je reviendrais, j’ai pris mon temps, mais honnêtement, je suis revenue plutôt rapidement, moins de six mois après la naissance de Leo. »

Puis elle a repris du galon graduellement. Et depuis l’an dernier, elle est de retour parmi l’élite.

Après la pandémie, elle recommencera à militer auprès de la WTA pour que des garderies temporaires soient mises à la disposition des athlètes mères sur les sites des tournois. Des améliorations en ce sens avaient été observées. À l’évidence, il reste du chemin à parcourir.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM @VICHKA35

Victoria Azarenka et son fils Leo

Mais l’essentiel, outre le bonheur de Leo, ce sont ses performances sur le terrain. La Biélorusse ne veut pas être une joueuse dans le peloton. Quand elle ne se croira plus capable de remporter un titre majeur, ce sera la fin.

Kim Clijsters en a gagné quatre, dont trois entre les naissances de ses deux premiers enfants.

Victoria Azarenka souhaite suivre la même voie.

Premier obstacle à ces Internationaux des États-Unis : la Tchèque Tereza Martincová, 60e mondiale.