Eugène Lapierre n’a pas caché son soulagement, dimanche midi, alors qu’il a fait le bilan de l’Omnium Banque Nationale, un tournoi forcément différent en raison de la pandémie.

« On voulait avant tout tenir le tournoi et on l’a fait, a souligné le vice-président principal de Tennis Canada. On est contents, c’est certain, car on a marché sur des œufs toute la semaine.

« Ce n’était pas simple ! Une partie de notre équipe était dans la bulle, avec les joueuses et leur entourage, une autre à l’extérieur. Moi, j’étais à l’extérieur et je n’ai pas vu plusieurs de mes proches collaborateurs depuis plusieurs jours, me contentant de contacts virtuels, comme bien des choses dans ce tournoi.

« Notre principale crainte était liée à une éventuelle propagation du virus sur le site, mais aussi dans la bulle. Il n’y a finalement eu qu’un seul cas chez les joueuses, une jeune Japonaise qui était venue pour les qualifications et qui a subi un test positif à son arrivée. Je pense qu’elle est encore en confinement à son hôtel, au quatrième étage de l’hôtel, l’étage maudit, qui a été réservé pour les cas de COVID-19.

« Sur le site, nous avons un seul cas, avec un serveur dans un salon. Mais nous avons pu facilement faire le traçage. Tout est sous contrôle. Je dois dire une prière pour que ça dure, mais je pense que tout s’est bien passé. »

Les conditions imposées par la Santé publique, au terme de longues discussions, impliquaient la séparation des participants et des spectateurs, d’où la création de cette bulle réunissant environ 400 visiteurs étrangers et 150 membres de l’organisation et bénévoles qui ont été hébergés à l’hôtel pendant toute la durée du tournoi.

Financièrement, Lapierre a estimé que le tournoi serait un succès dans les circonstances.

« On devrait terminer avec un peu plus de 50 000 spectateurs pour la semaine, au-delà de nos attentes. C’est évident que l’ambiance n’était pas la même, car les spectateurs ne pouvaient circuler sur le site, comme ils ont l’habitude de le faire en temps normal. Mais on a eu de bons matchs, on a découvert de nouvelles joueuses et on aura une nouvelle championne.

« On devrait terminer à peu près kif-kif. On est encore en train de faire nos calculs. L’ensemble des mesures COVID-19 ont nécessité 2,5 millions, et il sera peut-être possible d’obtenir de l’aide des programmes fédéraux d’aide aux entreprises. »

La diminution des bourses par rapport à 2019 – de 35 % pour les femmes à Montréal et de 50 % pour les hommes à Toronto – va aussi aider. « On sera loin des revenus habituels, mais au moins, on ne perdra pas 10 millions, comme cela a été le cas l’année dernière », a rappelé Lapierre.

On espère terminer dans le vert afin de pouvoir investir un peu dans le développement, en attendant une meilleure année en 2022.

Eugène Lapierre, vice-président principal de Tennis Canada

En terminant, le directeur du tournoi est revenu sur les performances un peu décevantes des Canadiens, à l’exception de Gabriela Dabrowski, championne du double avec sa partenaire brésilienne Luisa Stefani.

« On peut regretter que nos Canadiennes n’aient pas parfaitement répondu aux attentes, mais c’est le tennis. On espérait que Bianca [Andreescu] répète ses exploits de 2019, mais elle n’a pas beaucoup joué cette année et manque de matchs, c’est évident. Je crois qu’elle a les atouts pour revenir à son meilleur niveau.

« Leylah [Fernandez] avait beaucoup de pression sur les épaules, mais elle n’a encore que 18 ans et nous la reverrons. Rebecca [Marino] a finalement été celle qui a réalisé la meilleure performance. Je suis content pour elle, car elle a beaucoup travaillé. J’ai été content de l’entendre dire après son match qu’elle s’était prouvé qu’elle faisait partie de l’élite et qu’elle pouvait être compétitive face à ces joueuses. C’était bon à entendre. »