L’Italienne Camila Giorgi a terminé sa semaine de rêve en remportant la finale de l’Omnium Banque Nationale, dimanche, au stade IGA. Elle a vaincu la favorite tchèque Karolína Plíšková, 6-3 et 7-5.

Il s’agit d’un troisième titre en carrière pour la joueuse de 29 ans, mais d’un tout premier dans un tournoi de catégorie Première. Seulement 71e mondiale au début de la semaine, Giorgi a surpris cinq joueuses mieux classées qu’elle, avec notamment des victoires contre la Belge Élise Mertens (9e favorite), la Tchèque Petra Kvitová (7e) et Plíšková (6e).

Alors qu’on croyait qu’elle serait intimidée par l’enjeu, Giorgi est entrée dans la finale avec le même aplomb qu’elle a montré dans tous ses matchs. D’abord indécis, le duel a tourné au milieu de la première manche, dans un septième jeu de neuf minutes, quand l’Italienne a réussi un bris après avoir eu plusieurs occasions de le faire.

Mise en confiance, Giorgi a pris le contrôle des échanges et elle s’est montrée moins erratique que sa rivale. Et elle a surtout été plus efficace au service – 7 as et 71 % de points gagnés en premières balles –, avec seulement un bris contre elle, alors qu’elle a pris quatre fois le service de Plíšková.

Étonnamment calme après le dernier point, la championne était plus animée en conférence de presse virtuelle.

« Je ne suis pas de celles qui montrent leurs émotions, mais j’étais vraiment émue à l’intérieur, a-t-elle confié. C’est la récompense de tout le travail que nous avons fait, mon père et moi, à l’entraînement, dans ma vie aussi, depuis 25 ans ! Je savais que mon jeu était meilleur, je savais que je pouvais gagner des matchs, des tournois. »

Je savais que ce jour viendrait et je suis vraiment heureuse que ce soit ici à Montréal que cela se soit produit.

Camila Giorgi

« Cette semaine, tout s’est mis en place et ça vient un peu récompenser tout ce qui est venu avant. Mon père [Sergio, qui a toujours été son entraîneur], ma mère aussi n’étaient pas là cette semaine, mais je leur parlais 100 fois par jour ! J’ai parlé à mon père avant la finale, après aussi, il était là avec moi ! »

Polyglotte, Giorgi s’est adressée à la foule en français après le match. « Je suis vraiment très heureuse de ce premier titre ici, a-t-elle raconté. Je voudrais remercier tous les gens qui m’ont appuyée tout au long de cette belle semaine. »

La victoire a permis à Giorgi de mettre la main sur un chèque de 221 500 $ (une diminution de 57 % par rapport à 2019), alors que Plíšková a touché 164 000 $. La championne va aussi passer du 71e au 34e rang au classement mondial, ce qui devrait lui permettre d’être parmi les têtes de série aux Internationaux des États-Unis, le dernier tournoi du Grand Chelem de la saison, où elle pourrait causer d’autres surprises.

D’ici là, elle doit se rendre à Cincinnati pour un dernier tournoi préparatoire avant le rendez-vous new-yorkais.

De son côté, Plíšková a subi une troisième défaite en trois finales cette année, une troisième défaite de suite contre Giorgi aussi, l’Italienne l’ayant battue récemment aux Jeux olympiques de Tokyo et au tournoi d’Eastbourne.

« J’ai eu un bon tournoi, mais elle a été la meilleure joueuse aujourd’hui, comme lors de nos derniers matchs. Elle a de gros coups, joue avec abandon et c’est difficile d’affronter de telles joueuses quand elles maîtrisent bien leurs coups. Le match a quand même longtemps été serré et j’aurais pu revenir dans la deuxième manche.

« Je suis quand même heureuse de ma semaine, heureuse d’avoir pu bien faire ici à Montréal dans ce tournoi. Je joue quand même très bien, même si je n’ai pas offert ma meilleure performance aujourd’hui. Je serai en confiance pour les prochaines semaines. »

Dabrowski et Stefani couronnées

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE



Luisa Stefani et Gabriela Dabrowski

La Canadienne Gabriela Dabrowski et la Brésilienne Luisa Stefani ont été couronnées championnes du double après une victoire de 6-3 et 6-4 contre la Croate Darija Jurak et la Slovène Andreja Klepač, qui les avaient battues au même stade du tournoi de San Jose, dimanche dernier.

Dabrowski est la première Canadienne à réussir l’exploit depuis 1969. Il s’agit aussi d’un premier titre dans ce tournoi pour Dabrowski, l’une des meilleures joueuses de double au monde depuis plusieurs années.

« C’était fantastique de jouer devant un public canadien, a-t-elle souligné en visioconférence. J’ai apprécié chaque minute sur le court, surtout [samedi] soir et [dimanche] soir, où nous avons joué sur le court central, avec des spectateurs. C’était amusant. J’ai vu mes parents aujourd’hui pour la première fois depuis novembre 2019. C’était merveilleux de les avoir là et de partager cette victoire avec eux. »

« Je suis très fière de notre performance cette semaine. Ce n’est pas toujours facile de venir ici. Des pressions sont en jeu. Je suis vraiment contente que nous ayons pu jouer encore mieux que la semaine dernière, nous nous améliorons, et c’est bon signe pour la suite de la saison. »